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Je n'aurais jamais pensé vivre cela une dernière fois, mais j'ai reçu ma lettre pour Poudlard. Après cette guerre et tous ses évènements je réfléchis vraiment au point positif et au point négatif et pour l'instant le point négatif gagne. Je ne veux pas laisser ma mère seule, c'est ça la vérité. Nous ne sortons pas vraiment, pas même mon père. J'ai la sensation que ma mère ne veut plus être avec lui et ça me fait de la peine, elle lui en veut, elle a dit que la seule raison pour laquelle il avait tourné le dos au seigneur des ténèbres, c'était moi et qu'il avait mit un peu trop de temps, qu'il était un lâche d'avoir eu aussi peur d'un homme qui s'était fait tuer par un gamin de 17ans, mais la vérité c'est que je comprends mon père, j'ai eu la même terreur. J'étais assis sur la chaise de la cuisine, une tasse de thé dans une de mes mains, l'autre tenant la lettre. Une main douce et ferme se posa sur mon épaule, comme pour me montrer qu'elle était là. Je relevais le regard vers ma mère et elle posait son regard sur la feuille de papier, puis elle s'éloignait pour se servir elle aussi une tasse de thé et se mettre à mes côtés.

« C'est ta lettre pour Poudlard ?
-Il semblerait.
-Je n'aurais jamais cru qu'ils auraient fini de le reconstruire aussi vite.
-Ils ont peut-être reconstruit seulement les salles importantes pour les cours, mais peu importe, je ne compte pas y aller.
-Et moi je pense sincèrement que tu devrais y aller Drago.
-Pourquoi ?
-Un semblant de vie normale ? »

J'haussais les épaules en portant mon verre à mes lèvres, appuyer contre le dossier. Il eut un long silence durant lequel ma mère me fixait. Comme si nous pouvions, nous les Malfoy avoir une vie normale, si on se base sur notre normalité depuis toujours, c'est plus possible.

« Je ne pense pas que ça soit possible et je refuse de te laisser toute seule.
-Je ne le suis pas, Drago vas-y s'il te plait, ça sera la dernière fois que tu pourra te balader dans le château, retourner dans ta salle commune.
-Je ne sais pas maman. L'ambiance ici est tellement étrange, père ne sort même plus de son bureau. Je ne veux pas te laisser avec lui.
-Drago, ne t'inquiète pas pour moi. Il a seulement honte de son comportement. »

Elle se redressait droite sur sa chaise après avoir tapoté ma main et elle me fit un sourire qui laissait entendre que le sujet était clos et que je n'avais pas vraiment mon mot a dire. Mais pourtant elle devrait comprendre, depuis que le seigneur des ténèbres n'est plus là, la relation avec ma mère a changé, on est beaucoup plus proche et j'arrive à discuter avec elle, pourtant il y a des choses que je n'ai pas envie de dire. Comme le fait que je suis gay et obsédé par le même mec depuis toujours même si je l'admets pas en public, comme le fait que je vais me retrouver totalement seul à Poudlard, je crois qu'elle a oublié qui étaient mes amis avant ça et qu'ils sont soit mort, soit à Azkanban, ce qui va être étrange pour moi.

-

Ma lettre de fourniture à la main, je déambule dans les rues du chemin de traverse à la recherche de mes bouquins, il y a quand même un sentiment nostalgique de faire ça, ma mère a raison, ça sera la dernière fois que j'irais dans le château et je devrais en profiter autant que je le peux. Je me dirige vers la boutique de baguette, depuis que Potter m'a désarmé lors de notre rencontre dans la manoir de mes parents, j'utilise la baguette de ma mère mais je dois dire que c'est très bizarre, je n'arrive pas à m'y faire, c'est comme écrire de la mauvaise main. Je pousse la porte de la vieille boutique et un homme frêle se tient derrière son bureau, une paire de lunette sur le bout de son nez, concentré sur la fabrication d'une nouvelle baguette. En ouvrant la porte, la petite clochette raisonne et il relève la tête vers moi, il eut un brin d'étonnement dans ses pupilles, se demandant très certainement ce qu'un Malfoy faisait ici, après tout il avait été retenu dans le sous-sol de mon manoir. Je vis immédiatement qu'il était mal à l'aise. Honnêtement il y aurait eu une boutique de baguette magique en Angleterre j'y serai aller.

« Mr. Malfoy, que puis-je faire pour vous ?
-Il me faudrait une nouvelle baguette, s'il vous plait. »

Il hochait vaguement la tête avant de relever avec de son bureau, il se déplaçait d'une démarche étrange, il était tellement maigre. Ca faisait presque peur et Garrick attrapait plusieurs boites de plusieurs baguettes, avant de me les tendre.

« Elles sont assez semblables à votre ancienne baguette, faite un essai. »

J'attrapais une des baguettes qu'il me tendait avant de la prendre dans mes mains, je me demande si un jour je ressentirais l'émotion qui m'avait traversé la première fois que j'avais tenue ma baguette entre mes doigts, j'avais eu l'impression d'avoir des fourmis dans tout le corps.

Je tenais fermement la baguette avant de viser un petit papier dans l'optique de le faire voler, je prononçais la formule et même si la baguette me répondait, j'avais toujours cette impression de ne pas écrire de la bonne main. J'essayais plusieurs baguettes avant d'en trouver finalement une qui me semblait moins pire que les autres.

« Ca sera jamais comme ma première baguette n'est-ce pas ?
-Non, j'en ai bien peur monsieur. »

Je m'en doutais, mais je n'avais pas voulu l'admettre. Je rangeais soigneusement ma nouvelle baguette dans sa boite alors que je donnais l'argent à Mr. Ollivenders. Je le remerciais et après lui avoir jeté un dernier coup d'oeil, je sors de la boutique. Rangeant au passage la baguette dans le sac ou se trouvait mes livres pour ne pas avoir les mains prises. Il ne me restait plus qu'à aller acheter quelques ingrédients pour les potions.

Mon regard se posait au même instant sur une silhouette que je connaissais bien, une brune à la chevelure indompté et au sang impur, tenant par la main un rouquin immense et fin. Leurs regards se posaient sur moi et je détournais la tête avant de ne regarder la personne qui se trouvait à côté d'eux, aussitôt mon coeur se mit à battre anormalement vite, comme à chaque fois que je le voyais. Un brun, avec de grande lunette ronde posé sur son nez, un pull rouge fait clairement à la main, un jean qui ajustait parfaitement ses jambes fines. J'aurais pu passer la journée à le regarder, mais je me souvenais que j'étais dans une rue marchande, heureusement mon éducation de sang pur me permettais de ne pas laisser filtrer mes émotions sur mon visage. Un sentiment de colère m'envahis quand je vis qu'il tenait par la main une rouquine. Quatre paires d'oeils étaient en train de me fixer avec un air surpris de me voir ici clairement et j'aurais pu baisser la tête et détourner le regard, mais à la place je relevais ma tête dignement et je me dirigeais vers la boutique de potion. Mon coeur battait toujours aussi vite, je n'aurais jamais pensé le voir ici. Le même jour on venait sur le chemin de traverse, c'était quel genre de destin ça encore ? C'était pour me punir ? Me montrer celui que je n'aurais jamais ?


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Voici le premier chapitre. J'espère qu'il vous plaira. 🍂

Shadow and light. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant