Shadow and light.

IV

Trois semaines venait de se dérouler, ce soir c'était Halloween, Potter ne m'avait plus reparlé depuis la dernière fois, il ne venait plus me voir au sommet de la tour, je pense que je l'avais un peu déçu, mais honnêtement je m'en tapais. L'autre c'était vraiment une sauvage. Elle l'avait cherchée. Elle me lançait des regards noirs à chaque fois qu'elle me voyait et honnêtement j'étais plus digne que ça. Je la snobais.

Ce soir une fête était organisé pour Halloween, mais cette année ils avaient décidé de faire un bal, mélangeant toutes les maisons ensemble, pour fêter le monde en paix. Je m'étais donc vêtue d'un déguisement, je n'avais pas envie de faire des grandes choses alors j'avais opté pour une tenue de pirates. Je trouve ironique un peu. Mes cheveux blonds et de plus en plus long, laissé sauvage, avec des petites tresses par endroit et des choses coincés dedans.

La fête battait son plein et j'étais en train de discuter avec Théodore et Blaise, qui me parlait de filles qui leur plaisaient. Et vu la tête de Théodore, il était clairement amoureux, même s'il admettait pas. Je portais mon verre à mes lèvres, du jus de citrouille amélioré, jusqu'à ce que je sente une paire d'oeil me fixer. Je me tournais donc vers cette présence avant de frémir. Même de loin, sans sentir son odeur, je le reconnaissais. Je me forçais à ne pas le regarder, j'avais ça depuis qu'il m'ignorait et c'était difficile. Surtout que ça faisait des années que je le faisais. Théo partait rejoindre la fille en question sur la piste de danse, une petite blonde avec des yeux tellement clairs qu'on ne distinguait pas ses pupilles.

« Je vais danser aussi, tu nous rejoins ?
-Non, je vais aller prendre l'air. »

Il hoche la tête avant de se diriger vers la piste de danse et moi j'allais dans le sens inverse, je quittais la grande salle, beaucoup trop de monde était dedans, par moment j'avais l'impression de manquer de souffle quand y avait trop de monde. Surtout lors de soirée comme ça. Je gardais mon verre à la main alors que je poussais la porte qui menait jusqu'à dehors, à peine le vent automnal touchait  mon visage qu'une grande inspiration quittait mes lèvres. Je marchais le long du mur avant d'aller me laisser glisser contre celui-ci. Mon verre se portant à mes lèvres, le regard posé sur les arbres qui bougeaient avec le vent.

Plusieurs minutes après, je reconnus la silhouette de Potter qui s'approchait vers moi, avant de se laisser tomber à côté de moi, son verre à la main, posant sa tête contre le mur. Le regard perdu.

« Tu m'saoule. Tu le sais ça ?
-Je t'ai pas demandé de venir ici, tu peux bouger.
-Tu m'saoule quand même.
-Parce que j'ai insulté ta meuf ?
-Non parce que tu me fais ressentir des trucs.
-Je n'ai rien fait.
-Mon coeur fait... Un bruit énorme quand t'es là...
-T'es ivre.
-Je te déteste de me faire ressentir ça.
-Je connais ce sentiment. »

Son regard se posait sur moi pour détailler mon visage, il était tout proche, je sentais même son souffle alcoolisé me chatouiller. Je vis ses pupilles faire des aller retour entre mes yeux gris pale et mes lèvres, puis il se mit à rougir vraiment beaucoup.

« T'as pas le droit de me faire ressentir ça. Pas toi. Pas après tout ce que tu m'as fait. »

Le silence devenait pesant, vraiment pesant, il durait depuis de longue minute maintenant et je n'osais pas le regarder, mais ce qu'il me disait me trottait dans la tête. Mais j'essayais de rester objectif, après tout il était ivre, il avait peut être pensé parler à quelqu'un d'autre ou mentir, beaucoup de gens mentent pendant qu'ils boivent.

Ce fut au même moment ou une tête lourde tombait sur mon épaule, ma respiration se coupait et je le regardais, mais ses yeux étaient clos, il était totalement endormie. Il se foutait de ma gueule ou quoi là ? Pourtant, le voir endormi, paisible réchauffait mon coeur, j'avais pas envie de le laisser là, tout seul dehors. Il pourrait tomber malade. Comme un idiot j'avais pas pris ma baguette, je pouvais même pas m'aider par la magie. Je me relevais en posant la tête de l'autre idiot contre le mur, avant de me pencher à son niveau et de pousser doucement contre son épaule.