Prologue : Tout va toujours mal chez Ferrari

242 6 0
                                    

━━━━

Si la mère de Forrest Gump disait vrai et que la vie était belle et bien une boîte de chocolat alors Ferrari serait surement l'un de ces odieux chocolats à la liqueur. Ceux dont on ne sait pas s'ils nous laisseront un souvenir exquis sur les papilles ou bien le goût ignoble d'un mon chéri. 

Aujourd'hui était un jour senteur mon chéri.

Il y a des matins qui se passent sans remous, on se lève à son rythme on prend un petit café, on profite du calme. Et puis il y a d'autres matins où la mère de Carlos Sainz règle ses comptes sur Twitter. Il y a des gens pour qui c'est anecdotique, ils l'oublieront quelques secondes après avoir lu l'information. Et puis il y en a d'autres qui font partie de l'équipe des relations publiques de Ferrari. 

C'était le cas de nos trois compères, Noëlle, Lys et Edith. Noëlle qui depuis maintenant deux ans avait hérité du poste de responsable des communications de crise, après le départ de son prédécesseur pour cause de dépression nerveuse, avait manqué de s'arracher les cheveux en entendant la nouvelle. Lys, la responsable média fraîchement arrivée la saison dernière, qui avait joyeusement déposé les plannings d'interviews du mois au siège la veille du drame, bouillait d'une colère vorace en faisant les cent pas. Edith, la gestionnaire de communauté, quant à elle, regrettait déjà d'avoir signer son contrat pour l'année à venir et balançait nerveusement ses pieds dans le vide. 

Cela faisait maintenant un peu plus de trois minutes que l'équipe s'était réunie autour de leur manager Caterina Rossi dans l'espoir de trouver le bon plan d'action. Mais durant l'espace de ces trois minutes, les quatre femmes ne s'étaient pas échangé un seul mot. A la place, la pièce s'était chargée d'une tension palpable et d'un silence pesant seulement brisé par le claquement des talons de Lys qui devenait de plus en plus virulent. Poussée par son sens du devoir accru et par l'envie -le besoin- de toucher son salaire, Caterina prit enfin la parole.

- Bon merde, autant briser l'abcès une bonne fois pour toute ! On ne va pas se regarder dans le blanc des yeux pour les prochaines heures. Le temps c'est de l'argent et je suis très proche de mes finances. 

- Plus vite on agit, plus vite la situation est réglée, ajouta Noëlle dont les boucles brunes fraichement coupées s'étaient mises à défier la gravité. 

- Et elle a intérêt à se régler vite, parce que si la situation au stand devient aussi tendue que celle de Mercedes au temps d'Hamilton et Rosberg je pose tout de suite ma démission, se lamenta Edith qui s'était cogné le genou contre le pied de la table pour la cinquième fois consécutive. 

- Je m'occupe de parler avec Carlos, lança Lys le diable sommeillant dans le fond du regard. 

De toutes, Lys était de loin la plus sanguine. L'écurie tremblait encore à l'évocation de son premier gp en Australie où un journaliste avait eu le malheur de ne pas suivre à la lettre les instructions qu'elle avait communiquées à tous les intervenants des jours à l'avance. Le pauvre journaliste était pris de crise de tremblement incontrôlable dès que le nom Ferrari était mentionné. 

La survie du pilote espagnol étant primordiale, Caterina décida d'envoyer la plus jeune de ses trois employées, Edith. La petite blonde qui n'était déjà pas dans son assiette pesta bruyamment qu'elle n'avait pas arrêté ses études de psychologie pour finir en thérapeute de couples pour pilote de formule 1, mais finit par accepter à contre cœur réclamant d'avance une prime de risque. Prime que sa manager se fit un plaisir de refuser, les interactions sociales n'avaient jamais tué personne. Pour la forme la blonde évoqua une rupture d'anévrisme possible lié au stress et ne reçut en retour qu'un regard noir.  

- Lys tu iras plutôt voir Charles.

Bien que Lys n'entretienne aucun sentiment négatif à l'égard du pilote monégasque, on ne pouvait pas dire qu'elle était pour autant enchantée par sa tâche. Depuis son arrivée elle avait réussi à tisser un bon lien d'amitié avec l'espagnol, mais Charles restait une énigme pour elle. Toujours aimable et souriant, le pilote n'était cependant pas des plus bavards et leurs échanges restaient strictement professionnels. Ce qui n'était pas un défaut loin de là, mais elle aurait de loin préféré pousser une soufflante dans les oreilles de son ami. 

- Noëlle tu iras voir ton homonyme de chez McLaren, mets une bonne fois pour toute un terme aux rumeurs de vendetta contre Piastri. Sérieusement trois pauvres incidents de course et ils veulent déjà les monter l'un contre l'autre. Avec ça, Netflix ne manquera pas de contenu, puis elle se retourna vers Edith, ça aussi tu en toucheras deux mots à Sainz. 

Contrairement à ses deux autres collègues, Noëlle se trouvait comblée par ses attributions. Les communications après incident de course étaient son quotidien, celui de tout le monde dans le service et dans toutes les écuries. Si bien que Noëlle avait fini par récupérer le numéro personnel de ses homonymes et il leur arrivait souvent de sortir prendre un verre ensemble pour fêter la fin de journée. Son programme sonnait donc comme une partie de plaisir. Ou du moins elle l'espérait vivement, mais elle avait bien vite appris que chez les rouges le destin avait un humour discutable.

━━━━

En l'honneur de la silly season de formule 1 qui vient de démarrer sur les chapeaux de roue

• Par Aphrodite

ᴏʟʏᴍᴘɪᴀ ᴄʀᴇᴀᴛɪᴏɴ

𝐅𝐞𝐫𝐫𝐚𝐫𝐢 𝐠𝐢𝐯𝐞𝐬 𝐲𝐨𝐮 𝐇𝐞𝐚𝐝𝐚𝐜𝐡𝐞 ⸢ 𝐅𝐨𝐫𝐦𝐮𝐥𝐚 𝐎𝐧𝐞 ⸥Où les histoires vivent. Découvrez maintenant