Chapitre 1 : L'honneur de Lord Perceval

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Garée depuis une dizaine de minutes devant la maison du pilote monégasque, Lys était plus concentrée sur son téléphone répétant pour la cinquième fois "votre correspondant n'est pas disponible laissez un message après le bip sonore" que sur le travail attendant sagement de l'autre côté de la rue. La Lys raisonnable aurait bien lâché son téléphone et rejoint Charles pour en finir avec sa journée de travail. La Lys qui venait de se faire raccrocher au nez pour la énième fois par Carlos était à un répondeur près de défoncer la porte d'entrée de l'espagnol et de le jeter tête la première dans la piscine. Foutu pour foutu, elle aurait même été tentée de couper l'électricité et l'eau courante à son insu histoire de lui passer l'envie de l'agacer à l'avenir. Réalisant que ses doigts se dirigeaient vers la touche appel de son téléphone, Lys se dit qu'elle était sur le point de faire une connerie. Mâchoire crispée et muscles contractés, elle lança rageusement son téléphone dans son sac et claqua la porte de sa voiture derrière elle. 

C'est une Lys en furie que Leclerc découvrit à sa porte. Cependant la mauvaise humeur laissa place a un fou rire incontrôlable quand la brune réalisa que Charles était recouvert de sauce tomate des pieds à la tête. 

- Eh, c'est pas drôle ! Ma cuisine est à moitié brûlée et mes vêtements sont irrécupérables, s'exclama l'intéressé ce qui n'eut pour effet que de faire doubler d'intensité les éclats de rires de Lys.  

Bougon, Charles se poussa tout de même pour inviter à entrer la brune qui ne se fit pas prié rêvant de voir l'étendue des dégâts. Certes elle avait déjà entendu la réputation du pilote concernant ses talents culinaires inexistants, mais le voir à l'œuvre était une chose toute à fait différente. Les joues rouges et la respiration bloqué par les rires Lys manqua de tomber à terre en découvrant l'œuvre de son collègue. 

La cuisine qu'elle devinait d'ordinaire vert olive était parsemée de tache rouges qui montaient jusqu'au plafond. Une casserole remplie de la même substance rouge gisait au sol laissant s'échapper son contenu tandis qu'une autre d'eau bouillante restait sur le feu, mais avait tellement débordée que les plaques de cuisons s'étaient transformées en pool party.  Lys qui faisait maintenant de l'ombre aux pires sorcières de contes de fées tant elle était partie dans les aigus, crut s'étouffer en voyant un misérable paquet de pâtes posé sur le comptoir. 

- Mon dieu, je sais quoi t'offrir pour ton anniversaire : des cours de cuisine.   

- Je crois que j'aurais plus l'utilité d'un extincteur, dit-il en indiquant du menton son tapis à moitié brûlé par la casserole. 

Au diable les Carlos injoignables, la brune ne regrettait pas une seule seconde d'être venue. Prise de pitié pour le chaos culinaire elle décida de prendre les choses en mains. Les plaques épongées et le tapis jeté dans la baignoire, elle ordonna au monégasque de mettre une nouvelle casserole sur le feu et d'y incorporer les pâtes dans un geste qui aurait suffi à achever Gordon Ramsay. Puisque, oui, Lys avait oublié de préciser un léger détail : elle était tout aussi mauvaise en cuisine. Si bien qu'il lui fallut une bonne minute avant de réaliser que cette fois, ils avaient complètement oublié l'eau. 

Le débat persiste depuis des décennies parmi les consommateurs de céréales concernant la manière correcte de les manger. Certains défendaient ardemment qu'il fallait mettre le lait avant les céréales et d'autres l'exact inverse, mais personne ne serait de l'avis de mettre les pâtes avant l'eau. Les deux cuisiniers en herbe en témoigneraient volontiers. Un plat de pâtes croustillantes plus tard, les deux compères se décidèrent à aborder le sujet fâcheux. 

- Tu as été sur twitter récemment ? Questionna mal assurée la brune.

- Si par là tu me demandes si j'ai remarqué que la mère de Carlos a insinué que je n'avais aucun honneur alors oui, j'ai été sur Twitter récemment. 

- Bon, voilà qui nous évite une très longue introduction. Je vais être cash, tu comptes lancer une guerre civile ? 

Un brin d'amusement sembla parcourir le regard du châtain.

- Non, je ne compte pas faire de guérilla, en revanche je l'ai un peu mauvaise. Je pensais qu'on s'entendait bien lui et moi, que ce serait le genre de choses dont on pourrait parler civilement sans impliquer nos parents et encore moins nos fans.

- Charles, tu as déjà entendu les parents de Carlos. Ils râlent pour un rien, la dernière fois que son père était sur le paddock il a fait un scandale parce que les minifours n'étaient pas à son goût. Carlos n'est probablement même pas au courant que ses parents ont fait des siennes. Laisse pas ça te monter à la tête. 

- L'idée a bien dû leur venir de quelque part.

- Charles, il y avait 36 types de minifours différents.

Le monégasque pouffa et Lys sauta sur l'occasion pour l'asséner de raisons pour lesquelles l'espagnol n'avait aucun lien avec l'affaire en cours. Devant la force persuasive de la brune, le pilote finit par abdiquer et admettre l'innocence de son coéquipier. Son travail achevé elle s'éclipsa n'oubliant pas de remercier Charles pour les pâtes "délicieuses" ce qui lui valut un coussin lancé au visage. 

Une fois de retour dans sa voiture, Lys s'empressa de saisir son téléphone et d'écrire à son amie en charge du deuxième pilote "Par pitié dis moi qu'il ne savait rien".

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• Par Aphrodite

ᴏʟʏᴍᴘɪᴀ ᴄʀᴇᴀᴛɪᴏɴ

𝐅𝐞𝐫𝐫𝐚𝐫𝐢 𝐠𝐢𝐯𝐞𝐬 𝐲𝐨𝐮 𝐇𝐞𝐚𝐝𝐚𝐜𝐡𝐞 ⸢ 𝐅𝐨𝐫𝐦𝐮𝐥𝐚 𝐎𝐧𝐞 ⸥Où les histoires vivent. Découvrez maintenant