5. PARIE MORTEL - Isalia

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ISALIA

« Les mots que l'on ne prononcent pas sont les fleurs du silence. »

J'inspire, expire, et saute.

— Demi pliée, chassé, pointe.

Cela fait bien deux heure que le professeur de danse nous indique les mouvements de la chorégraphie.

— Parfait Clarisse.

Je tourne tête et observe la jeune fille faire le mouvement parfaitement.

Celle ci me remarque et me tend discrètement un sourire arrogant.

— Dansez vos peurs, votre colères, vos peines, votre joies, votre amour. Porter toute l'attention à votre corps, aux sensations physiques, même désagréables, et laissez vous danser librement. Rester en mouvement quoi qu'il arrive.

Je tourne à en avoir le tournis, en rythme avec mes camarades. Je fixe le grand miroir qui longe la pièce dans lesquelles je me trouve.

Je ne me reconnais pas.

J'utilise toute ma frustration, toute ma colère. Mais quelque chose ne vas pas. Mes muscles se contractes si fort que je ne sent presque plus la douleurs.

Ma pointe frôle le sol quand le professeur tape sa cane contre le sol. Les filles autours de moi arrête progressivement leurs pas de danse et la musique se coupe.

— Votre nom mademoiselle ?

Tout le monde se tourne vers moi.

L'enseignant me fixe les sourcils froncés, attendant une réponse de ma part. Son expression fermé est exagérée par les nombreux rides sur son visage.

Le silence remplie totalement la salle.
Seule le son de ma respiration saccadée résonne dans mes oreilles. Mes joues doivent être rougies par l'effort car une chaleur épouvantable englobe mon enveloppe corporelle.

— Isalia Simmons.

Ma voix vacille et je me mord la lèvre inférieur pour évacuer le stress.
Je n'aime pas être au centre de l'attention alors je baisse les yeux.

— Jeune fille, commence-t-il d'un ton dédaigneux, vous avez une technique irréprochable.

Je me permet de respirer à nouveau, mais la tension reste à son comble.
Le professeur s'approche de moi lentement, la tête haute.

Je sent toujours de nombreux regard posé sur moi.

— Néanmoins.

Un frisson me parcourt, j'entend la voix de mon père me reprocher de ne jamais être assez bien.

— Je vous ai demandé de danser avec votre cœur, pas avec rage. Les sports de combats, c'est la porte d'en face.

Certaines filles gloussent.

Je lève discrètement mon regard, monsieur Hofman est un grand professeur réputé pour être exigeant et droit. Sa cane rajoute à sa posture rigide une certaine autorité.

— Je ferais de mon mieux.

Il me jauge longtemps avant de finalement répondre.

— Faite plus que votre mieux, mademoiselle Simmons, faite plus que votre mieux. Répète-t-il avec son accent allemand prononcé.

Il tourne le talon et part de la salle en indiquant que le cours est terminé.

Très bien.

Je serais la meilleure version que j'ai a offrir et ce, peut importe ce qu'il en coûte.

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