1. CIGARETTE - Isalia

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ISALIA

Un, deux, trois.
Un, deux, trois.
Un, deux, trois.

Les rideaux s'ouvre, le public s'exalte.
Pourtant je n'entends plus rien.

Inlassablement, le rythme résonne dans mon corps.
Je m'abandonne, je lutte, je célèbre.
Un torrent d'émotion tumultueux me submerge et je l'utilise, je le manipule à ma guise.

Pour en ressortir le meilleur de moi même,
toujours, montrer le meilleur de moi même.
La version parfaite.
Celle d'une danseuse étoile.

Messagère d'espoir et de beauté.

— Isa !

Brusquement mon cœur rate un battement et mes paupières s'ouvrent. Je regarde ma mère assise sur le rebord de mon lit.

— Toujours dans les étoiles. Tu n'écoutais pas, j'ai raison ? Demande t-elle d'un air taquin.

— Oui. Souffle-je avec une mine désolé. Mais ma mère a l'habitude.

— Je parlais des tes piqûres, elle reprend, je suis sérieuse Isa, si tu ne sais pas prendre tes responsabilité à ton-

— Oui maman, La coupe-je. C'est comme ça maintenant, je ne suis plus sa fille mais une maladie ambulante, tout vas bien, je les ferais.

Je le sais, elle est triste de voir sa fille partir. Alors je la prend dans mes bras et elle m'embrasse tendrement le front.
Lorsque je me détache délicatement de son emprise j'aperçois ses yeux perlant d'amour mais aussi d'inquiétude.

Aujourd'hui est le grand dépars, car je quitte mon domicile pour faire mes études à New York. Je suis heureuse d'enfin pouvoir vivre ma vie d'étudiante, mais mon quotidien ici à Boston va me manquer.

Brusquement des petits pas lourd se font entendre à travers la porte de ma chambre.

— Isa ! S'écrit Mathis, tu vas trop me manquer ! sa petite silhouette me saute dessus.

Je rigole en rendant l'étreinte à mon petit frère de 5 ans.

— Je sais petit bonhomme, toi aussi. Je lui chuchote à l'oreille.

Ma mère nous regarde tendrement. Une fille parfaite dans une famille parfaite, mais ça n'a pas toujours été comme ça.
Je sais qu'à travers son amour se cache une peur incommensurable et j'ai du mal à soutenir son regard.
Je quitte les bras de Mathis pour l'admirer une dernière fois.

— Je suis tellement fière de ce que tu es Math, il tripote le bout de son tee-shirts en m'écoutant, tu restera toi même, tu me le promet ?

Il hoche la tête grossièrement ce qui me fît manquer un rire. Je n'aime pas vraiment les au-revoirs. Encore moins l'atmosphère pesante qu'instaure ma génitrice.
Alors après les avoir embrassés une dernière fois, je quitte la maison.

Depuis mon diabète, ma mère ne veut plus que je danse.

Mais elle le sait,
je le sait,
nous le savons.

Quoiqu'il arrive cette année, et peut importe les circonstances, je danserais.

C'est dans cette état d'esprit que je rentre dans le train, ma valises à la main.

Après de longues heure de routes, je sort du wagon. Je respire la bouffée d'air frais qui caresse mon visage. La lune illumine bravement la métropole. Je déambule émerveillée par l'animation des gens agités à une heure aussi tardive.
Munie d'un petit bout de papier sur lequel est inscrit l'adresse de la résidence dans lequel je vais vivre, je poursuit mon chemin.

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