Chapitre 10

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Deux semaines plus tard, le calme était revenu à Cora. Le bilan humain s'élevait à quelques dizaines mais ça aurait pu être bien pire.

Profitant de la présence des autres monarques, et peut-être aussi pour s'excuser de l'horrible incident, Eschyle avait épousé le prince de Zimri avant que leurs invités ne doivent partir. Philippe, qui n'avait rien dit à sa famille, eut de sérieuses explications à donner. Dayane ne cacha pas son mécontentement, elle soutenait encore qu'il aurait dû se marier à quelqu'un d'un plus haut rang, étant donné surtout que le monde entier avait pu constater la réelle fragilité de leur nation.

Eschyle ne voulait rien entendre. Il n'allait pas briser sa promesse à Philippe. Et pour tout avouer, il s'était bien trop épris de l'autre prince pour se soumettre à une union avec qui que ce soit d'autre.

Résolues les affaires de cœur, il leur restait encore les affaires d'État à gérer. Eschyle avait dissout le conseil des ministres puis Dayane et lui en avait nommé d'autres. Le château avait subi de sérieux dommages après l'attaque. Les réparer était de la plus haute importance. Ces réparations demandaient des fonds, ce qui soulevait une autre question. La trésorerie royale. Avec son mariage extravagant, Icare avait fini de vider le peu qu'il leur restait sans les caisses. Le printemps et ses récoltes débloquerait des fonds mais la saison n'arriverait pas avant longtemps et c'est maintenant qu'ils avaient besoin d'argent.

« - Je ne sais vraiment pas quoi faire, dit Eschyle. »

Philippe et lui se prélassaient depuis une bonne demi-heure dans l'eau de leur bain. Philippe était derrière lui et massait doucement ses épaules. Ils avaient fait l'amour deux fois déjà mais Eschyle était encore stressé par toute cette histoire de trésorerie.

« - Vous avez bien des alliés, proposa Philippe. L'un d'eux peut sûrement vous prêtez de quoi survivre jusqu'au printemps.

- Avec la somme qu'il nous faut emprunter, le remboursement ne se fera pas avant plusieurs années. Personne n'acceptera. »

Les doigts de Philippe passèrent des épaules au cou d'Eschyle et le prince se sentait de moins en moins tendu. C'était possible que ça ait aidé le sang à circuler plus rapidement à son cerveau parce que, il ne lui en fallut pas plus pour penser à une solution. Eschyle quitta sa place entre les jambes de Philippe et s'assit à califourchon sur ses cuisses. Il passa ses bras autour de son cou et posa de légers baisers sous son oreille. La friction de leurs verges et les caresses du roux firent remonter la tension sexuelle entre les deux amants.

« - Je viens d'avoir une idée, chuchota Eschyle en enroulant ses doigts autour du sexe de son mari. »

Philippe grogna pour lui faire comprendre qu'il l'écoutait, bien que ses yeux fermés et sa tête en arrière indiquaient qu'il était plus concentré sur ce que faisait la main d'Eschyle.

« - Et si Zimri remboursait la totalité de la dette royale? poursuivit Eschyle. On aurait alors besoin que de quelques mois pour se remettre sur pieds et on pourrait étaler le remboursement sur une ou deux années. »

Il parlait finance et politique mais la voix d'Eschyle ne pouvait pas être plus érotique. Peut-être espérait-il que ça confonde assez Philippe pour le pousser à accepter mais il oubliait à qui il avait à faire. Le Zimrien empoigna son bras avec force, stoppant de suite les va-et-vient de sa main sur son erection.

« - J'ai vidé mes rues pour te donner une armée, lui rappela Philippe, le ton grave. Tu veux que je vide mes poches aussi?

- On ne survivra pas sinon, répliqua Eschyle en avalant difficilement sa salive. »

La prise que Philippe avait sur son bras commençait à faire mal. Ça laisserait inévitablement une trace. Il aurait bien essayé de se dégager mais le regard rouge perçant en face de lui le dissuada de faire le moindre geste.

Nantos [MxM]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant