Sing with me || With Us Tome 2

Chapitre 9

Flashback.
Zoé, 14 ans.

-Maman ! Je suis rentrée ! je crie en souhaitant une quelconque réponse.

Personne. Aucune voix. Je m'y suis habituée avec le temps.

Je soupire et pars m'installer sur le canapé et je sors mon téléphone. Je n'ai rien d'autre à faire.

Je regarde l'heure et je remarque que les minutes ainsi que les heures défilent à une vitesse impressionnante, à tel point que j'entends ma maternelle ouvrir la porte.

-Tu fais quoi ici ? elle m'interroge.

-Rien, je réponds le plus naturellement du monde.

-Comme d'habitude, elle me reproche, je le vois très bien dans son regard.

Je n'ose pas répondre et puis je pourrais dire quoi. Je sais parfaitement que peu importe les mots que je vais employer je vais me perdre une tornade et pleine tête. Autant la fermer. Comme toujours.

-C'est tout ? Tu ne pourrais pas faire autre chose que de me fixer, tu as des devoirs non ? Ou fais le ménage. Rends toi utile, pour une fois, elle m'accuse en rangeant ses affaires dans son sac, montrant que cette conversation est d'un ennui mortel pour elle.

Si seulement tu voyais ce que je fais déjà. Tu saurais que je m'investis peut-être même plus que toi dans cette maison.

-Pardon, je baisse la tête.

-Je me fiche de tes excuses. A ton âge, j'aidais mes parents.

-Pardon..., je n'arrive à articuler que ça.

-File dans ta chambre, elle m'ordonne.

Je monte les escaliers de chez moi quatre à quatre et j'ai à peine le temps de fermer la porte de mon refuge, le seul endroit où elle n'a pas la clé pour m'enfoncer, que je me mets à pleurer.

Je n'en peux plus de ses paroles blessantes envers moi. Je suis sa fille et pourtant je me sens comme une inconnue de passage dans sa vie. Je n'ai pas l'impression de la déranger et de mal agir pourtant. J'essaye toujours d'exaucer ses désirs pour la rendre heureuse, la voir sourire et tout simplement qu'elle me remercie. Que je me sente comme une humaine à ses côtés.

-Zoé, chuchote la voix de mon père.

Je lui ouvre sans hésiter. Il a toujours mis son amour pour ma mère de côté et il a toujours fait office de médiateur.

-Viens, il tend ses bras pour que je le jette dedans, ce que je fais aussitôt.

-Pourquoi ? Pourquoi elle ne m'aime pas ? je lâche, mes sanglots redoublant.

-Elle t'aime. Elle ne te le montre juste pas et elle est dure avec toi pour que tu réussisses.

-Elle aimerait que je disparaisse de sa vie...

-Ne dis pas ça. Tu es importante dans ma vie comme dans celle de ta mère.

J'ai du mal à le croire que je vois toutes les atrocités qu'elle balance à mon égard.

Jamais elle n'a jamais été ma conseillère, ni même ma mère tout simplement. Elle a toujours été celle qui m'a gardé pendant neuf mois et celle avec qui je vis mais au-delà de nos liens du sang je ne vois que du vide, le néant. Notre relation est un trou noir, grand est l'espace mais aucune lumière ni vie ne s'y trouve. Tout est obscur et mystérieux. Ma mère mère moi c'est la même chose, aucune source de bonheur entre nous deux et ce n'est pas faute d'avoir tenté plus d'une fois.

Je hoche la tête, je ne veux pas briser l'espoir de mon père. Il est tellement persuadé qu'un jour sa femme et sa fille s'entendront bien, comme il l'a toujours souhaité, une vraie famille.