Chapitre 1 : 8

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   Je pousse un long soupir. L'eau de la rivière ruisselle sur mon visage. La brise continue à me rafraîchir. Sur ma gauche, les lanternes allumées dans les rues du village me souhaitent la bienvenue. Je bois tout mon soûl puis me relève péniblement. La journée aura été longue.
   Les portes closes que je rencontre m'attristent légèrement. Je ne trouve ni auberge, ni restaurant. Les rues sont désertes. Je vais une nouvelle fois devoir faire preuve d'inventivité.
   Un bruit de pas résonne près de moi. Une jeune personne apparaît à l'angle d'une ruelle. Elle porte une lourde veste avec un capuchon. J'en reste pantois. J'ai tant souffert de la chaleur que la simple vue d'un tel vêtement me fait transpirer.
   L'étrange passant me remarque. Il me salue puis me fait signe de le suivre. J'ai beau ne pas estimer pouvoir lui faire confiance, je décide de m'approcher.
   La personne n'attend même pas que je sois à sa hauteur pour reprendre son chemin. Je la suis jusqu'à l'extérieur du village. Nous marchons dans l'herbe avec une lune fatiguée pour seul éclairage. Je me surprends à avancer sans efforts malgré ma fatigue. Cette personne doit avoir passé longtemps sur les routes pour se déplacer si facilement.
   Nous faisons halte à une certaine distance du village, près de la rivière, non loin d'un arbre solitaire. Le voyageur ramasse de quoi allumer un feu de camp. Je l'observe en silence. À vrai dire, je ne discerne pas grand-chose dans l'obscurité. Ses gestes sont rapides et fluides, sa silhouette fine et élancée. N'ayant pas entendu le son de sa voix, je reste incapable de déterminer s'il s'agit d'un homme ou d'une femme.
   Le foyer nous offre lumière et chaleur. L'air a perdu sa tiédeur. Le crépitement des flammes est incroyablement réconfortant. Je ramène mes genoux contre ma poitrine et pose mon menton dessus. Mes épaules se relâchent. Mes paupières sont lourdes.

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