𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟐 - Tyler

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𝐓𝐲𝐥𝐞𝐫

Je déboutonne agressivement les boutons de ma chemise noire et sors de la poche de mon costard, les clés de ma moto.

Arrivé dans le sous-sol du parking, je presse le pas vers mon engin et tente de la démarrer rapidement.

Je n'ai pas le temps de monter dessus que j'entends l'ascenseur du parking s'ouvrir et y voir sortir un de ces pots de colle de mon père. Il m'aperçoit en moins de rien.

Merde.

— Reviens ici Mill ! il crie, essoufflé d'avoir joué au chat et à la souris avec moi.

Il court dans ma direction.

— Je n'ai pas que ça à foutre de lui obéir sur ça encore, lui criais-je à mon tour. Je ne suis pas son putain de pantin comme vous au cas où.

Après avoir enfilé mon casque, je m'élance avec ma moto vers la sortie et lui fait un signe de main pour le saluer de manière sarcastique et lui foutre davantage la haine. Je joue avec le feu et ça me fait rire alors qu'il peut à tout moment me tirer dessus.

J'entends derrière moi le moteur d'une voiture démarrer et le reflet des phares s'allumer dans ma direction. Je lève un sourcil, ils comptent réellement tous me poursuivre là ?

À l'arrière de l'immeuble de ma demeure dans laquelle je me situais, j'entrevois du coin de l'œil 3... 5, 7, de leur foutue voiture rouler dans ma direction.
Putain, ne manquait plus que ça.

J'accélère la vitesse et empreinte un chemin étroit, sombre et peu emprunté par les passagers afin d'éviter tout type de dérapage à cause de ces enflures qui n'auraient très certainement rien à foutre de provoquer des accidents sur la route lorsqu'ils ont pour ordre de ramener le fils de leur parrain de merde.

Je traverse sans plus tarder la première entrée du périphérique, pensant les avoir esquivés, mais c'était tout le contraire. 8 BMW compétition de couleur noire se retrouvaient derrière, à ma poursuite, à tout juste 50 mètres de moi.

Ces voitures leur permettent de camoufler leurs identités, comme mon casque. On n'est jamais à l'abri mais pour le moment, ces cons sont sur le point de me rattraper d'un instant à l'autre.

Ma veste et ma chemise s'agitèrent dans tous les sens par les coups de vent dû à la pleine vitesse de la moto que je bombardais. Sur le pont du périphérique, je perçois toute la ville illuminée. Les gratte-ciels, de plus de 300 mètres, à ma droite et à ma gauche, le pont lumineux de Manhattan qui, à travers la visière teintée de mon casque, m'éblouissait littéralement la vue.

Je retourne légèrement ma tête pour voir ce qui se passait derrière moi, et heureusement, au bout de 5 minutes, j'ai réussi à les distancer de pas moins de 150 mètres. Cette distance me suffit largement pour les berner et emprunter une autoroute plus calme et discrète.

J'ai refusé d'exécuter une de ces mêmes missions à une échelle plus qu'illégale orchestrée mon père que j'ai l'habitude d'accepter à contrecœur. C'est pourquoi je me coltine le quart de ses hommes à ma poursuite. C'était une mission très importante apparemment, mais qu'est-ce que j'en ai à foutre ? Il sait très bien que je déteste m'immiscer dans ses activités criminelles. Il en tire tout de même l'avantage puisqu'il sait qu'il pourra toujours en profiter pour me tabasser si je venais à lui désobéir. Ce que j'ai également l'habitude de faire.

Le sommeil me rattrapait plus vite que ces hommes lents. Je commence à m'assoupir, mais je suis en pleine conduite. Je regarde autour de moi et je n'avais même pas remarqué que j'avais suffisamment ralenti et dépassé le Central Park West. Je jette un œil à travers le rétroviseur de la droite et merde. Ces enfoirés m'ont rattrapé.

Mes yeux toujours braqués sur le rétroviseur, j'enclenche le levier de vitesse sans prêter attention à ce qui se passait devant moi. Je réussis de nouveau à les semer d'une distance suffisante.

Je me remercie intérieurement d'avoir songé à rouler une moto plutôt qu'une voiture vu la rapidité à laquelle je peux aisément booster dès que l'envie m'y vient.

Je dirige enfin mes yeux devant moi et contourne maintenant le Manhattan Valley. Soudain, je vois le feu passer au rouge et sur le passage piéton à seulement 10 mètres de moi, une passante traversait.

Quel sacré con !

À la vue de cette passante qui n'avait pas remarqué ma présence, je freine brusquement. Quelle idiote ne s'arrêterait pas même si c'est rouge ? Je suis à deux doigts de l'écraser bien que je tente par tous les moyens de freiner.

— Dégage le passage putain ! je lui ordonne en lui hurlant à travers mon casque. Pas sûr qu'elle m'ait assez entendu.

Elle s'arrête et tombe par terre tandis que je n'avais pas d'autre choix que de me hisser hors de ma bécane dû au coup de feu qui m'y a obligé sous peine de le recevoir.

Mon bras amorti douloureusement ma chute. Je pousse un grincement de douleur et me roule sur le sol. J'entrevois l'engin freiner contre le sol et s'arrêter quelque seconde plus tard.

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