ENDLESSLY

𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟐𝟒 - Ashley

« Le désir d'être aimé est la dernière illusion. Abandonnez et vous serez libre »

– Margaret Atwood

𝐀𝐬𝐡𝐥𝐞𝐲

Ça fait 2 jours que je suis pas parti en cours.

Affalé sur mon lit, j'observe les nuages mouvementés à travers la fenêtre.

Logan et Emma sont partis en cours, ils ne sont pas venus me voir aujourd'hui parce qu'ils savent sans doute que je ne veux aucune compagnie.

Ils ont probablement dû raconter aux autres ce qui m'était arrivé, d'où les messages de soutien de la part d'Alec, Brynn et Selena que j'ai reçus hier.

Ça fait aussi 2 jours que je n'ai pas adressé la parole à cet homme. Il n'a pas songé à venir me parler ou bien même ne serait-ce que s'excuser de m'avoir menti tout ce temps. En vrai, normal. J'aurais fait comme lui. Je l'aurais juste ignoré.

Mais tout de suite, c'est plus ce que je vais faire. Je vais aller le voir de mon plein gré après avoir passé tout notre temps à nous être ignorés sous notre propre toit.

Je sors de mon lit puis dépasse les chambres des jumeaux pour atteindre celles des parents. Je me suis même pas renseignée sur sa présence ici, à tout moment, il est au travail.

Ça m'importe peu, j'ai déjà toquée à la porte.

Je l'ouvre et tombe sur Rachel en nuisette qui rangeait leur lit. Elle s'arrête dès lors qu'elle me voit débarquer :

— Tiens, Ashley ? Tu as besoin de quelque chose ?

— Mon père est là ? demandé-je sans perdre de temps, ce qu'elle comprend.

— Il est dans la salle de bain, il ressortira bient...

Je lui laisse pas le temps de finir que je me positionne en face de la porte, s'il est sur le point de sortir, alors c'est que la porte n'est pas verrouillée et qu'il doit être en train de se coiffer.

— Attends Ashley, il n'a pas fini de..., elle s'arrête de parler et arque un sourcil lorsqu'elle me voit ouvrir la porte.

Elle pensait surement que celle-ci était fermée. Des années que je vis seule avec lui, je connais tous ses moindres faits et gestes. Il est autant habitué que moi à mon irrespect d'aller le déranger comme bon me semble.

Il me regarde et reporte son attention sur sa coiffure déjà assez bien lisse. Je le confronte avec un regard impassible, attendant qu'il l'ouvre, mais il ne le fait pas.

Lui et sa foutue addiction aux coiffures soignées.

— Tu comptes parler où je dois le faire ?

Il s'arrête un instant, pose sa brosse à cheveux, et se tourne vers moi :

— Tu as besoin de quelque ch...

— Arrête de faire semblant, tu n'as rien à me dire ? le coupé-je avant de continuer sous un ton ironique : Oh oui, tu as beaucoup à me dire.

— Ashley...

— Comme je sais parfaitement que tu risques encore d'esquiver ma question, je vais le faire moi-même directement. Pourquoi m'avoir menti tout ce temps au sujet de maman ?

Ses yeux s'agrandissent sur mon manque de tact. Il soupire et toujours aussi silencieusement, il réajuste le col de sa chemise blanche et parfaitement repassée en se regardant à travers le miroir.