𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏𝟒 - Alec

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𝐀𝐥𝐞𝐜

Je tolère facilement.
On dit très souvent que ça me tuerait et que ça me retomberait dessus tellement j'accepte tout ce qui arrive, ou se passe, même si cela va à l'encontre de mes principes.
Mais je n'y peux rien.
Je le suis automatiquement.

Lorsque Ashley était sur le point de sortir de ma voiture, je me suis remémoré quelque chose d'important que je tenais vivement à lui demander.

Je souhaitais lui demander de jouer ma fausse copine le temps de quelque mois. Mais j'hésitais beaucoup sur le moment, je n'arrivais pas à lui dire. Sûrement parce que ça pouvait paraître très soudain comme on ne se connait vraiment que depuis un mois. Elle trouverait cela bizarre.

Elle avait compris que j'hésitais, je me suis contenté de la saluer et de rentrer chez moi.

Ce n'était pourtant plus dans mes habitudes d'hésiter.

Depuis qu'elle m'a fait part de certaines choses en face après notre sortie de chez le proviseur, j'étais très perplexe. Je ne savais pas quoi lui répondre étant donné que ce dont je lui ai fait part en toute honnêteté, l'avait déplu. De toute façon, elle est partie bien avant que je n'ai le temps de m'excuser.
Lorsque je la croisais au loin dans les couloirs du lycée, je me sentais assez mal. Peut-être qu'elle a dû passer outre, mais je tenais à m'excuser et elle l'a fait avant moi. Et je me sens idiot maintenant.

Je suis dans la salle de sport située dans le troisième étage de ma maison. Je courais sur le tapis de course afin de renforcer mon cardio pour mieux préparer le tournoi de rentrée qui approchait à grands pas.
Juste en face de moi, j'ai une vue complète sur mon quartier ; voir au-delà d'Upper West Side. Je peux admirer le relief de chaque bâtiment, illuminant et presque satisfaisant pour la souffrance et la transpiration que j'endure actuellement.

— Alec, m'interpelle mon père qui entre dans la salle, regarde-moi cette photo amusante !

Je fais pause et attrape ma bouteille d'eau. Il me tend la photo et je jette un coup d'œil dessus. C'est une photo de moi et Tyler lorsqu'on avait cinq ans.

— Vous étiez adorables dessus ! me dit-il, un sourire redressant ses pommettes. Je retire mes Airpods et m'approche pour contempler cette photo. J'étire à mon tour un petit sourire.

Tyler me tirait par la nuque lorsqu'il a su qu'une photo allait être prise de nous deux. On pouvait voir sur mon visage que je souffrais parce qu'il m'étouffait avec son bras que je m'efforçais d'enlever, en vain.
C'est mon père qui nous avait pris en photo. On était dans le jardin de ma maison de vacances remplie de voiture en plastique et de ballon. J'avais quand même tenté de sourire, ce sourire qui s'était fini en grimace de douleur... Tyler était le seul à sourire gaiement.

Cette tête brulée avait plus de force que moi quand on était des petits garçons. Ça me tue d'admettre qu'il est toujours autant plus fort que moi aujourd'hui à cause de son développement musculaire, bien qu'il ne fasse que quelques centimètres de plus que moi.

Je repense soudain à notre jeunesse. Notre relation amicale avait entièrement prise une tournure différente. Lorsqu'on était encore des gosses, c'était celui qui était le plus extraverti, souriant et qui osait, contrairement à moi qui étais tout l'inverse. Je m'en souviens comme si c'était hier. J'étais trop timide, naïf, et j'hésitais tout le temps.

Tyler était mon seul ami.

Je me rappelle lorsque je me faisais intimider par les enfants des autres familles riches parce que ma famille à moi était non seulement riche, mais aussi connue grâce à la popularité de mon père.

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