𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟔 - Ashley

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𝐀𝐬𝐡𝐥𝐞𝐲

Je me prépare pour partir en cours. Logan m'avait proposé de m'y emmener lors du petit déjeuner, mais comme il était déjà en avance avec sa sœur, j'avais décliné son offre.

J'enfile rapidement ma veste à capuche grise et sort de la maison. J'ai réussi à monter dans le premier bus qui s'est pointé pile-poil à la station au moment où je venais de l'atteindre.

On est en septembre, mais il se met quand même à pleuvoir et je n'ai prévu aucun parapluie. J'aime la pluie, surtout à Manhattan. Le ciel est grisâtre, et les gratte-ciels se dévoilent à peine dans la brume qui se dissipe dans l'atmosphère. Son odeur humide est apaisante et me donne envie de retourner dans mon lit pour dormir en toute honnêteté.

Je traverse le piéton qui mène vers le campus, bondé de passant sous leur parapluie qui se presse devant et derrière moi.

Bien que je sois en retard, je prends mon temps pour marcher sur l'allée qui mène au lycée, afin de profiter de ces gouttelettes d'eau agréable dévalant mon visage.

Je sors de ma bulle lorsque j'entends des clics provenir de ma droite. Je relève la tête vers ce bruit, et un frisson parcourt instantanément mon corps. Je m'arrête brusquement et observe les journalistes non loin de l'entrée de l'établissement. Je les surprends en train d'interroger plusieurs élèves au sujet d'une affaire datant de huit ans.

Oui, vous avez bien compris, cette même affaire dont je suis le principal témoin.

Putain de journaliste !

Je serre fermement ma capuche sur ma tête avec mes deux mains, dissimulant presque mon visage et je fonce tout droit vers l'entrée du lycée sans regarder autour de moi. Lorsque je repense à cette affaire ne serait-ce qu'un peu, j'ai des nausées, je vire au pâle, je perds facilement le contrôle de ma respiration, de moi-même. S'ils venaient à m'interpeller, ce serait pire. Je dois les esquiver, je n'ai pas de temps à perdre avec eux.

Sur le trajet précipité, je bouscule malencontreusement quelqu'un. Je n'ose pas relever ma tête ; et si c'était un des journalistes ?

— Excuse-moi, je ne t'avais pas vu.

Je reconnais cette voix, je relève doucement ma tête et tombe sûr... Alec si je ne dis pas de bêtise ? Il me reconnait aussi et fronce des sourcils, il se gratte la nuque :

— Haha... Toi aussi, tu es en retard ? me demande-t-il en émettant un rire nerveux.

Ma respiration trépidante, je tremblais sans m'en rendre compte. Il le remarque et me demande si je vais bien. Je hoche de la tête et me racle la gorge afin de paraître naturelle. Je jette un œil vers ce troupeau de journaux et il en fait de même.

— Viens, on devrait se bouger. Ce serait une perte de temps qu'ils viennent nous embêter, reprend-il avant de m'embarquer avec lui par le poignet. Désorientée, je le laisse faire, et on réussit sans difficulté à atteindre l'intérieur de l'établissement.

— Tu es tout trempé, je lui fais remarquer en pointant du doigt sa chemise maintenant transparente.

— Ah bon ? il tend ses bras pour mieux voir et lui-même ne l'avait pas réalisé qu'il était autant trempé. J'ai complètement oublié qu'il allait pleuvoir, je me suis pressé sans prendre de parapluie avec moi. Il lâche un rire étouffé. Il relève sa tête pour scruter les couloirs vides et me demande dans quelle classe je suis. Je lui réponds que je suis au premier étage et apparemment, lui aussi.

Avant même que l'on se percute accidentellement, j'avais l'esprit ailleurs. Je sens son regard sur moi alors que mes yeux étaient occupés à scruter silencieusement le sol.

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