Twenty-seven

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Chapter Twenty-seven : Histoire 

RÉSIDENCE UNIVERSITAIRE

LAS VEGAS

Aramis Hartley

- Non. Je veux pas ça. Secoue-t-il la tête.

- Jasiah... Lui dis-je d'un ton reprochant.

- C'est pas bon ! S'écrit-il.

- Jasiah, bien sûr que c'est très bon ! C'est des carottes ! Rétorqué-je.

- Non ! Je-

- Jasiah tu vas me faire le plaisir de tout manger sans rechigner. Certains n'ont pas la chance que tu as de pouvoir manger à leur faim. Toi, tu l'as, et devant un très bon repas de plus, alors je te demande de manger. Ordonne la voix d'Aace que me parait désormais très familière, tellement il vient à mon aide depuis une semaine.

Mon fils grogne, visiblement pas très content qu'Aace soit entré dans la chambre universitaire pour venir le quereller.

- Allez, je te regarde. Une bouchée, allez. Dit-il en s'asseyant sur la chaise à côté de moi.

Jasiah le regarde, avant d'attraper sa fourchette et la mettre dans sa bouche.

- Bravo. Allez, une deuxième.

Jasiah se met alors à manger en boudant. Une main vient s'appuyer sur ma cuisse recouverte d'un bas de pyjama en velours.

- Merci. Chuchoté-je à Aace.

Sa main presse ma cuisse pour me remercier, mais je la chasse en soupirant.

- Fini ! S'écrit Jasiah.

Je pose mon regard sur son assiette vide, me levant pour la débarrasser.

- Tu veux un dessert ? Lui demandé-je, attrapant son assiette en plastique.

- Ouiiiiiii ! Cri-t-il.

- Vas chercher ce que tu veux au frigo. Mais pas de gâteau, c'est le repas du soir, pas le goûter. Ajouté-je, le connaissant tout de même par cœur.

Il hoche la tête et saute de sa chaise pour courir à la cuisine.

Après avoir mangé son dessert, qui était une Danette à la vanille, je pars le coucher tandis qu'Aace reste muet dans mon salon, regardant son téléphone sans que l'envie de partir ne lui prenne.

Je retourne au salon, me pose devant la silhouette de celui qui s'occupe de mon fils comme un père depuis le premier jour qu'il l'a vu.

- Tu comptes rester ici encore longtemps ? Lui demandé-je, croisant mes bras sous ma poitrine.

- Pourquoi ? Je te dérange ? Rétorque-t-il, moqueur.

- Ouais. Je dois faire mes devoirs. Répondis-je.

- Bah fais. Finit-il, replongeant sa tête dans son téléphone.

Je soupire, arrêtant de me batailler pour aller prendre mon sac de cours dans ma chambre et me poser sur la table à manger pour commencer mes devoirs.

Après maintes minutes à me casser le crâne pour rédiger une pauvre dissertation en économie, une main se pose sur mon épaule droite, et une tête apparaît au-dessus de la gauche.

- Qu'est-ce que tu fais ? Me chuchote Aace.

- Mes devoirs. Répondis-je dans le même ton.

- Je peux te poser une question ? Reprend-il.

- Oui ? Attendis-je.

- Jasiah, c'est ton fils biologique ? Lâche-t-il.

Je tourne ma tête vers la sienne, les sourcils froncés, ce qui fait que nous sommes à deux centimètres de la tête de l'autre.

Il pense vraiment que mon fils n'est pas vraiment le mien ? Je ne rêve pas ?

- Bien sûr que oui ! Pourquoi cette question ? Répondis-je.

Il bouge, s'asseyant sur la chaise à côté de moi.

- Bah... Ton fils à l'air d'avoir vers les quatre ans, donc ce qui fait que tu es tombée enceinte à seize ans, je trouve ça jeune pour être mère. M'avoue-t-il, gêné.

Je ricane, sachant déjà que l'âge auquel j'ai eu mon premier enfant est beaucoup trop jeune. A cet âge nous ne sommes pas assez mâture, et j'en ai payé les frais. Je n'ai pas pu profiter de mon premier bébé car déjà, je n'avais pas la garde, c'était mon père qui l'avait, et de plus, j'étais encore au collège.

- Jasiah a bientôt six ans, Aace. Rigolé-je.

Il fait le calcul dans sa tête, et ses yeux se grossissent fortement.

- Tu... T'es tombée enceinte à quinze ans ? S'étouffe-t-il.

- Je suis tombée enceinte à quatorze ans et j'ai accouché à quinze ans. Le corrigé-je.

Il me regarde, choqué.

- Tu peux accoucher si jeune ? S'étonne-t-il.

- J'ai eu une césarienne. Mes hanches étaient pas assez larges. Mais oui, tu peux accoucher à cet âge-là. Lui dis-je.

- Il y avait le père ?

- Oui. Il avait trois ans de plus que moi. Nous étions en couple, et il a assumé l'enfant. Il m'a par la suite demandé en mariage et nous nous étions mariés à mes dix-sept ans avec l'accord de mon père. Mais il nous a lâché à Noël. C'est de lui que Jasiah t'avait parlé.

Il hoche la tête, captivé par mes paroles.

- Et il ne l'appelle plus papa ?

- Je pense qu'il restera pour toujours un peu dans sa tête, mais il ne me parle plus de lui en ce moment. C'est plus ses amis, l'école, et le fait que tu l'agaces. Ricané-je.

Aace écarquille les yeux.

- Comment ça ? Il va voir demain celui-là ! Amène le moi demain matin, il va voir ce que c'est de s'en prendre au grand Aace Mayfield ! Rigole Aace.

AVANT TOIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant