Insouciante frivolité

Pacte alléchant

Thousand Sunny, tard dans la nuit

Zoro était de garde. Il s'était proposé sachant par avance qu'il n'arriverait pas à dormir de suite. Il était sur le toit de la cuisine, profitant de l'air frais pour méditer dans le calme. La nuit était douce, le vent léger et les étoiles scintillantes. L'esprit de Zoro lui, était embrumé et tourmenté. Il y était allé un peu fort en ordonnant à Robin de ne plus le draguer et de se trouver un autre jouet pour assouvir ses désirs. Il l'avait comprit en voyant le regard brouillé de la pirate. Elle s'était littéralement enfuie et avait déclaré à Nami qu'elle se sentait épuisée. Zoro savait que c'était faux. Déboussolé par la réaction pas commune de son amie, il s'en voulait d'avoir parlé si durement. Mais c'était pour éclaircir la situation et pour que cela ne se reproduise plus. Robin pouvait tout de même accepter le fait qu'il n'en veuille pas plus. Le bretteur souffla rageusement, honteux de se mentir à lui même. Évidement qu'il en voulait plus, Robin était attirante et seul un idiot comme son capitaine ne remarquerait pas sa beauté. Zoro ne s'était jamais attardé dessus lui non plus jusqu'à ce fameux jour de canicule, où la moue taquine de Robin lui était apparu. Il l'avait trouvé différente et plus belle quand elle se décidait enfin à sortir de son personnage austère. Le sabreur se mordit les lèvres, pas du tout emballé à l'idée de dériver à nouveau sur Robin. Il devait rester concentré. Il essaya d'oublier toutes les promesses que lui offrait une nuit avec la jeune femme.

Soudain, il entendit une porte s'ouvrir. Persuadé que c'était Luffy qui partait vandaliser le frigo, il se leva pour interdire à leur goinfre de capitaine de toucher à la nourriture. Mais il aperçut la silhouette gracile de Robin monter les marches pour rejoindre le pont supérieur. Il la vit s'approcher de la rambarde, avant de s'assoir contre, en repliant les jambes vers elle. Il haussa un sourcil. Que faisait-elle à une heure aussi tardive ? Cette situation ambiguë l'empêchait de trouver le sommeil ? Il reporta son attention sur la mer. Mais bien vite, son cerveau se retrouva parasité d'étranges questions sur le comportement de Robin et il se demanda un instant ce qu'il devait faire. Leur dernière entrevue n'avait pas ravi l'archéologue et Zoro ne voulait pas obliger la pirate à lui parler. Pourtant, malgré l'hésitation, il se décida à bouger de son petit monde fermé pour essayer de comprendre les méandres du mysticisme des femmes. Lentement, il sauta sur le pont verdoyant afin de rejoindre l'archéologue. Elle ne le regarda pas venir vers elle et préféra tourner ses yeux pour observer la mer, entre les barreaux de la rambarde.

Zoro se planta devant la pirate, sans savoir quoi lui dire. Il avait l'air d'un idiot, les bras ballants devant elle à fixer lui aussi cette mer qui les entourait. Il osa déporter son oeil sur la pirate. Elle était en pyjama et portait une veste violette par dessus. Ses cheveux était attachés en une tresse et quelques mèches s'en échappait. Zoro déglutit. Il la trouvait encore plus attirante maintenant. Pourtant, il l'avait vu presque nue dans un bain. Il passa sa main dans ses cheveux, signe qu'il était gêné.

 Tu ne dors pas ?

- J'avais besoin de prendre l'air, lui répondit machinalement Robin.

- Le cuistot t'avais fait un thé et...

- Je sais, Nami me l'a apporté.

Zoro ne sut quoi répondre. Il n'avait pas vu la navigatrice apporter la tasse dans leur chambre. Il se tendit, ne comprenant pas ce soudain intérêt pour l'état psychologique de Robin. Le silence s'installa et le bretteur détestait ça. Voila pourquoi il ne voulait pas créer plus de malaise en couchant avec elle. Ils ne savaient pas quoi se dire. En réalité, ils ne se parlaient pas beaucoup en temps normal. Le bretteur se rassura, c'était sans doute leurs habitudes de ne pas discuter ensemble. Il allait partir, préférant passer pour un lâche plutôt que pour un idiot fini. Mais Robin l'interpella.