Douce Union

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La nuit tomba sur le Nouveau Monde. La pluie avait légèrement cessé mais Nami était formelle. Il continuerait de pleuvoir cette nuit. Le sabreur se porta volontaire pour veiller sur le navire. Personne ne refusa, sachant très bien que leur ami aimait ces moments de calme et de solitude qui lui permettait de se concentrer sur sa passion. Le repas finit, chacun vaqua à ses occupations. Robin du attendre le dernier moment pour se décider à aller rejoindre Zoro.

Coriace, la navigatrice avait insisté pour qu'elles se fassent une manucure avant d'aller dormir. Robin quitta donc sa chambre une fois sûre et certaine que Nami s'était endormie. Le froid la surprit mais elle ne se retourna pas pour prendre une veste. Elle grimpa silencieusement les cordages. Ses pensées la dirigèrent vers d'agréables sensations qui caressaient sa peau blanche. Elle pouvait sentir les doigts du sabreur sur sa nuque et son souffle chaud lui chatouillait la joue. Elle le voyait lui sourire. Pas de son sourire narquois, prêt à lui prouver qu'elle avait tort. Mais son sourire franc, bienveillant et communicatif. Robin arriva au niveau de la trappe. Elle reprit une respiration calme. Elle se sentit soudainement peureuse, comme si Zoro savait ce qu'elle pensait et la jugeait déjà à travers cette porte en bois. Elle ferma ses paupières, un peu surprise de ses observations. Le jeu ne s'était quand même pas transformé en quête pour séduire réellement le bretteur ? Non, Robin se convainquit qu'elle aimait tout simplement le contact physique de Zoro. Elle passa enfin cette trappe et débarqua un peu déboussolée dans la vigie.

- T'en a mis du temps. Qu'est-ce-que tu fichais sous la trappe ?

Robin sourit sans se laisser démonter. Elle expliqua qu'elle se demandait si elle ne redescendrait pas prendre une couette ou autre chose pouvant lui tenir chaud. Le bretteur, torse nu et muni de ses fameuses altères, ne répondit pas et lâcha des yeux la pirate. Elle alla s'assoir sur la banquette et attendit que le bretteur finisse sa séance d'entrainement. Elle essaya de ne pas le fixer. Elle l'avait vu des milliers de fois faire ses exercices. Mais aujourd'hui, elle resta suspendue devant la force et l'endurance de son coéquipier. Il était tellement déterminé à faire de lui le meilleur escrimeur de tout les temps. Pour Robin, il l'était déjà évidement. Elle ne connaissait personne d'autre aussi motivé à faire de son rêve une réalité. Elle aimait l'acharnement de son coéquipier. Il y a deux ans, Robin avait faillit abandonner ses rêves, trop lâche et fatiguée pour continuer à vivre dans ce monde qui voulait sa mort. Elle avait honte d'avoir osé penser qu'elle ne valait pas grand chose. Chacun était unique et important et chaque rêve, si petit soit-il devait pouvoir être réalisé. La jeune femme savait que Zoro n'abandonnerait jamais ses ambitions, même un bras et une jambe en moins. Cela la poussait elle aussi à donner le meilleur d'elle même pour obtenir ce qu'elle désirait.

Zoro termina son entrainement. Il était assez concentré sur ce qu'il faisait et la jeune femme, pourtant présente dans la même pièce, ne l'avait pas tellement déconcentré. Il se passa une serviette sur le visage et sur la nuque puis alla s'assoir en face de la pirate qui observait le ciel nuageux de la nuit. Elle tourna délicatement ses orbes bleus vers lui et Zoro manqua de respirer. Si Robin était venu à la vigie, c'était pour s'envoyer en l'air avec lui. Pourtant, dans son regard, il ne vit pas d'excitation et de désir. Son visage d'ange illumina le second de l'équipage. Elle était là avec lui et l'ambiance n'était pas du tout celle qu'il avait prévu. La tendresse qui se dégageait de son regard fit peur au bretteur. Il n'osa pas bouger, trop déconcerté par les pupilles brillantes de sa coéquipière. Il avait toujours aimé ses yeux bleus remplis de malice et d'audace. Pourtant, il n'avait jamais osé la regarder plus de quelques secondes, persuadé qu'elle se moquerait de lui si il restait encré dans ses billes océaniques. Ce soir, il s'y plongea, appréhendant cette tendresse qui semblait lui être destiné.

Robin observa son amant. Elle le sentait tendu. Comme si il avait comprit les pensées hasardeuses de la pirate. Elle n'avait pourtant rien changé à son attitude. Enfin c'était ce qu'elle croyait. Zoro n'était pas du genre à s'attarder sur les détails. Il ne pouvait pas avoir remarqué le changement cardiaque de Robin. L'archéologue devait se remettre dans son rôle de séductrice. Elle changea de position et se rapprocha du bretteur pour s'assoir sur lui. Zoro fût surprit et essaya de mettre de coté ce sentiment qui oppressait sa poitrine. Il tendit ses lèvres vers Robin pour qu'elle lui vole un baiser. Ce simple geste alluma une chaleur dans la gorge du sabreur qui finit par succomber à la beauté de son amante. Il lui mordilla et embrassa le cou et la jeune femme se tortilla sur lui, le pressant de lui retirer ses vêtements. En le faisant, il s'aperçut que c'était bien la première fois qu'il le faisait. Déshabiller son partenaire était pourtant une étape essentielle quand on couche avec. Malgré tout, Zoro constata qu'ils n'avaient jamais prit le temps de se dévoiler de cette manière là. Ils allaient vite, ayant toujours cette angoisse que l'un de leur amis les démasque. Le bretteur prit alors tout son temps et du plaisir à dévêtir sa coéquipière. Leur sauvagerie fût remplacée par une pudeur pure et juvénile. Comme si c'était la première fois qu'ils allaient s'unir. Le regard de la jeune femme désireux avait encore cette douceur ancrée au fond de ses pupilles.

Insouciante frivolitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant