Chapitre 11 : Des mots qui résonnent

1 0 0
                                    

Quelques jours se sont écoulés depuis la rencontre fortuite entre les deux filles. Les rumeurs me concernant commencent à s'estomper et ma scolarité semble plutôt banale, ne m'en déplaise. Cependant, je sais que ce répit n'est qu'éphémère et que je ne dois pas baisser ma garde. À l'heure actuelle, Tanaka doit être en train de placer ses pions sur l'échiquier. Je ne cesse de ruminer comment mettre fin à cette foutue malédiction (encore faut-il qu'elle existe) mais en vain. En attendant, je peux au moins tenter de profiter du peu de bonheur qui m'est accordé et passer du temps avec mes amis tant qu'il en est encore temps.

— Yoshida, ça te dit de passer chez moi après le club ? Comme ça on pourra continuer d'écrire nos romans un peu plus longtemps.

— Je suis partant !

— Tu peux faire venir Kazuo si tu veux, il n'aura qu'à s'amuser avec Mitsuya.

— Excellente idée, merci !

— Kurokawa, tu es la bienvenue toi aussi.

— Hein ?! Mais, euh... aller comme ça chez un garçon... ça va pas la tête ?!

— Bah quoi ? Tu fais partie du club, je ne vois pas pourquoi je t'éviterais.

Elle ne semble plus savoir où se mettre, avant d'émettre timidement sa réponse.

— D'accord...

Elle est trop mignonne, je fonds ! Même si pour moi, Sakagami reste largement au-dessus. C'est un ange tombé du ciel ! Bien que l'une comme l'autre soient inaccessibles à un humain aussi ordinaire que moi.

— Super ! Je m'occuperai d'aller chercher quelque chose à manger. Vous avez des préférences ?

— Pas besoin de te donner autant de mal, Yoshida.

— C'est tout de même la moindre des choses.

— Tu n'as qu'à prendre un bentô bon marché, je ne suis pas difficile. Au fait Kurokawa, je t'ai invitée mais je n'ai pas pensé à te demander si ça t'arrange pour les transports. J'espère que tu n'habites pas trop loin...

— Je n'ai qu'une demi-heure de train depuis l'école, ça devrait aller.

— On te raccompagnera à la gare, il risque d'être un peu tard.

— Faites ce que vous voulez.

Puis elle se replonge dans sa lecture. J'ai franchement du mal à la cerner. Ceci étant, elle a l'air de changer et de s'ouvrir peu à peu, en dehors de son rôle de déléguée de classe. Serait-ce parce que moi aussi j'ai changé ? Auparavant, je n'aurais jamais invité qui que ce soit chez moi.

M. Kiriya débarque une fois de plus en retard, tout excité.

— Bonjour la jeunesse ! J'ai une bonne nouvelle pour le club de littérature ! Un concours de nouvelles se tiendra dans un mois. Le gagnant aura la chance de voir sa nouvelle publiée dans un magazine célèbre et recevra une petite bourse de 150.000 yens. De quoi contribuer à financer votre premier projet d'écriture professionnel !

— Mais c'est formidable ! s'exclame Kurokawa.

— J'avoue que c'est la classe, mais je ne m'en sens pas capable... Après tout, je suis encore débutant.

— Ne te bile pas pour ça Yoshida, je vous ai tous déjà inscrits !

— HEIIIIN ?! crions-nous en chœur.

— Vous auriez pu nous consulter !

— Kazuto, c'est une chance de réaliser ton rêve. Tu ne l'as tout de même pas oublié ?

Entre lumière et désespoir (Light Novel)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant