Entre lumière et désespoir (Light Novel)

Chapitre 19 : La voix du cœur

— Quoi, c'est Sakagami là-haut ?

— Mince, si elle saute on pourra plus baiser...

— Bah on trouvera un autre plan cul hein...

— VOS GUEULES ! BANDE D'ENFOIRÉS, C'EST À CAUSE DE VOUS ! TOUT LE MONDE SAIT QUE CELLE QUE VOUS BAISEZ RÉELLEMENT C'EST YURIKO TANAKA ALORS ARRÊTEZ LA SUPERCHERIE !

— Bon ben on est cramés...

— Je voulais juste me faire un peu d'argent à la base... Tant pis.

C'est aberrant de constater qu'aucun élève n'éprouve le moindre sentiment de culpabilité. J'espère de tout mon être qu'ils mourront dans d'atroces souffrances. Yoshida arrive enfin sur les lieux, attiré par le rassemblement.

— Qu'est-ce qui se passe Kazuto ?!

— Sakagami va sauter, il faut faire quelque chose !

— Hein ?!

— Va vite chercher les professeurs et appelle la police !

Je crie le nom de Sakagami de toutes mes forces pour que ma voix lui parvienne. Le toit du bâtiment n'est pas si haut que ça, elle devrait m'entendre.

— Sakagami ! C'est moi, Kazuto !

— Mizuhara...

— Ne fais pas ça !

— J'en peux plus de subir tout ça depuis plusieurs semaines, c'est invivable !

— Il y a d'autres manières de mettre fin à tout ça ! En attendant, descends de là !

— Non ! Je vais en finir une bonne fois pour toutes !

— Sakagami !

— N'essaye pas de m'arrêter !

— Écoute-moi au moins !

— Je n'ai rien à entendre de ta part ! Tout est de ta faute ! Si je ne t'avais pas connu, il ne me serait rien arrivé ! Tu attires le mal autour de toi et Yoshida en a déjà payé les frais une fois !

Ces paroles sont extrêmement dures à entendre, j'ai l'impression que tout s'effondre autour de moi. La vérité fait toujours mal et j'avais beau vouloir me convaincre que je pouvais la rendre heureuse, dès le départ ma rencontre avec elle était une bombe à retardement. C'était prévisible mais inévitable à moins de m'être écarté d'elle comme je le voulais. Mais j'étais déjà tombé sous le charme sans m'en rendre compte et égoïstement, chaque seconde passée avec elle faisait que je ne voulais plus m'en séparer. Son sourire, ses yeux, sa tendresse, son empathie, ses bonnes intentions, j'étais déjà accro à ça. Par-dessus tout, elle est aussi la première personne à véritablement me comprendre et à m'avoir tendu la main. Je ne pouvais pas simplement l'oublier ou être distant, il m'en fallait encore plus. Puisque je n'avais jamais rien connu de tel, je pensais qu'il m'était légitime de pouvoir en profiter un peu. Le bonheur derrière lequel j'ai toujours couru était là, juste devant moi mais le destin voulait me le refuser. Tout compte fait, mon pouvoir est peut-être bien une malédiction.

— Je le sais tout ça, tu as totalement raison ! C'est pour ça que j'ai voulu m'écarter de toi mais tu as tout fait pour me retenir !

— Parce que j'avais pitié de toi !

— Je n'oublierai jamais tout ce que tu as fait pour moi depuis le premier jour...

— Ça suffit !

— Tu m'as porté jusqu'à l'infirmerie quand je me suis évanoui dans la cour alors que tu ne me connaissais même pas...