Entre lumière et désespoir (Light Novel)

Chapitre 10 : Sursis

Après un temps de midi mouvementé, je suis contraint d'aller faire ma visite de routine à l'infirmerie. On m'impose toujours ça, même si je ne fais plus de malaises.

— Mme Yamada, vous êtes là ?

— Tiens Kazuto, te voilà enfin !

— Désolé, j'ai eu quelques problèmes...

— Les cours vont reprendre, dépêche-toi de te déshabiller.

— Hein ?!

— Enlève ton t-shirt, je vais écouter ton coeur.

— Ah, euh, ok...

— Tu ne pensais quand-même pas que je te demandais de te mettre tout nu ?

— Désolé...

— Ah là là, la jeunesse...

Elle est un peu étrange cette femme, à la fois douce et gentille mais toujours avec un air sévère. Elle semble également avoir le regard lointain, comme si elle attendait quelqu'un. J'imagine qu'elle aussi doit avoir des problèmes personnels mais il n'est pas de mon ressort de m'en préoccuper.

— Dis-moi, c'est quoi tous ces hématomes sur ton corps ?

— Ce n'est rien...

— Qui t'a fait ça ?

— Je ne peux rien vous dire madame...

— Écoute, je fais partie du comité de discipline de l'école, tu peux tout me dire. Je veillerai à ce que les coupables soient sanctionnés.

— Vous ne pourrez rien faire Mme Yamada, le problème est déjà hors de contrôle.

— Très bien. Si tu penses vraiment que je ne peux rien faire, saches que toi tu le peux.

— Comment ça ?

— Si tu rejoins le Bureau des Étudiants, on t'accordera un peu de pouvoir dans les décisions importantes de l'école. Si tu es harcelé, tu peux mettre en place un système anti-harcèlement et directement sanctionner les harceleurs sans passer par la direction.

Ce qu'elle vient de me dire est très intéressant, ça pourrait en effet changer la donne ! Je serai en mesure de faire virer Tanaka de ce foutu lycée !

— Comment puis-je y accéder ?

— Tu dois postuler auprès du Bureau lui-même, devant tous les membres du comité. Après quelques votes, c'est Shôta Muneyuki qui donnera son verdict. Tu dois le convaincre par les paroles mais aussi par les actes et lui proposer un projet qui vaut la peine d'être réalisé.

— Je vois, merci beaucoup ! Je pense que je sais désormais ce qu'il me reste à faire.

— Contente de t'avoir aidé, mais à l'avenir viens me voir quand ça ne va pas. Je ne tolère pas que mon petit Kazuto se fasse maltraiter de la sorte.

Je rougis et sors en trombe de l'infirmerie. Cette meuf est beaucoup trop sexy, elle pourrait faire fantasmer n'importe qui !

L'après-midi fut plutôt calme, aucune vague à l'horizon. Je n'ai qu'une envie, celle de rentrer chez moi, mais je n'ai pas ce luxe étant donné que j'ai maintenant des engagements envers le club de littérature. Je suis obligé d'y aller tous les jours.

Comme la dernière fois, Sakura Kurokawa est la première arrivée, toujours en train de lire. Lorsque je suis entré dans le local, elle n'a même pas daigné lever les yeux vers moi pour me saluer. En même temps, elle aussi doit être du côté de Tanaka. Yoshida arrive ensuite peu après moi, toujours aussi bruyant.