Entre lumière et désespoir (Light Novel)

Chapitre 21 : Concours

La date fatidique du 8 juin est arrivée. Elle marquera un tournant important de ma vie si je gagne le concours de nouvelles. Tous les membres du club de littérature sont aussi impatients que nerveux. Se rajoutant à cela la pression suscitée par les examens trimestriels de la semaine prochaine. Depuis le départ de Tanaka il y a quelques semaines, il ne s'est plus rien passé de mauvais dans l'école. Les retombées de l'affaire de Kaori se sont tassées et plusieurs élèves sont même venus nous féliciter pour notre relation. Cependant, j'ai l'impression qu'on ne s'est pas beaucoup plus rapprochés, Kaori et moi, comme si rien n'avait changé entre nous. J'imagine qu'on aura le temps de tirer ça au clair après les examens, elle est déjà bien assez occupée par son exposition de photos. M. Kiriya voyant nos mines déconfites détend un peu l'atmosphère avec un air enjoué.

— C'est le grand jour ! La remise des prix du concours littéraire se tiendra ce soir dans la grande salle de la mairie de Shizuoka. C'est un événement important dans le milieu, tâchez donc de faire bonne impression une fois sur place !

— J'arrive pas à croire qu'on va vivre un moment pareil, hein Kazuto ?

— C'est vrai que je n'aurais jamais imaginé y participer, on vous doit tout M. Kiriya.

— Mais non, vous ne me devez rien ! J'ai fait ça parce que je vois le potentiel qui sommeille en vous et je suis déterminé à vous le faire exploiter !

Kurokawa reste muette, elle tente d'évacuer le stress en lisant un de ses livres habituels.

— Relax Présidente, tu as déjà gagné de toute façon !

— Yoshida, ne lui met pas trop la pression, elle est assez mal comme ça.

Elle ne réagit toujours pas.

— Vous n'avez rien à préparer pour vos exams ? Nous ne partirons que dans deux heures alors rentabilisez-les.

— M. Kiriya, je crois que nous sommes tous submergés par les émotions...

— Hum.... Très bien, rangez vos affaires je vous emmène manger un bout. C'est moi qui invite !

De quoi faire sourire tout le monde, même la Présidente. M. Kiriya n'est pas seulement un professeur empathique, il est aussi très généreux. Nous lui sommes reconnaissants de nous faire sentir importants et de donner un véritable sens à nos vies.

Il nous a emmenés au restaurant situé au croisement de la rue du lycée. C'étaient de très loin les meilleurs ramens que je n'avais jamais mangé auparavant.

— Merci beaucoup pour le repas ! On vous le revaudra la prochaine fois !

— Vous me le rendrez en réussissant votre examen de littérature japonaise, étant donné qu'un certain Yoshida n'est pas très attentif durant mes cours...

— Désolé je ne dormirai plus, c'est promis !

— Parce que tu dors en cours ?! Yoshida, tu es si irrécupérable ! Qu'en penses-tu, Kurokawa ?

— Si j'étais ta déléguée, je t'aurais déjà frappé avec mon cahier sur la tête !

— Hahahaha quelle jeunesse ! Vous saviez que quand j'avais votre âge, moi aussi il m'arrivait de dormir en classe ?

— Vous n'êtes pas sérieux ?

— Je n'étais pas l'élève le plus modèle, il m'arrivait même de sécher les cours. Et puis un beau jour, je suis tombé par hasard sur un roman qui m'a directement interpellé et quand je l'ai lu, ç'a été comme un électrochoc : je voulais en lire plus. Alors j'ai rejoint le club de littérature du lycée et ma moyenne de cours s'est grandement améliorée !