Autumn 4

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cf : Charles en photo

La nuit est tombée, et les étoiles scintillent particulièrement ce soir. Nous avons atteint le ciel anglais, et l'épuisement de la route nous a rattrapés. Un bâillement m'échappe alors que mon petit frère termine sa manœuvre pour garer la voiture dans l'une des places de l'hôtel.

— C'est moi ou il fait sacrément froid ici ?
— Non, je pense que c'est plus frais qu'en France, confirme-t-il alors qu'un nuage de buée s'échappe de sa bouche.

Nous nous dirigeons vers l'entrée de l'établissement, nos sacs de voyage à la main. Un employé tenant l'accueil nous remet la carte magnétique de la chambre et nous souhaite une bonne nuit. Nous le remercions avant de nous diriger vers l'ascenseur. Les portes métalliques s'ouvrent, un groupe d'anglais s'y trouve et rigole bruyamment. Je m'écarte timidement pour les laisser passer. Ils sont habillés de manière extravagante, sûrement parce qu'ils sortent en ville.

— Tu as bien réservé une chambre avec des lits simples, hein ?

Je me suis chargée de réserver l'hôtel plus tôt dans la journée. Mon petit frère cherche à se rassurer.

— Oui Gabin, marmonné-je en sortant de l'ascenseur, plutôt mourir que de dormir dans le même lit que toi, frissonné-je d'effroi.

Il pouffe de rire en déverrouillant la porte à l'aide de la carte magnétisée. La chambre est imprégnée d'une douce odeur de lessive et les couleurs sont neutres tirant dans les tons beiges et verts. Deux lits simples sont parfaitement préparés, quelques gourmandises ont été disposées sur un guéridon.  Je dépose mon sac au pied d'un lit.

— Tu as faim ? (Mon estomac gargouille) parce que moi, oui, déclaré-je.
— Je vais commander. Fast-food ?
J'acquiesce vivement de la tête. L'idée de manger des frites me ravit.
— Je vais à la douche, l'informé-je en fouillant dans mon sac pour trouver mes affaires.

Après avoir rassemblé mes affaires, je m'enferme dans la salle d'eau. La douche est plus grande que ce que je pensais, un porte-serviettes est à portée de main. Un lavabo rectangulaire repose sur un plan de travail en bois, tandis qu'un miroir recouvre l'intégralité du mur. Je dépose mes affaires sur un tabouret placé sous le chauffage.

En enlevant mes vêtements, je constate que mes mains et mes pieds sont glacés. La chaleur de l'eau chaude dénoue lentement les tensions de mes muscles. Le savon à la vanille m'enveloppe d'un doux parfum, tandis que la buée commence à se former sur les surfaces vitrées. Juste au moment où je termine de me rincer, des coups soudains retentissent à la porte, me faisant sursauter et échapper un cri strident. Mon stupide petit frère se fait un malin plaisir à m'annoncer que le repas est prêt. Une vague d'exaspération menace de déborder, mais je préfère ne rien dire. Ainsi, je me persuade que je suis plus mature que lui.

Cette douche m'a fait un bien fou. Je me sens réchauffée et affamée. Je rejoins Gabin dans la chambre qui a étalé notre festin sur la petite table. L'odeur alléchante des hamburgers et des frites remplit l'air. Nous mangeons avec appétit, la télé tournant en fond.

— Ça ne te dérange pas que les gens te reconnaissent ?
Je réfléchis à sa question entre deux bouchés.
— Pas vraiment. Ce qui me dérange le plus, c'est quand les paparazzis me prennent en photo. J'ai toujours l'impression d'être épiée.

Il esquisse un sourire.

— C'est vrai que t'es super moche sur les dernières photos, se moque-t-il. En tout cas, tu as toujours été plus douée que moi avec les gens malgré ton anxiété.
— Pas faux, acquiescé-je comprenant qu'il me complimente subtilement.

Une énième notification attire mon attention : des messages de Kate, de mes parents, de Daphné et même de Charles attendent d'être lus. Mon petite frère remarque mon détournement d'attention.

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