Autumn 14

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cf : il sourit pas autant dans le chapitre Charles 🫢

« Non, RedBull sera intraitable cette saison ! ... Pourquoi ? ... Vous n'êtes pas très perspicace. Nos pilotes sont européens, ils ont toutes leurs chances de gagner... enfin si on peut encore parler de chance. »

Je regarde mon téléphone, choquée. La vidéo tourne en boucle depuis quelques secondes et mon cerveau a du mal à assimiler la gravité de ses propos. Comment l'écurie peut-t-elle continuer à couvrir un homme comme ça ? Une pourriture pareil ? Je souffle en trouvant la réponse : l'argent. La Formule 1 est un sport extrêmement couteux, Douglas Beko est un dirigeant important et sans lui, l'écurie coulerait. Pourtant je suis convaincue que RedBull Racing se porterait bien mieux sans lui.

— Allez, on y va !
Je range mon téléphone dans la poche et me lève du canapé, prête à avoir ma première journée presse.
— Où est Max ? Pour une fois que ce n'est pas Leo qu'on attend...

Pia tourne sur elle-même l'air de chercher son pilote. Leo me regarde discrètement, arborant un sourire en coin.

— Je ne sais pas...

Je me hais parce que j'ai presque de la peine pour la brune alors qu'elle m'en a fait baver. Elle semble perdue depuis une semaine... triste et désemparée presque.

— Pia, il va vraiment falloir qu'on parle. Va chercher Max et fais vite. Nous allons gagner du temps avec Leo et Camélie.

Kate hache ses mots et n'épargne pas ma collègue. Je me pince les lèvres, m'imaginant à sa place. Sensible comme je suis, je pense que j'aurais pleuré toutes les larmes de mon corps à la fin de la journée.

— Bien on y va.

Kate ouvre la marche et nous fait sortir du motorhome de RedBull. Il fait un temps magnifique, le soleil brille et le brouhaha du paddock crée une bulle nous appartenant. Quand la Formule 1 est là, tout semble se taire autour. J'ouvre le parapluie nous servant d'ombrelle pour aujourd'hui et le place au-dessus de Leo. Depuis que nous sommes arrivés, il n'arrête pas de se plaindre de la chaleur. Personnellement, je trouve qu'il fait la température idéale, je me demande s'il ne veut pas juste m'embêter.

— Camélie, brief ?
— Oui. Nous avons une conférence de presse ce matin avec Mercedes, Williams et McLaren. Ensuite on enchaine avec les médias locaux. L'après-midi sera consacrée aux fans, avec le meet-up à 14h30. Les pilotes de Ferrari participeront avec nous.
— Super. Après vous, nous invite Kate à rentrer dans la salle.

Au fond de la pièce, des canapés ont été installés pour les pilotes avec des micros individuels. Les journalistes sont tous assis en face, la salle est bondée. Certains mettent encore en place leur caméra tandis que d'autres relisent leurs questions. Kate reste à l'arrière de la salle, je lui laisse le parapluie avant d'accompagner Leo près de l'estrade.

— T'es prêt ?
— Je n'ai pas besoin d'être materné, j'ai déjà fait ça plein de fois.

Il monte sur l'estrade me laissant seule, les mots encore coincés dans ma gorge. Je ne comprendrai jamais ce mec. Discrètement, je repars en espérant qu'il ne va pas faire de gourde. J'avais un brief à lui donner que je n'ai pas pu faire car il est arrivé en retard. Je lui avais demandé de me rejoindre 20min avant que Kate n'arrive. Évidemment, il n'en a fait qu'à sa tête, alors je prie intérieurement que tout va bien se dérouler tandis que Kate me sourit de toutes ses dents.

Quelques minutes plus tard, première question pour Leo. Mon cœur s'emballe car nous n'en avons justement pas parlé.

— Question pour Leo Gomez. Leo, qu'est-ce que vous pensez du maintien du Grand Prix au Qatar ? L'année dernière, vous nous avez confié, je cite « C'est que pour l'argent ». Avez-vous changé d'avis depuis ?

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