Autumn 9

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cf : Pia en photo

POV : Charles

Sa poitrine, mise en valeur par le corset, se soulève rapidement. Ses lèvres sont gonflées, pulpeuses et invitantes, semblant me convier une fois de plus. Une délicate teinte rosée se dessine sur ses pommettes, la rendant encore plus désirable. Luttant pour regagner mon sang-froid, je recule d'un pas. Mon esprit est obsédé par une seule idée : succomber à nouveau. La montée en flèche de dopamine que je viens de ressentir défie toute explication physique, je pourrais en devenir accro. Lui résister devient impossible, surtout lorsqu'elle se comporte de la sorte. Je grogne, laissant mes mains parcourir mon visage, froissant mes joues en signe de frustration. À cet instant, je suis aussi essoufflé qu'elle.

— Putain, murmuré-je doucement.
— On vient de faire une grosse bêtise.

L'entendre prononcer ces mots me touche plus profondément que je ne l'admets, mais elle dit la vérité. Je ne sais pas pour elle, mais je lutte contre cette attirance depuis trop longtemps. Lorsque je suis avec Camélie, une tension électrique s'installe, jouant avec mes nerfs. Elle a le don de semer le chaos dans mon esprit dès qu'elle est dans les parages. Plus je m'efforce de réprimer mes pensées, plus elles s'intensifient. Tout empire. Alors je me plonge dans la course, je roule, je gagne, je trouve une autre femme, ou j'assouvis mes propres désirs.

Elle ignore tout. Personne n'est au courant. Je suis conscient que je pourrais confier mes tourments à quelqu'un, apaiser mon esprit, mais mettre des mots sur la situation compliquerait tout. Tant que je garde le silence, cela reste dans le domaine de l'irréel. Aux yeux des autres, Camélie est un ange, mais quand c'est moi qui la regarde, elle prend la forme d'une diablesse. Je dois avoir un sérieux problème. Il faut que la situation cesse, mais je n'en ai pas envie. Le plus faible d'entre nous deux, c'est moi.

Je me risque à relever les yeux vers elle. Elle a replié les bras sous sa poitrine, et mes yeux repartent à la dérive sur son corps. Je fronce les sourcils et ferme les yeux avec insistance. Charles, arrête.

— Je ne dis rien si tu dis rien, lâche-t-elle.
— Tu ne veux pas en parler à Daphné ?
Elle secoue la tête, sûre d'elle.
— Ok. On leur dit quoi alors ?
Camélie laisse ses yeux divaguer, réfléchissant à une bonne excuse.
— On leur dit qu'on s'est disputé...
— Parce que t'étais jalouse de me voir avec Nina, terminé-je en la provoquant.
— Moi, jalouse ? De Nina ? Franchement Charles, personne ne va y croire.
— T'es sûre de ça ?
Je n'ai visiblement pas fini de jouer avec elle. J'en veux plus.
— J'en suis certaine, affirme-t-elle.
Mon sourire s'agrandit, j'ai conscience qu'elle adore mes fossettes.
— Ne sois pas trop confiante Camélie.
— Tu joues avec le feu Charles.
— C'est toi le feu ?
— Je ne sais pas, à toi de me dire.

Elle incline la tête sur le côté, son visage affichant une expression à la fois innocente et diabolique, je ne peux plus discerner. Ses yeux bleus cherchent délibérément à me faire flancher une fois de plus. D'un geste vengeur, je glisse un bras derrière ma tête, mettant en avant la définition de mes muscles. Son regard s'égare sur mon biceps, ses lèvres se pinçant avec une envie manifeste. Une tension électrique s'installe, l'atmosphère se rechargeant en intensité.

— Qu'est ce que tu peux être agaçant, souffle-t-elle perdant patience.

Je laisse échapper un ricanement en réponse à sa réplique, laissant retomber mon bras le long de mon corps. D'un pas déterminé, je m'approche de la porte et pose ma main sur la poignée.

— On sort ?
— Oui par pitié !

Son parfum sucré chatouille mes sens alors qu'elle attend que j'ouvre la porte. Je prends une grande inspiration, puis actionne le mécanisme pour ouvrir la porte en grand. Sa chevelure blonde s'éloigne sans qu'elle ne jette un coup d'œil en arrière.

AutumnOù les histoires vivent. Découvrez maintenant