11- Evran

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Franchement, je m'amusais bien. Qui aurait cru que ce serai si drôle d'être un humain dans le corps d'un « magnifique cheval » si j'en crois ceux qui nous croisent.

De plus, étant loué pour un concours où la beauté compte autant que les performances, je fus brossé, lavé, pomponné pendant des heures.

Le plus dur fut de ne pas éclater de rire. Car si quelqu'un voit un cheval rigoler et le raconte, il risque de se faire interner dans un hôpital psychiatrique. Je n'étais pas aidé par Artémis qui étouffait un gloussement à chaque fois que quelqu'un écarquille les yeux en me voyant.

Une fois que les assistants furent partis, M. Chand proposa à Artémis de rester dans la mini-maison à côté de l'écurie jusqu'à que le concours soit fini. Artémis accepta et me dit silencieusement « à tout à l'heure » avant de sortir.

Une fois seul, j'entrepris d'examiner mon environnement.

Je me trouvais dans une écurie, (normal, je suis un cheval) pas très grande avec seulement cinq box dont quatre vides, moi occupant le dernier. De la paille jonche le sol. Une porte en bois ferme chaque box avec un verrou en bas et en haut. Mon box est propre avec une bonne épaisseur de paille. Un abreuvoir automatique est dans un coin et une gamelle d'avoine dans un autre. Une balle de foin complète le tout.

Par la porte de l'écurie je vis un assistant manger un sandwiche. Moi qui adore ça, il ne me fait pas du tout envie. En revanche, la balle de foin me semble terriblement appétissante.

Je soupire, on dirait que mes goûts s'adaptent en fonction de mon organisme.

Soudain, Artémis, M. Chand et un jeune homme aux muscles fins et puissants entrèrent.

-Donc là, nous allons voir si il est assez docile pour le concours, et c'est le dresseur, qui va l'évaluer, c'est ça ? Demanda Artémis surtout pour me mettre au courant.

-C'est ça. Répondit obligeamment M. Chand.

On me passa un licou et on m'emmena à un anneau en métal dans le mur auquel on m'attacha.

Pendant que personne ne me regarde, je glisse à Artémis.

-Dis-leur que je n'obéis qu'à la voix, car je ne connais pas les signes utilisés habituellement.

Artémis acquiesça et fis passer le message.

Le dresseur alla chercher un mors, une selle, un tapis et un amortisseur. Il commença par me poser le tapis sur le dos puis l'amortisseur.

Il souleva la selle avec un effort évident et je m'inquiétais, craignant de ne pas réussir à la porter mais quand il la posa sur mon dos, elle me paru très légère avant que je me rappelle que j'ai les muscles qui vont avec le corps de cheval. Il sangla et je n'appréciais pas de sentir la sangle me serrer le ventre, mais une fois fini ça allais.

Puis il me passa les rênes autour du cou et me présenta le mors. Par réflexe, je le pris dans ma bouche et le calai dans l'espace entre deux dents quand j'entendis le dresseur dire à Artémis :

-C'est bien la première fois que je vois un cheval prendre le mors tout seul.

Oups...

-Euh, oui il est très intelligent, tenta de rattraper Artémis.

Il me passa le filet par-dessus les oreilles et l'ajusta puis m'emmena dans un manège.

Il commença par monter sur mon dos, sans gestes brusques. On voyait qu'il connaissait son métier et cela me rassura. Ce qui me surprit étant donné qu'il ne pouvait pas me faire grand-chose. On dirait que quand je suis transformé, les instincts de l'animal question déteignent sur moi.

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 04, 2023 ⏰

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