Le Chant Des Loups (Got)

◇ Le sang des bâtards - Game of Thrones

-> Saison 6 épisode 9 "La bataille des batards"

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~ Ambiance ~
"Batard" by Ramin Djawadi

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La louve le lorgne. L'écorché qui l'a meurtrie. Elle revit leur face à face, sur les plaines. Ses paroles, promesse faite aux dieux "Vous allez mourir demain, Lord Bolton", avant de filer, dos au vent, laissant à son frère le soin de vaines négociations, la brise emportant ses paroles jusqu'aux feuilles de sang des barrals, aux visages rouges gelés à l'arrivée de l'hiver. Frigorifié, discret, pleurant. Le vent emporte les chants. Le nord, quant à lui, se souvient des serments.

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Le louveteau lorgne le champ, l'écorché dans son dos. La lame se lève, son cœur bat à ses tempes, alors que la silouhaite de son frère tremble dans les brumes. Il ne discerne ses traits, trop éloignés. Il est seul sans Broussaille à ses côtés. L'arme reflète un moment la lumière, avant de tomber. Elle s'abat, tranche les liens. Choqué, le louveteau ne comprend plus rien. L'écorché sourit. "On va jouer", qu'il dit.

"Cours, traverse le terrain"

Ébahi, le louveteau est figé.

"Allons, cours."

Il ne bouge pas.

"Cours, c'est le jeu."

Chasseur devient chassé. Il est la proie, il le sait. Alors il s'élance. Il court comme si sa vie en dépendait. Non pas comme. Car c'est bien sa vie, qui se joue dans la partie, sa vie et sa mort. En face, le loup blanc s'élance à sa rencontre.

Il inspire, accélère, souffle, à en perdre haleine. Vite. Il approche. Autour de lui les flèches sifflent. L'une d'elles se fiche à ses pieds. Vite. Toujours plus près. Presque... mais il est la cible. Et le tireur fait mouche. Du monde ne reste que noir, alors qu'il tombe, le vent du nord pour témoin de son dernier souffle. Celui-ci le pleure jusqu'aux confins du monde, pour ne jamais oublier. La mémoire est sacrée.

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L'écorché jubile. Il est loin, mais il devine la souffrance dans les yeux du loup blanc. Carnassier, l'impatience l'exalte. Il guette l'heure de la victoire. Qu'il a hâte ! Sûr de lui, il ne perçoit plus le murmure du vent. Ce dernier lui chuchote pourtant sa défaite prochaine face au loup blanc.

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Loup blanc.

Vent du nord.

Froid. Embrumé. Avertissement lointain. Meurtrier. Il murmure. Silencieusement. Sourdement.

Il caresse les flèches, qui transpercent le louveteau tombé. Le sang baigne l'herbe. Noir, comme le pelage de son animal décédé, aussi sombre qu'est pâle son propre compagnon, son allié. Raide, vide, son frère gît à ses pieds.

Les sabots des chevaux battent le sol, le frappent, le martèlent, assourdissants, grondant. Rien qu'une rumeur lointaine, perdue dans la plaine. La rage, l'impuissance, la douleur. Elles dansent dans ses yeux. Se confondent se mélangent, alors que les souvenirs revenus de l'enfance s'enflamment, s'embrasent, deviennent cendres. Le petit garçon meurt, brûlé par les ténèbres, dévoré par la glace. À l'homme, au loup, au fauve, il fait place.