Disparue... Oui, c'est bien ce que l'agent de police m'avait dit. Je regardais mes mains trembler, ne sachant pas comment réagir à cette nouvelle. J'étais partagée entre l'angoisse de le savoir en danger et le soulagement que tout cela soit terminé, loin de moi. Je regardais autour de moi, perdue dans mes pensées, déboussolée par cette nouvelle qui me prenait aux tripes, comme la sensation d'avoir perdu un combat juridique que je devais gagner à tout prix. Le capitaine me prit par le bras et m'éloigna de la maison pour me poser quelques questions sur Achill. Quand l'avais-je vu pour la dernière fois ? Avait-il des ennemis ? Où étais-je ? Tant de questions auxquelles je répondis avec calme, sans vraiment dévoiler la vérité. Ses ennemis ? Mon mensonge ? Il n'avait pas d'ennemis, il était proche de ses collègues de travail, et pour ma part, j'étais partie voir une amie aujourd'hui, une amie venant de France que je n'avais pas vue depuis longtemps. Le capitaine de police prit note de toutes mes réponses et me remercia avant de me proposer que l'un de ses agents me raccompagne à l'hôtel où séjournait mon amie.
Je n'ai pas refusé l'offre de m'accompagner, mais j'ai décliné la protection. Je ne me sentais pas menacée par cette affaire, car je n'avais rien à me reprocher. C'était sa merde, rien d'autre.
Arrivée devant l'hôtel, j'attendis un petit moment sur le trottoir, regardant la voiture de police s'éloigner et s'enfoncer dans les abysses de la ville. Devais-je tout raconter à Vanessa ? Le souvenir de la voir rire avec Astra me saisit, me faisant prendre une décision par égoïsme : décider de ne rien dire et d'en profiter pour partir. Oui, après tout, je voulais reprendre une nouvelle vie en France.
En rentrant dans la chambre, je ne vis ni Vanessa ni Astra, et j'en fus soulagée. Je ne savais pas comment réagir après les avoir abandonnées ainsi. Et franchement, le seul souvenir de leur sourire l'une envers l'autre me brisa le cœur. En regardant autour de moi, je ne savais pas quoi faire, perdue avec cette masse d'informations sur mon ex-mari. Je regrettais de ne pas avoir le code Wi-Fi de l'hôtel. Je me torturais mentalement, hésitant à tout dire à Vanessa, quand celle-ci débarqua dans la chambre avec Astra, en éclatant de rire. En me voyant, elle se stoppa net et me lança un regard assassin que j'ignorai en me tournant vers la baie vitrée.
— Pourquoi es-tu partie ?
Je sentais bien qu'elle m'en voulait, et je regardais au loin, voyant la circulation de la ville diminuer à mesure que l'heure avançait.
— Désolée.
Je l'entendis souffler et se laisser tomber sur le canapé. Mais d'autres pas se dirigèrent vers moi. Je ne compris pas pourquoi Astra ferait l'effort de venir me parler après cette soirée, mais alors que je pensais sentir la douceur de sa main sur mon épaule, elle continua son chemin et partit dans la salle de bain. J'en profitai alors pour me retourner et regarder mon amie en face.
— Je suis partie voir Achill.
Elle fronça les sourcils, mais ne m'interrompit pas et m'incita même à continuer.
— Je voulais apaiser mon cœur, Vanessa. Je suis navrée de t'avoir laissée. J'ai juste suivi tes conseils et suivi mon cœur.
Je n'arrivais pas à lui dire qu'il s'était fait agresser et qu'il était porté disparu. Ma gorge se nouait, m'empêchant de prononcer le moindre mot.
— Il... il a...
La porte de la salle de bain s'ouvrit à nouveau sur une Astra qui m'ignorait complètement et s'installa à côté de Vanessa sur le canapé. Je me ressaisis et me dis que je devais arrêter de montrer cette image de moi si je voulais un jour avoir le droit de l'aimer.
— Il s'est fait agresser et actuellement, il est porté disparu.
Quel soulagement de le dire...
Vanessa me regarda longuement, puis regarda Astra avant de me demander :
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Madame Dutancour // TOME II
RomanceForcé à ces 33 ans de se marié avec un homme allemand qu'elle haie suite à la mort de ces parents, Katarina Adler une avocate de renom c'est enfermé dans la routine d'une femme malheureuse. Amoureuse d'une ancienne élève de Fac de Droit à Paris, ell...