14. [Quelque chose]

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Alhaitham était clairement habitué à manipuler du matériel d'escalade ; il me fit descendre rapidement et sans encombre.

J'ai pu observer le paysage nocturne, et surtout me rendre compte de la taille de l'arbre divin. Personne ne pourrait survivre à la chute d'une telle hauteur.
Une fois en bas, Alhaitham fait descendre la corde, et nous déposons le matériel d'escalade en bas, à peine cachés dans les fourrés.
Comme le doyen a vu mon visage, et que les matras ne vont pas nous lâcher de sitôt, nous nous accordons pour nous éloigner de la ville de Sumeru pour le moment.

Mais j'ai bien peur qu'on ne nous rattrape tôt ou tard, que ce soit par les matras ou par la personne qui nous a enfermé ici.

Pour éviter d'avoir l'air suspects, nous avons simplement marché en direction de la ville de Gandharva, plus au sud et dissimulée dans la forêt équatoriale.

Comme la route est longue et Alhaitham peu loquace, j'engage la conversation :

"Alors... quel est le plan maintenant ? Des idées ?

-J'aimerais entendre ton avis, d'abord. Tu dois bien avoir une idée ?"

Pas vraiment, non. Je pense qu'il me tient en un peu trop haute estime... Il faut que je me souvienne de ce dont on parlait avant de fuir...

"La piste de l'Akasha n'a rien donné ? Tu as fait quelque chose à mon terminal, non ?

-Je l'ai désactivé, mais comme ça ne prouve rien ; si je le désactive dans le rêve, rien ne me dit qu'il l'est dans la réalité. "

Instantanément, je me fais une réflexion à voix haute, que j'aurais mieux fait de taire :

"Pourquoi ne pas l'avoir tenté directement sur le tien, alors ?"

Il relève ses yeux et les plante dans les miens en entendant mon ton interrogateur ; attentif, il traque chacun de mes mots. Il ne dit rien, mais on dirait qu'il se retient de dire quelque chose. Face à cet air curieux, je développe bêtement ma question :

"Enfin, pourquoi prendre le mien ? Surtout que tu aurais pu-..."

Ma voix se meurt au fur et à mesure que je ressens la gêne monter. J'ai envie de connaître la réponse ; peut-être même que je la sais déjà, mais poser la question me fait autant rougir que si j'avais entendu une vraie réponse. Car après avoir vivement détourné le regard, il répondit simplement :

"Je ne savais pas si tu savais comment le désactiver toi-même, alors si cela fonctionnait je t'aurais laissée sans explication. Et puis, le temps nous était compté."

Oui, bien sûr. Alhaitham laisse sortir un léger soupir, et reprend sa contenance en changeant de sujet :

"Comment va ta jambe ?

-Hein ? Oh, bien. Je crois."

Huh. Étrange. Depuis qu'on est sortis de l'Académie, je n'ai plus mal. Pire, j'avais oublié ma blessure et je marchais normalement.

"C'est une bonne chose. Ça veut dire que la blessure n'est pas réelle." dit-il.
Il a l'air rassuré.
Moi aussi, à vrai dire.

Nous regardons ailleurs, le silence flottant entre nous quelques instants.

Alhaitham reprend doucement :
"Mais si la piste de l'Akasha ne donne rien, il va falloir trouver une autre solution. Peut-être que trouver d'autres rêveurs pourrait nous aider...

-N'y a-t-il vraiment qu'un seul moyen de désactiver l'Akasha ?"

Je lève les yeux vers lui, attendant une réponse. Il réfléchit, ses yeux verts-orangés fixés sur un point vide.

Les lanternes qui longent la route donne à son visage une pâle lueur d'incertitude.

"Il me semble qu'il y a une sorte de commande vocale... C'est quelque chose comme-" [*pop*]

Voilà tout ce que j'ai entendu. Un petit son, comme une bulle de savon qui éclate.

Alhaitham n'est plus là.

Sous mes yeux, ils s'est volatilisé.

Et je me retrouve seule, encore une fois.

𝐸𝓃𝓉𝓇𝑒 𝓇ê𝓋𝑒 𝑒𝓉 𝓇é𝒶𝓁𝒾𝓉é [[Fanfic Alhaitham x Reader]]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant