Chapitre 1

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Mon cours privé de mathématiques finit, je me dirige vers le bureau de mon oncle. Il m'a convoqué quelques heures avant pour une urgence. C'est donc ainsi que je marche dans les couloirs de l'immense bâtiment qu'il possède, suivie de ses petits toutous. En arrivant devant la porte, j'ai à peine le temps de toquer que cette dernière s'ouvre. Il fallait s'y attendre. J'entre donc dans la pièce et me positionne devant le bureau de mon très cher parrain. Une femme est aussi présente, vêtue de la même combinaison que ses agents. Mon oncle, qui était jusqu'à présent devant la fenêtre, nous autorise à nous asseoir en faisant de même. Je prends plus de temps pour observer la femme à nos côtés. Ses cheveux bruns sont attachés en une queue de cheval dévoilant une cicatrice sur sa tempe gauche. Elle est de profil, ce qui ne me laisse pas voir ses yeux. James décide de prendre la parole:

-Les filles, si je vous ai réunis ici aujourd'hui, ce n'est pas pour prendre le thé.

J'esquisse un sourire à sa tentative de nous détendre. Mon oncle se tourne vers moi, dévoilant un visage on ne plus sérieux.

-Ivy, ma puce, tu as été menacé à mort, déclare-t-il.

Je reste bouche bée, clouée sur mon siège.

Moi...menacé à mort...mais pourquoi? Qu'ai-je fait?

-Abbie, ici présente, va se charger de ta protection, continue-t-il. C'est l'une de nos meilleurs agents. Tu ne risques rien avec elle.

-Et pourquoi ce n'est pas toi? lui demandé-je.

-Car j'ai trop de travail ma chérie.

-D'accord mais je peux me débrouiller toute seule!

-Ivy ça suffit! C'est tout une mafia qui est à ta recherche! Alors non, tu ne peux pas te protéger seule!

Mon sang bouillonne en moi. Il est hors de question que l'un des ses toutous me suive tous les jours, ne me laissant plus d'intimité! Je ne réponds même pas à mon oncle et sort de son bureau sans un mot, laissant la porte claquer derrière moi.

Je ne suis une putain de petite fille à protéger! J'ai dix-huit ans et je sais déjà me battre et me servir d'une arme comme une professionnelle. Je n'ai besoin de rien de plus alors pourquoi me foutre une putain de nourice sur le dos?!

En entrant dans l'ascenseur, j'espère le plus fort possible que les portes se referment assez vite mais au moment où elles allaient se fermer, une main s'interpose. La personne entre dans la cabine. Je la reconnais tout de suite.

Abbie...

Pendant le trajet de la cabine, aucune de nous deux ne parle. Ce qui est mieux ainsi. Je n'ai pas envie d'entendre un discours sur le fait qu'il est important de me protéger. Les portes s'ouvrent cette fois-ci au rez-de-chaussée. Je me dirige vers la sortie, en entendant ses pas derrière moi. Elle m'énerve déjà! Je décide de me diriger dans une petite ruelle et comme prévue, elle me suit. La ruelle est déserte donc personne ne peut nous trouver. Je me retourne et lui fait face. Abbie a un visage froid, elle ne parle pas. Je remarque que ses yeux sont d'un vert intense. C'est hypnotisant. Je secoue légèrement la tête pour revenir à moi-même. Je la questionne enfin:

-Tu comptes me suivre comme ça tout le temps?

-C'est les ordes, me répond-t-elle. Elle ne donne que le strict minimum.

-Je n'ai pas d'intimité, c'est ça?

-Vous en avez madame, de 20h à 9h vous devrez être chez vous et ne pas sortir. Lors de ces horaires, je ne serais pas présente.

C'est une putain de blague! Je sors de la ruelle me dirigeant vers le gratte-ciel de mon oncle. Une fois à son bureau, je ne prends pas le temps de toquer et entre directement. Mon parrain, un verre à la main, se tourne en notre direction, absolument pas surpris de notre présence. J'entends Abbie fermer la porte et venir se positionner à mes côtés.

-Ça va durer combien de temps de cirque?! hurlé-je.

-Ma puce calme toi...

-Combien de temps?!

-Le temps qu'il faudra.

-Et si ça ne sert à rien?

Mon parrain soupire en se pinçant l'arrête du nez.

-Si ça ne marche pas, tu seras envoyé loin d'ici...

Enervée, je quitte le bureau une nouvelle fois et rejoins mon appartement. Je sais qu'Abbie me suit et ça m'énerve sérieusement. Une fois arrivé à celui-ci, j'insère la clef et déverrouille la porte. Je laisse cette dernière grande ouverte après mon passage pour que ma garde du corps entre dans mon habitat.

-Il faut que je révise pour mes évaluations, annoncé-je après que ma bodyguard ait fermé la porte.

Sur mes mots, je pars dans mon bureau, m'y enfermant pendant une bonne heure. Je décide d'arrêter mes révisions et en profite pour aller boire. Quelle est ma surprise lorsque je découvre Abbie, debout, contre le mur à côté de la porte. Elle est immobile, me fixant depuis mon arrivée dans la pièce.

-Tu aurais pu prendre un livre où regarder la télé, tu sais, déclaré-je les yeux toujours rivés sur elle.

-Je ne suis pas là pour profiter madame mais pour assurer votre protection, crache-t-elle.

Les seules fois où elle m'adresse son pour répondre à mes questions, elle donne le nécessaire de l'information sans donner de détails. Elle n'a pas le droit je suppose. Cela doit être l'un des nombreux ordres de mon oncle.

Je me serre mon verre d'eau et le bois. Je le pose ensuite dans l'évier et me prépare des pâtes à la carbonara. Une fois mon plat prêt, je pars le déguster dans le canapé devant une série. J'entends des pas se rapprocher de moi, je tourne la tête et découvre ma garde du corps contre l'ouverture du salon, me surveillant.

-Tu en veux? proposé-je en levant mon assiette.

-Non.

-Laisse-moi deviner, tu n'as pas le droit de me prendre de la nourriture.

Elle hoche la tête en signe d'approbation. Cette idée me déplait énormément. Le fait qu'elle ne va pas manger de la journée à cause de moi me fait culpabiliser.

-Dans mon cours de médecine, j'ai appris qu'il ne fallait pas rater de repas dans la journée, déclaré-je. Cela peut amener à un déséquilibre dans la manière dont notre corps régule le glucose et donc mener à une détérioration du système métabolique. En résumé, si tu rates plusieurs repas, tu perdras en énergie.

-Pourquoi ils vous apprennent ça?

-Je ne sais pas mais au moins, ça m'a servi aujourd'hui.

Elle soupire, comme si elle est désespérée.

-Tu n'as jamais appris ça? la questionné-je.

-Non. Nous avons plutôt appris à extirper une balle de sois.

Un frisson de dégoût traverse mon corps.

Ça me donne envie de vomir...

-Bon c'est l'heure, à demain madame, annonce Abbie.

-Bonsoir...

Après mes mots, la porte se ferme. Je me lève du sofa et pars la verrouiller. Je retourne à mon assiette et la finis. Je la dépose dans l'évier, une fois vide, puis pars me coucher. Cette journe vient de bouleverser mon quotidien.

J'ai besoin d'une bonne nuit de sommeil...

Toi et moi c'est impossible [ EN REECRITURE ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant