Voilà deux semaines qu'Abbie me colle au cul. Deux semaines que je me la trimbale partout, notamment à mes cours privés. Elle ne se gêne d'ailleurs pas pour montrer son ennuie en baillant toutes les deux phrases de mes professeurs. Elle ne devait certainement pas aimer l'école à mon âge. Mais cela fait aussi deux semaines qu'elle saute son repas du midi, ce qui me préoccupe énormément. Le pire est que je suis obligé de manger devant elle étant donné qu'elle me suit partout.
Je décide enfin de sortir du lit et me dirige vers la cuisine pour prendre mon petit-déjeuner. C'est en arrivant à cette dernière que l'on sonne à la porte. Mes yeux se portent sur l'horloge présente dans la cuisine.
Neuf heures.
Je pars ouvrir la porte sachant pertinemment qui se trouve derrière elle. En effet, une fois la porte déverrouillée et ouverte, je tombe sur ma garde du corps. Elle me fusille déjà du regards.
Qu'ai-je fait pour mériter ce regard?
Ma réponse ne tarde pas à arriver lorsqu'elle annonce:
-Huit heures et cinquantes sept minutes. Soit trois minutes avant neuf heures. Ce qui veut dire que tu avais interdiction de m'ouvrir.
Je reste bouche bée devant ses propos. Elle me lance un regard de meurtrière pour seulement trois minables minutes d'avance. Elle se fout de ma gueule.
-Alors pourquoi avoir sonné? lui demandé-je.
-Pour te tester.
Je roule des yeux, n'étant pas assez réveillé pour lui prendre la tête. Je me décale pour la laisser entrer, ce qu'elle fait. Je referme derrière elle, me retourne et la découvre, les bras croisés sur son torse, tapotant du pied, la mâchoire contractée et des éclairs dans les yeux. Elle est énervée, c'est une certitude.
-Tu te rends compte que si ça n'avait pas été moi tu serais morte, cède-t-elle.
-Et comment je fais pour savoir que c'est toi alors?
-Je ne suis jamais en avance ou en retard. Je suis toujours à l'heure. Toujours.
Je soupire et retourne dans la cuisine prendre un bol de céréales. c'est en me retournant que je surprends Abbie me scrutant de la tête aux pieds.
Et merde...Je suis toujours en pyjama...
Il n'est pas horrible, à mon plus grand bonheur. Il y a juste Simba du Roi Lion sur mon tee-shirt et en guise de pantalon, je porte un legging.
Ses yeux trouvent les miens, laissant apercevoir de l'amusement dans le fond de ces derniers. Mais il repart aussi vite qu'il est arrivé. Ses globes oculaires reprennent leur lueur froide. Je finis de manger mon bol de céréales, fais la vaisselle et pars m'habiller. J'opte pour une chemise blanche et un jean troué aux genoux comme bas. J'enfile aussi mes docs martens et pars chercher mon sac de cours dans mon bureau. Je profite du trajet jusqu'à l'entrée de mon appartement pour attacher mes cheveux blonds en un chignon.
En y arrivant, je découvre sans surprise ma garde du corps adossée au mur près de la porte. Elle me jette un bref coup d'œil et se redresse, s'apprêtant à ouvrir la porte. Mais alors que je la rejoins, on sonne à ma porte. Je m'immobilise instantanément, déviant mon regard de la porte à Abbie. Cette dernière me lance un regard qui se veut rassurant et regarde par le judas de la porte, dont j'avais oublié l'existence. Elle finit par reculer de quelques pas tout en me faisant signe de ne pas faire de bruit. La personne, ou les, retente mais nous ne lui donnons aucune réponse. Un énorme bruit retentit dans mon habitation. On essaie d'enfoncer ma porte. Ma panique redouble lorsque je remarque que la poignée de ma porte commence petit à petit de casser.
-Merde..., laisse échapper ma boduguarde.
Elle se tourne vers moi et m'explique, beaucoup trop calme:
-Tu vas aller te cacher mais ne fais surtout pas de bruit. Je suis là et il ne va rien t'arriver, OK?
J'acquiesce et pars me réfugier dans mon bureau. La seule cachette que je trouve est mon armoire. Je la vide assez vite, tout en restant discrète.
Alors oui, je suis la nièce du chef de la mafia new-yorkaise et donc la future cheffe mais j'ai ordre de me battre en cas d'extrême urgence et pour l'instant, ce n'en ai pas une.
Je m'insère dans le petit espace que je viens de créer et attends patiemment que l'on vienne me chercher, comme ce jour-là...
Le bruit de ma porte contre le sol me fait sursauter. Les objets qui se cassent ainsi que des coups de feu atteignent mes oreilles. Tous les souvenirs que j'ai essayé d'effacer pendant les années qui ont précédé leur décès me reviennent en tête. Je tremble et ça depuis un moment maintenant. Les coulent sur mes joues dans l'obscurité de ma cachette.
Je vais mourir...
A seulement dix-huit ans...
Les minutes passent et plus aucun son ne me parvient. enfin si, un seul qui parvient me faire hoqueter de surprise. Un bruit de pas. Il est irrégulier, ce qui signifie que la personne est blessée.
Je plaque mes mains sur ma bouche, pour empêcher le moindre son de franchir la barrière de mes lèvres. Les portes de mon appartement s'ouvrent une à une, se rapprochant de plus en plus de moi. Celle de mon bureau s'ouvre à son tour et les fameux pas se dirigent directement sur l'armoire.
Vers moi...
La porte de cette dernière se fait tirer, ce qui me laisse m'écrouler au sol. Mes larmes coulent à flot sur mes joues à cause de la peur.
Il m'a retrouvé, j'en suis sûre...
Une main vient se poser sur mon dos, en signe de réconfort. Je relève la tête, surprise par le geste. J'arrive à distinguer ma garde du corps à travers l'eau qui s'échappe de mes yeux.
Il ne m'a pas retrouvé...
Il ne m'a pas retrouvé...
Il ne m'a pas retrouvé...
Abbie s'accroupie avec difficultés et me rassure du mieux qu'elle le peut. Mais je m'arrête tout de suite de m'apitoyer sur mon sort quand je remarque quelque chose d'étrange. Une flaque rouge juste à côté de ma bodygarde. Mes yeux remontent doucement sa silhouette jusqu'à découvrir la cause de cette flaque. Elle s'est faite poignarder! Et moi je suis là pleurnicher comme une gamine alors qu'elle se vide de son sang!
-Abbie..., conmencé-je entre deux sanglots, tu saignes...
-Ne t'inquiète pas pour moi. Ton oncle et des médecins sont là, OK? Tout va bien.
Nous sommes dans le bureau, mon oncle et moi, et nous attendons d'être rejoints par Abbie. Lorsque l'on frappe à la porte et que cette dernière s'ouvre, quel est mon soulagement quand j'y découvre ma garde du corps derrière. Quelques égratignures ont pris place sur son visage mais elle ne boite quasiment plus, ce qui est un bon point. Elle nous rejoint et s'installe sur l'un des fauteuils en face de mon oncle. Personne ne parle. James regarde par la fenêtre, pensif, Abbie le regarde immobile et moi, je joue avec mes bagues, beaucoup trop nerveuse de ce que va annoncer mon oncle. Celui-ci nous offre enfin son attention et annonce:
- Ce qui s'est passé aujourd'hui n'aurait jamais dû arriver. C'est un avertissement de Antonio. C'est pourquoi, j'ai décidé de vous faire quitter le pays.
Abbie et moi restons choqués par cette annonce. Mon oncle pivote vers moi m'adressant la parole:
-Je veux que tu sois en sécurité et pour cela je dois te faire sortir du pays. Tant que tu restes avec Abbie, tout va très bien se passer.
J'hoche la tête en signe d'accord et prend l'un des deux billets qu'il nous tend.
-Vous partez ce soir.
Je lis la destination et reste bouche bée.
Le QUÉBEC!
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Toi et moi c'est impossible [ EN REECRITURE ]
RomanceIvy est la nièce du chef de la mafia, New-Yorkaise. Elles s'est déjà se servir d'une arme, se battre et manier les armes blanches à la perfection à seulement 18ans. Un jour, elle va recevoir des menaces de morts de la part du plus grand ennemi de so...