Chapitre 4

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Je me fais réveiller par des bruits de casserole venant du rez-de chaussé. J'étire mes bras au-dessus de ma tête puis me frotte les yeux. Ma tête se tourne vers le petit réveil posé sur ma petite table de nuit.

Dix-neuf heures...

Je me lève de mon lit avec difficulté et décide de descendre voir ce qui se passe au rez-de chaussé. J'enfile une veste et me dirige vers le bas de la maisonnette. Je finis par trouver Abbie dans la cuisine en train de préparer à manger. Elle ne m'entend pas, alors je reste là, à la regarder cuisiner. On dirait qu'elle fait ça depuis toujours. Ses mouvements sont précis et harmonieux. J'ignore comment elle sait aussi bien cuisiner vu le métier qu'elle a.

Elle se tourne enfin vers moi et écarquille les yeux. La jeune femme retire ses écouteurs sans fils de ses oreilles et les range dans sa poche. Elle m'indique que le repas est prêt alors, je m'installe à table.

Nous mangeons en silence, un silence pesant voire même gênant. Aucune de nous deux ne sait quoi dire. Après tout, nous avons passé toute nos journées ensemble.

-Tes parents sont d'accord avec le métier que tu fais? tenté-je, absolument pas sûr de moi.

-En quoi cela vous concerne? me répond-t-elle froidement.

Je reste silencieuse face à sa réponse. Elle a été plus que claire, elle ne veut pas parler de sa famille.

-Alors, quelles sont tes passions? l'interrogé-je de nouveau.

-Si je réponds, est-ce que vous arrêterez de me poser autant de questions sur ma vie personnelle?

-Bien sûr.

-La cuisine et le sport, contente?

-Oui, merci.

Je lui sourit de toutes mes dents, essayant de lui décrocher un sourire que je n'obtiens évidemment pas.

Elle lève les yeux au ciel et termine son assiette en silence. Une fois que nous avons terminé le repas, je me pose sur le canapé et lance un film, pendant qu'Abbie fasse la vaisselle.

-C'est complètement débile, soupire-t-elle, pensant que je ne l'entend pas.

Je mets le film en pause suite à son commentaire puis me retourne vers elle. Je la découvre sur l'une des chaises de la table à manger, un stylo à la main. De là où je suis, je distingue simplement un tas de feuile devant elle.

Mon regard se pose sur celui de ma bodyguard, la dévisageant d'un air interrogateur.

-C'est vrai, poursuit-elle. Il a simplement été poignardé. Son entaille n'est pas profonde, ce qui ne représente aucun danger. Et s'il meurt, à quoi serviront les dernières trente minutes de film ?

-Tu viens de détruire toute l'intrigue de la scène, lui réponds-je.

-Ce n'est pas de ma faute si vous regardez un film gnangnan.

Je lève les yeux au ciel et soupire avant de remettre en route le film.

Vous voyez le genre de personnes qui n'arrêtent pas de faire des commentaires quand elles n'aiment pas un film ou qu'elles regardent juste le film ? Et bien, Abbie fait partie de ce genre de personnes insupportables. Elle n'arrête pas de faire des remarques sur les trentes dernières minutes de film, gâchant ainsi toute la magie du film.

J'éteins la télé une fois que le générique de fin est apparu. Je me lève du canapé et me tourne de façon à être face à ma garde du corps. Elle lève la tête de ses papiers, plongeant son regard dans le mien, aussi sombre que possible.

-Tu as tout gâché, déclaré-je.

-Vous n'allez quand même pas me dire que ne saviez pas qu'ils allaient se mettre ensemble ?

Mon regard se fait plus froid suite à sa remarque.

-Bien sûr que je m'en doutais mais le but d'un film est de nous plonger dans une histoire que nous ne vivrons jamais ! De nous emporter dans un autre monde ! Or, tu as tout gâché avec tes insupportables commentaires, Abbie !

-Ce n'est qu'un film, proteste-t-elle. Vous n'allez quand même pas faire un scandale pour un film.

Je lève les yeux au ciel, agacée de son comportement.

Cette femme m'énerve plus que tout au monde !

Je lui tourne le dos et monte les escaliers, rejoignant ma chambre.

Toi et moi c'est impossible [ EN REECRITURE ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant