Chapitre 1

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         Je me réveillais tôt ce matin-là, comme à mon habitude. La douce lueur du jour naissant caressait délicatement les murs de ma chambre, créant des jeux d'ombre et de lumière qui semblaient danser au rythme de ma respiration. Je regardais mon réveil qui affichait 7h47. Les cours de la journée ne commençaient qu'à dix heures aujourd'hui, c'était idéal pour prendre le temps de savourer cette tranquillité matinale et me préparer.

- Olympe ! J'ai fait des crêpes pour le petit-déjeuner ! Tu descends ?
- J'arrive Papa !

J'enfilais mon bas de pyjama que j'avais retiré avant de me coucher, et descendis sans faire le moindre bruit de pas. C'est un toc que j'ai depuis que je suis une enfant, allez savoir pourquoi.

- "Mon dieu ! " dit ma mère en me surprenant en bas de l'escalier, Je ne t'ai pas entendu descendre, tu m'as fait peur !
- Comme à peu près tous les matins depuis que je connais le mode d'emploi pour tenir sur deux jambes, répliquais je en riant.

J'étais quelqu'un de très discret, lorsque je me déplaçais, parfois même quand je parlais, il était difficile de tout entendre. Pour être honnête, je pense que je suis le genre de personne assez effacée, j'ai du mal à m'affirmer en toute circonstances, mais je sais me montrer plus éloquente face aux injustices ou bien lorsqu'il s'agit de défendre un point de vue qui en vaut la peine à mes yeux. Le reste du temps, je me contentais d'être un peu plus contemplative.

- As-tu finalement envisagé de t'inscrire au club de musique ? Je ne t'ai plus entendu en parler depuis deux semaines.
- Mince, ça m'est complètement sorti de la tête !
- Si ça t'intéresse toujours, tu devrais te dépêcher, avant qu'il n'y ait plus de place ou que les inscriptions soient fermés.
- Je vais emmener ma guitare et essayer de rejoindre le club à la fin des cours.

L'année scolaire avait démarré depuis un mois, nous étions le 2 octobre. Je ne vois pas le temps passer depuis le fin des grandes vacances. Reprendre les cours n'avait pas été très contraignant pour moi car j'adorais ma faculté. Aussi étonnant que cela puisse paraître pour une université, il n'y avait pas beaucoup d'étudiants, nous étions environ 200 - 250, pas beaucoup plus, mais c'était ce que j'affectionnais particulièrement. Cela me permettait d'avoir des zones de confort sans me sentir envahie et c'était très appréciable.

Depuis aussi longtemps que je m'en souvienne, j'avais toujours été une âme réservée, préférant la compagnie silencieuse des livres et le langage captivant de la photographie à la cacophonie du monde qui m'entourait. La fac de ma petite ville, Leipzig, nichée au cœur de l'Allemagne, semblait figée dans le temps, un refuge tranquille où je pouvais m'abandonner à ces passions en toute quiétude.

Parmi mes trésors les plus chers, il y avait mes livres, précieusement empilés sur une étagère en bois vieilli, et mon appareil photo, un compagnon fidèle qui m'avait accompagné dans d'innombrables voyages visuels. J'aimais capturer la beauté éphémère du monde qui m'entourait, gelant les moments fugaces dans l'éternité d'une image. Souvent après les cours, je rejoignais le club de photographie de l'établissement, j'y ai rencontré mon meilleur ami Daniel durant notre première année.

Et puis, il y avait la guitare, posée négligemment dans un coin de ma chambre. Un instrument qui attendait patiemment d'être exploré, comme une mélodie inachevée qui résonnait dans le fond de mon âme. J'avais toujours rêvé d'apprendre à en jouer, mais le doute et la timidité me maintenaient dans une sorte de silence artistique.

Après le petit-déjeuner, je me dirigeais vers la salle de bain. J'optais pour une tenue simple, aux couleurs sombres. Un pantalon noir assez près du corps et un col roulé gris clair. J'attachais mes cheveux à l'aide d'une pince et maquillais mon visage assez sobrement, un trait d'eye-liner, un mascara qui rallongeait mes cils et me donnait un regard de biche, un peu de blush corail et quelques touches d'highlighter. Je me parfumais légèrement, puis rassemblais mes affaires avant de partir.

J'ai capturé ta mélodieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant