Chapitre 10

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Non laissez moi s'il vous plait...

Aller laisse toi faire ma jolie, tu es toute seule...

Je vous en supplie laissez moi... Ça fera moins mal si tu te laisse aller poupée..

Non laissez... On est 6, laisse toi fai... Arrêtez... S'il vous plait..Allerfaispastatimide..jevousensupplie..tuesseule...non..seulenon...SEULE

SEULE

Je me réveillais en hurlant avec des larmes plein les joues. Malgré mes yeux ouverts, je n'arrivais pas à distinguer correctement le lieu où je me trouvais car ils étaient tout embrumés, ce qui me paniquais encore plus. J'hyperventilais et avais du mal à retrouver mes esprits. Puis j'entendais qu'on frappait à la porte et me cachais sous la couette par reflexe en criant :

 - ALLEZ VOUS EN LAISSEZ MOI TRANQUILLE.

La porte s'ouvrait quand même, mon cœur s'emballait de plus belle.

 - Non s'il vous plait ne me faites pas de mal...

 - Eh... tout va bien ce n'est que moi, dit Bill en s'approchant du lit et en posant sa main sur l'énorme boule que mon corps formait, caché sous la couette.

Son toucher m'aida à me reprendre et à me tirer de ce voile du sommeil envahissant. Je sortais tout doucement ma tête de la couette.

 - Ça va aller, tu as du faire un cauchemar, il n'y a personne d'autre que moi ici. Me dit-il pour essayer de me rassurer.

 - Je suis désolée...

 - C'est rien, je suppose que ça arrive, surtout dans ce genre de situation. Tu aurais peut être été mieux chez toi, tu te serais senti en sécurité.

 - J'en sais rien... sûrement.. Reniflais-je en essayant de calmer mon rythme cardiaque.

 - Pousse toi.

Je le regardais avec un peu d'incompréhension alors qu'il me faisait signe de me décaler. J'obtempérais et glissais sur l'autre côté du lit pendant qu'il attrapait un mouchoir sur sa commode et se retournait pour me le tendre. Puis il se couchait à côté de moi, le dos contre la tête de lit.

 - Qu'est ce que tu fais ? Lui demandais-je, étonnée, tout en séchant mes larmes avec son mouchoir.

 - Je me remets de la crise cardiaque que tu viens de me faire prendre et m'assure par la même occasion que tu vas réussir à finir ta nuit de manière un peu plus paisible. Ça implique bien évidemment que si tu as besoin de discuter, je t'écoute.

 - Je ne sais pas vraiment quoi dire en fait...

 - Alors ne dit rien.

 - Tu vas dormir ici ?

 - Sauf si tu me dis clairement que tu veux que je m'en aille.

Je ne répondais pas tout de suite, le regard rivé sur son sweat noir. Il fixait le mur en face de lui, puis détournait ses yeux sur moi en attendant que je lui dicte ce qu'il devait faire. Je le regardait à mon tour, son visage avait l'air beaucoup plus apaisé que quand je l'ai laissé dans le salon, il avait de nouveau cette lumière dans les yeux si hypnotisante, qui, je le sentais, pouvait me faire vriller d'une seconde à l'autre. J'avais clairement envie qu'il reste là, près de moi, et j'allais le laisser faire.

 - Non, reste.

Son visage s'illuminait d'un petit rictus satisfait, puis il se remit à fixer le mur, cette fois en tendant son bras au dessus de mon oreiller. Je ne savais pas s'il s'agissait d'une invitation, mais je comprenais difficilement comment cette position pouvait être confortable de manière naturelle, donc sans me poser trop de question, je me rapprochais et posais ma tête sur son torse. Il rapprochait alors sa joue du haut de mon crane et déposait son visage dessus en refermant son étreinte sur mon épaule, ce qui m'incitait à passer mon bras de l'autre côté de sa hanche. Nous restions comme ça, sans rien dire, pendant de longues minutes, puis je me rendormais contre lui, bercée par sa respiration régulière et me sentant bien plus apaisée, jusqu'au lever du soleil.

J'ai capturé ta mélodieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant