Chapitre 3

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Noah ne pensait pas devoir se taper la vaisselle, mais il fallait croire qu'en ce jour, tout était contre lui. Entre la route, la purge de Stiles dans le désert et son inquiétude concernant la possibilité d'être découvert... Le shérif peinait un peu à encaisser. Alors si, en plus de tout cela, les appareils ménagers commençaient à le lâcher... Il allait vouloir se coucher avant même d'avoir pu faire quoi que ce soit. Enfin, que pourrait-il avoir à faire à cette heure-ci, de toute manière ?

S'il y en avait bien un qui dormait, d'ailleurs, c'était Stiles, dont l'épuisement était réellement palpable. Noah savait fort bien qu'il avait toujours besoin de repos après une purge, mais chaque fois, il ne pouvait empêcher son ventre de se nouer. Si ce genre de choses n'arrivait pas si souvent que cela, c'était toujours difficile, car un peu plus long à chaque fois. Et cette fois-ci... Stiles dormait vraiment beaucoup. Noah n'était pas sans savoir ce que cela signifiait : autant dire que son moral s'en retrouvait sapé. Il avait l'habitude d'un fils solaire, hyperactif, toujours dans le mouvement. Alors dès qu'il se purgeait... Noah savait que les prochaines heures seraient déprimantes pour lui. S'il était content que son fils se repose au lieu de faire le fou, il était toutefois difficile pour lui de réprimer cette tristesse si particulière qui ne manquait jamais de pointer le bout de son nez. Il détestait réellement cette situation... Contre laquelle il ne pouvait malheureusement rien faire.

Personne ne pouvait arrêter la chute d'un X. Stiles était en quelque sorte... Arrivé à maturité. Sa déchéance était en marche.

Noah aimerait se dire qu'il devrait profiter de lui à fond vu qu'il savait depuis le départ que c'était ce qui arriverait, mais... Il n'y arrivait pas. Parce qu'au final, il ne s'y était pas préparé, contrairement à Stiles. Il avait vécu au jour le jour, enchaîné les heures de boulot sans les compter... Et c'était seulement ces derniers temps qu'il se rendait compte de son erreur – d'où sa décision future de prendre un boulot moins chronovore. S'il ne pouvait pas rattraper le temps perdu, il comptait bien éviter d'en perdre davantage. Stiles méritait qu'on lui accorde ledit temps, ainsi que toute l'attention qu'il méritait. Pourquoi fallait-il que les meilleurs partent toujours les premiers ? Noah aurait mille fois voulu prendre sa place, mourir avant lui. On ne faisait pas des enfants pour les regarder partir. On les choyait, on les aidait à prendre leur envol et on s'éteignait, en leur insufflant tout l'amour possible.

Stiles n'avait même pas dix-huit ans. Il ne les atteindrait jamais.

Noah stoppa tout mouvement et toute réflexion lorsque la sonnerie si familière de l'entrée de la maison se fit entendre. Un peu perplexe car ni lui, ni Stiles n'attendait personne, Noah se sécha les mains et lança un rapide scan télépathique. Il se raidit et s'évertua à chasser toute pensée négative de son esprit le plus rapidement possible. Parce qu'il reconnaissait la signature psychique de celui qui venait de presser le bouton de la sonnette.

Scott avait beau être du genre lent, il n'était pas non plus stupide et saurait percevoir les émotions de Noah si celui-ci ne les contrôlait pas. Et puisqu'il était hors de question que l'on s'interroge d'aucune manière les concernant lui et son fils, le shérif s'efforça de faire de rapides exercices mentaux, puis de se remémorer de la manière la plus détaillée possible le déroulé de la dernière affaire criminelle qu'il avait traitée. Dans ce genre de moments-là, il pensait froidement... Sans toutefois se départir de son humanité. Il faisait juste... La part des choses.

Et c'est ainsi qu'il ouvrit la porte de l'entrée, une petite quinzaine de secondes plus tard. Noah était une machine de guerre à la rapidité stupéfiante sur le plan mental, mais ça... Personne ne le savait. Personne ne le saurait jamais. Non parce qu'ici, Noah n'était rien de plus que Noah Stilinski, le gentil et un peu naïf shérif de Beacon Hills. Son visage se para automatiquement d'un semblant de sourire, de ceux qu'il arborait habituellement en présence de la meute. Scott en étant le chef, il ne devait surtout pas agir différemment – quoi qu'il n'était pas certain que le latino remarque quoi que ce soit à ce sujet.

La résurgence du phénix 2.0Où les histoires vivent. Découvrez maintenant