4. Seule...

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-Quel crétin insolent! marmonna Bronte. je vote pour le transfert immédiat de l'alicorne. 
Darek, Noland et Ramira murmurèrent leur approbation. 

Sophie caressa les naseaux de l'alicorne. Celle-ci ne voulait absolument pas se séparer de l'animal, pensa sa mère. La dispute s'était déroulé si rapidement et de façon si inattendu qu'elle n'avait pas eu le temps de réagir. 

-Pas de décision précipité, décréta Emery. 

Il attendit que le silence se fit pour poursuivre : 

-Pouvons nous sciemment ignorer le lien particulier qu'entretient mademoiselle Foster avec cette créature. 

Absolument pas, pensa Oralie. Leur relation est unique. 

Tous les Conseillers se tournèrent vers Sophie. On la devinait très gênée. 

Je me décidai enfin d'intervenir et de donner mon avis à voix haute. Je me devais de défendre ma fille. Pour cela, je m'appuyais toujours sur les émotions des gens. 

-Nous devrions donner sa chance à Sophie. Sa détermination est palpable, de même que le lien tissé entre elle et Silveny. Avantages bien supérieurs au peu d'expérience dont pourrait se prévaloir la famille Heks. 

-Je suis d'accord avec Oralie, renchérit Kenric. 

Bronte ricana (encore). 
-Bien sûr. 
Il fallait avouer que Kenric avait souvent tendance à suivre mon point de vue. En même temps c'était normal, nous avions les mêmes opinions. Nous nous complétions d'une façon totalement logique et je me demande bien ce qui adviendrait pour l'autre si l'un de nous venait à mourir. Mais n'en parlons pas, de toute façon cela n'arrivera pas. 

-Je suis moi-même plutôt d'accord, annonça Emery. 

Il n'en fallut pas plus à Zarina, Clarette et Velia pour voter favorable à Sophie. 

Celle-ci obtenait donc une égalité totale. Sauf si quelqu'un changeait d'avis. En même temps, Oralie et Sophie se retournèrent pour regarder Terik. Il était vrai qu'il parlait souvent de sa fascination pour la jeune fille, et combien il espérait qu'elle allait changer les choses négatives dans notre monde. Justement, celui-ci regardait fixement ma fille, avec un regard si perçant qu'on eu presque crû qu'il voulait la sonder à nouveau. Il ne nous avait jamais parlé du potentiel de Sophie. Il se bornait à nous dire qu'il était très puissant. 

-Je change mon vote. Je désire voir ce dont Sophie est capable. Si la créature ne fait pas de progrès probants, nous pourrons toujours réexaminer la situation. 

-Bien, nous avons donc une majorité!

Alden semblait moins satisfait que soulagé. Sophie aussi semblait se détendre, mais Bronte revint immédiatement à la charge : 

-Pour l'heure, rétorqua-t-il, en lançant un regard meurtrier à Sophie. L'alicorne doit être envoyée au Sanctuaire le plus tôt possible. Sans avancée rapide de votre part, nous n'aurons d'autre choix que de nous tourner vers les Heks. 

-Je serai à la hauteur, promit Sophie. 

Je reconnaissais bien là la détermination que j'avais détecté lors de ma première entrevue avec elle. 

-Nous verrons. Et dites bien à votre père que nous surveillerons la situation de près. 

-Ce n'est pas mon père. 
La réplique de Sophie claqua dans l'air comme un coup de fouet. Il est vrai que le refus de Grady devait l'avoir blessé car en refusant le poste, il refusait aussi de nous aider à capturer les gens qui avaient fait tant de mal à Sophie. 

-Quoi qu'il en soit, voilà une bonne chose de réglée, déclara Alden avec un petit sourire forcé. Les Conseillers espéraient te voir à l'œuvre avec Silveny, Sophie, mais je pense qu'il vaut mieux remettre la démonstration à une autre fois. Avec moins d'excréments, peut-être. 

Ma fille grimaça et je me retins de rire. Je vis Zarina, Kenric et Clarette sourirent également, tandis que nous sortions tous nos éclaireurs. Nous devions maintenant nous réunir au Palais de l'Eminence afin de remettre la situation au clair et d'avancer sur le reste de nos dossiers. 

-Je dois partir quelques jours pour ma prochaine mission. Peut-être pourrions-nous nous réunir à mon retour ? 

Je remarquai un discret clin d'œil qu'il lança à Sophie mais je n'en toucha mot à mes collègues. Sans doute Sophie devait-elle confier des informations importantes à elle et cela ne devait pas se savoir. Je ressentis tout de même un pincement au cœur car elle aurait préféré être celle à qui Sophie se confiait en cas de problème, même si elle aimait savoir que sa fille savait à qui s'adressait en cas de problème. 
Nous partîmes et nous laissâmes entraîner dans la lumière.
Nous atterrîmes au Siège de l'Éminence, où nous décidâmes d'attendre le retour de Lord Alden pour discuter de notre première rencontre avec l'alicorne.
Nous rentrâmes donc tous dans nos bureaux. J'y commençais à traiter mes dossiers mais je m'aperçus bien vite que je n'étais pas concentrée. Cela me faisait cet effet à chaque fois que je voyais ou qu'on me parlait de ma fille. À chaque fois je remettrais ma vie en question. Sa présence dans les Cités Perdues me torturait. En même temps cela m'effrayait et j'appréhendait à chaque fois de la voir mais de l'autre, je voulais passer ma vie à m'occuper d'elle et à tenir mon rôle de mère auprès d'elle. Mais c'était impossible et cela me brisait le cœur. Je savais que je n'arriverais à rien pour le moment, je décidai donc de sortir me promener autour de nos Palais. En ce moment, j'avais souvent tendance à me laisser distraire, il faudrait pourtant que je me ressaisisse car nous devions gérer la situation de crise qui était en train de s'installer.

Je sortis donc et commença à marcher le long du fleuve qui borde nos maisons. 
Soudain, une voix m'interpella.


Vous pensez que c'est qui ?

Gardiens des Cités Perdues selon Oralie tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant