Chapitre 3 : un fameux 15 mai 2019

557 13 7
                                    

Il est 9 heures du matin ce fameux 15 mai 2019 et je me réveille gentiment. Au moment du réveil, je me dis que je suis assez folle d'avoir organisé cela et le stress m'envahit déjà. Je me dis que le temps va être long avant 15 heures et j'aurais presque envie d'avancer le rendez-vous. Mais cela est impossible, je sais très bien que Marc a bossé de nuit, et qu'il veut certainement se reposer un peu avant que l'on se voie. 

Si j'étais toute guillerette après avoir fixé le rendez-vous, à H-6 je commence presque à déchanter. La météo n'était pas très engageante : même s'il ne pleut pas, les températures n'ont pas pris l'ascenseur comme on aurait pu l'espérer à mi-mai et je me vois mal aller courir dans le froid pour me changer les idées. Je tourne donc passablement en rond dans mon appartement, prends un bain, parfais mon épilation intégrale (je déteste les poils), regarde des bêtises à la télévision, mais l'heure n'avance pas assez vite.

Malgré mon stress, je n'ai jamais envisagé de prendre mon téléphone pour écrire à Marc pour annuler le rendez-vous. Cette manière de procéder serait pourtant simple à faire, un petit message, c'est si facile. Moi qui n'ai jamais cru au destin, c'est un peu comme si ce 15 mai 2019 doit se dérouler, comme si les dés sont déjà jetés. Alea jacta est

A 14h30, mon natel (ndlr : mot suisse pour téléphone portable) vibre : « Salut toi, je pars dans cinq minutes de chez moi. Toujours partante ? Personnellement, je me réjouis ». Je réponds  laconiquement un message banal : « je t'attends, à toute ». Moi qui voulais aussi savoir si un homme pouvait effectivement prendre un rendez-vous pour donner du plaisir à une femme, sans rien avoir en retour, si ce n'est le plaisir de faire plaisir, son message m'apporte un début d'explication. Non seulement, cette situation ne le rebute pas, mais mieux encore, il se réjouit ! Je sais que si tout se passe bien, j'irai au bout de mon expérience.

A 15h00 précises, la sonnette de mon appartement retentit. Je suspecte Marc d'avoir attendu deux ou trois minutes dans mon immeuble pour ne pas arriver en avance ! Je respire un bon coup et lui ouvre la porte. Il est fidèle à la première impression que je m'étais faite de lui. Cheveux coupés, bien coiffé, jeans et pull très classiques, un sac à dos où je devine qu'il a pris le nécessaire pour son massage : il respire la sagesse. Il fait aussi plus jeune que ses 35 ans : j'ai l'impression qu'il a le même âge que moi. Il rigole d'ailleurs de ce fait : il a pendant longtemps passé pour le stagiaire dans ses différents jobs et aurait presque eu envie d'avoir une ou deux rides sur le front pour gagner en crédibilité. L'inverse de la plupart des femmes.

Je sais qu'en raison de sa nuit de travail, Marc est décalé dans sa journée et je lui propose un café que l'on va prendre sur mon canapé. La discussion est banale, presque timide. Mais pour couper court à toute discussion inutile qui s'éterniserait, je décrète subitement qu'il est l'heure par un « On y va ? ». Et Marc de m'inviter à me rendre dans ma chambre, de me déshabiller entièrement et de l'attendre couchée sur le dos dans mon lit.

Et voilà comment, un jour, je me suis retrouvée totalement nue sur un lit à attendre qu'un homme, qui ne m'avait vu qu'habillée jusqu'alors, ne débarque dans ma chambre. Et effectivement, quelques instants plus tard, Marc arrive en short et T-shirt, un peu comme un sportif, un léger sourire aux lèvres et vient se poser sur ma droite, à genou sur mon lit, à proximité de moi. Pour ma part, je commence à me dire que je suis folle d'être ainsi totalement nue, mais ma curiosité est tout de même la plus forte. Exclu de faire marche-arrière maintenant !

- « Tu es prête, pas trop nerveuse ? ».

- « Oui, prête. Et oui, nerveuse ».

- « Ça se voit. Ne t'inquiète pas, on va y aller gentiment. Et je te rappelle que toi comme moi, si on ne se sent pas à l'aise, on peut arrêter à tout moment. On ne se doit rien ».

La boîte à fantasmesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant