Chapitre 7 : double plaisir

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Comme prévu, mes vacances ont été sages. Partie avec une copine, j'ai pu me reposer, visiter des vestiges grecs, bronzer, boire des verres et penser à mes fantasmes, mais surtout sans en parler à ma pote qui aurait pris peur à la première évocation de la boîte. Arrivée à l'aéroport de Genève, je prends mon téléphone et reçois un message de Marc. Je rigole intérieurement, car je sais qu'il a planifié son envoi pour que je le reçoive à mon arrivée :

« Finalement, je passe la troisième semaine de mes vacances à la maison avec Pablo, un ancien collègue parisien. Je t'avertis, la nature l'a très bien doté... Plan à trois envisageable dans quinze jours. Toujours tentée ? ».

Ce message est accompagné d'une photo du gaillard qui a priori pourrait me plaire. Le fait qu'il soit bien membré me laisse par contre totalement indifférente. Je réponds à Marc que cette idée me tente, mais que je compte m'occuper moi-même de l'organisation de la rencontre et de la suite éventuelle. L'expérience particulière avec Carole chez Marc sans celui-ci me reste quelque peu en travers de la gorge et je me dis qu'il vaut peut-être mieux prendre les choses en mains cette fois-ci.

Deux semaines plus tard, un dimanche après-midi, je retrouve Marc et Pablo à Lausanne, au bord du lac Léman. On est en plein mois d'août et mon idée est de faire connaissance simplement en mangeant une glace, en regardant les cygnes, le lac, la France voisine et les bateaux majestueux de la Compagnie Générale de la Navigation. Je n'ai strictement rien promis pour la suite, et au moins ainsi le Parisien profite minimalement de la beauté du paysage suisse.

Lorsque j'ai vu Pablo arriver, j'ai eu un léger sourire. Assez musclé, le gars fait vraiment type viril et je dois bien avouer qu'il me plait d'emblée. Marc et lui semblent bien s'entendre et j'ai l'impression d'avoir deux potes qui viennent me voir. Je fais la bise aux deux, car Marc et moi ne nous affichons pas en public. Nous ne sommes pas un couple et c'est très bien ainsi.

Il fait chaud et le bord du lac est noir de monde. Nous optons pour une glace à l'emporter, que nous allons manger sur un muret qui protège les quais de l'eau par grand vent. L'emplacement et le monde aux alentours ne sont pas vraiment propices à des discussions intimes. J'apprends donc que Pablo est infirmier dans un hôpital parisien et qu'il connait Marc, car celui-ci a travaillé à Paris quelques temps. Le Parisien me dit qu'il n'a pas l'intention de venir travailler en Suisse, car il se sent bien dans la Ville Lumière. Tant mieux, je ne l'aurai jamais comme collègue, ce qui l'aurait quelque peu disqualifié.

Notre glace terminée, nous nous éloignons quelque peu de la foule. En nous rendant dans un endroit moins joli, mais surtout moins peuplé, nous pouvons aborder d'autres sujets. Pablo me révèle qu'il n'est pas forcément un libertin, mais qu'il a déjà effectué quelques plans à plusieurs, jamais avec Marc. Je sens de l'intérêt dans ses paroles et j'en prends acte. Je lui décris ce que je recherche, que je veux être en maitrise complète de l'événement, même si je suis en infériorité numérique. Les deux hommes approuvent totalement cette manière de voir les choses. J'avoue que je me projette de plus en plus au milieu de ces deux gars et je commence à être excitée.

Marc me propose alors de nous rendre chez moi. C'était une éventualité que j'avais envisagée, même si j'avais plutôt pensé qu'on se reverrait un autre jour, si affinités il y avait. Mais bon, il n'est même pas 15 heures, j'ai deux jours de congé devant moi et les deux gars sont en vacances, je n'ai pas vraiment d'arguments pour repousser l'inéluctable. Quant au fait de nous rendre chez moi, c'est effectivement le plus simple, j'habite en ville.

Nous nous dirigeons vers le métro. Bien qu'étant une ville relativement petite, Lausanne dispose de ce moyen de transport qui facilite beaucoup les déplacements entre le haut et le bas de cette cité très pentue. Dans le métro, nous restons debout. Le trajet va durer un peu plus d'un quart d'heure et j'ai en tête qu'arrivés chez moi, cela va déraper. Les personnes qui sont présentes dans la rame ne peuvent se douter de rien : pour le moment, nous sommes juste trois amis qui rigolons ensemble. Pourtant, je ne sais plus trop que dire, je stresse à fond.

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