10 août - 0 h 27 - Palacio Inn Motel
S'il me restait des ongles à ronger, je n'hésiterais pas. Au lieu de cela, je m'attaque maintenant à ma peau en espérant distraire mon esprit de ce qu'il se passe. Mais, depuis que j'ai vu arriver toute une équipe médicale accompagnée de divers matériels, ça m'est impossible.
D'après ce que j'ai compris, il s'agit des employés de Rhéa qui la suit dans chacun de ses déplacements en cas d'urgence. D'une certaine manière c'est rassurant, mais d'une autre, ça prouve la complexité du cas d'Adam.
Ils l'ont amené dans une chambre du motel au rez-de-chaussée, quant à moi, je suis installé sur le sol face à la porte, guettant le moment où elle s'ouvrira. Mais ça n'arrive pas, elle reste perpétuellement fermée depuis presque une heure.
La compagnie des trois hommes n'arrange rien à la situation. J'ai l'impression d'être épié, comme s'ils attendaient qu'une quelconque crise d'angoisse ou de larme finisse par se déclencher. J'imagine que ce serait une réaction plutôt logique, et pourtant je ne fais rien. Je patiente et observe en silence et surtout seule, comme toujours.
Je sens une petite tape sur mon épaule me forçant à détourner mon attention, je regarde alors Warren m'offrir un sourire timide en s'installant à mes côtés, ce qui m'étonne. J'aurais pensé que ce serait Sacha le premier à venir m'embêter.
Il me tend son téléphone sur lequel est inscrit quelque mot : « Elle est douée. »
Je me surprends à sourire à mon tour, même s'il tente de me rassurer avec ses mots, il met surtout en avant Rhéa et je trouve ça adorable.
Je hoche la tête alors que le rouquin nous rejoint. Arès, lui, reste en retrait à tel point que je ne l'aperçois pas dans mon champ de vision.
— Il a raison, Adam va s'en sortir.
J'ai envie d'y croire, vraiment. Mais la pression que je sens dans ma poitrine me comprime tant que je suis incapable d'être optimiste. L'angoisse que je ressens à cet instant est tellement puissante que chaque bouffée d'air que j'inspire est plus douloureuse que la précédente. J'ai l'impression que cette peur ne s'interrompra jamais. C'est sans doute véridique, lorsqu'on est attaché à quelqu'un s'inquiéter pour cette personne, est inévitable.
— Vous sortez ensemble depuis longtemps ? Me sonde Sacha.
Un léger gloussement m'échappe alors que je me pince l'arrête du nez. La relation que nous partageons a toujours eu un don pour perturber les gens. La limite de cette dernière n'est pas précise autant pour nous que pour ceux qui s'interrogent.
— On ne sort pas ensemble.
Je tourne mon attention vers le rouquin qui affiche un air surpris dont je me délecte. C'est amusant d'être capable de provoquer ce genre de réaction avec une phrase aussi simple.
J'entends Warren taper à toute vitesse sur son clavier aussi stupéfait que son camarade et me montre ses mots : « mais tu as dit que vous couchiez ensemble ? »
D'une certaine manière, j'apprécie qu'il n'essaie pas de minimiser mes mots et qu'il soit aussi direct. J'ai toujours détesté les personnes qui avaient tendance à tourner autour du pot, c'est une perte de temps considérable.
VOUS LISEZ
Dagger's Blood
Roman d'amourElle ne connaissait qu'un côté de notre monde. Celui qui détruisait les âmes les plus pure et emportait les espoirs. Fille d'un dirigeant redouter, elle n'avait cesser de s'en détacher mais telle une sangsue, elle en était prisonnière. Son avenir ét...