Chapitre II

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Deux Plateaux vallon, quartier d'Abidjan, une 4x4 ayant à son bord quatre passagers armés jusqu'aux dents, roule à vive allure, créant sur son passage des collisions de véhicules. Non loin des lieux, deux agents se préparant à rentrer au commissariat pour leur rotation, sont alertés par radio qu'un cambriolage vient d'être commis dans une bijouterie à quelques rues de leur position. Ils déclenchent leur sirène et décident de se rendre sur les lieux. Seulement que, le lieutenant Olivier Djaki, marié le week-end précédant et son coéquipier André Achi, père de deux magnifiques petites filles et amoureux fou de sa femme, ne s'attendaient pas à voir braquer sur eux depuis la voiture qu'on leur a signalé, une arme automatique qui envoie des rafales sur leur véhicule.
Olivier et André, touchés mortellement, se tiennent la main et le premier expire après le second.

- En plein dans le mille ! se félicite Riggi, avant de donner un baiser à son arme.
- Tu es sérieux là ? demande Goutin, le chef attitré du gang. Nous sommes en pleine course-poursuite avec des flics sortant de partout comme s'ils s'attendaient à nous et toi, au lieu de rester concentrer, tu copines avec ton arme.
- On va les semer, t'inquiète pas, le assure ce dernier.
- Ferme ta gueule, idiot ! Je n'ai pas besoin de ton avis en ce moment, mais que Terry et toi, brisiez le pare-brise.
Terry et Riggi, assis à l'arrière, échangent de regards, comme si l'idée ne les enchantait pas du tout. Même s'ils sont bien armés et ont assez de munitions, c'est sûr qu'ils ne tiendront pas plus de cinq minutes contre ce bataillon derrière eux. Mais Goutin, étant connu pour quelqu'un qui ne se fait pas répéter deux fois, n'a pas eu besoin de le faire car de sa crosse, Terry donne le premier coup à la vitre rebelle qui cède au cinquième avec l'aide de celle de Riggi.

- Vire à Gauche, ordonne Goutin à Bigui le chauffeur qui a les mains couvertes de sueur et serrées autour du volant comme si sa vie en dépendait. Le son accentué des sirènes le rend nerveux, et Goutin qui se fraie un chemin difficilement pour se rendre à l'arrière du véhicule, n'arrange pas du tout les choses.

Il tire le premier coup de feu et s'ensuit une fusillade musclée entre la police et les malfrats qui trouvent d'un coup que les deux sacs remplis de bijoux qu'ils ont braqués il y a trente minutes, gênant. La police réussit à crever les pneus du véhicule, envoyer en l'air les deux rétroviseurs, et atteindre Riggi à l'epaule. Manifestement il ne font pas le poid, comprend Goutin qui pense qu'il lui faut un plan B ou c'est la mort assurée.
- Fait irruption dans une de ces villas, il nous faut nous mettre à l'abri immédiatement, hurle-t-il.
Bigui obtempère, affrontant le grand portail en fer de couleur vert devant eux. Le gardien des lieux, lisant sa bible, tombe à même le sol au bruit puissant de l'entrechoquement des deux métaux. Il reste dans sa position quelques secondes en entendant le son des sirènes se rapprocher puis, se traînant au sol, s'approche de la porte entrouverte et aperçoit quatre hommes armés et cagoulés descendre de leur véhicule criblé de balles. Deux d'entre eux aident tant bien que mal après qu'un a l'aide d'un coup de pied violent ai brisé la porte, un autre à entrer à l'intérieur de la maison. Puis avant de disparraitre derrière la porte, habillé d'un jeans et d'un tee-shirt noir en dessous d'une chemise verte trehilli, de grande taille et d''un corps bâti comme un gladiateur, le tout dernier tire un coups de feu en l'air.
Après quelques secondes, Maxime, fils spirituel et gardien du pasteur Hugues, se sentant hors de danger, sort de son refuge encore sous l'effet de choc et se retrouve face à une dizaine de flics les armes braquées sur lui.
-Les mains en l'air monsieur, à plat ventre monsieur, plus un geste monsieur hurlaient-ils de voix graves et puissantes
Ce n'étais pas dans un rêve ni dans film, c'est la réalité. Plus fort que lui, il s'écroule et est immédiatement secouru par les hommes du commissaire Djaki qui range son arme avant de couper l'appel persistant de son épouse.
L'homme n'est pas en état à gérer une scène de ménage. L'heure est grave, terriblement. Une famille vient d'être prise en otage par un gang dont les atrocités sans pareilles étaient une marque indélébile à sa mémoire l'empêchant même de dormir. Il pense à ces deux officiers tués à bout portant il y a seulement cinq minutes, à tous ces morts que ces derniers laissaient après leur braquages et ne peut nier l'évidence, cette famille à l'intérieur allait vivre son pire cauchemars et les sauver tout en evitant le pure est désormais sa priorité s'impose-t-il en fixant fermement la villa.

LEARDEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant