L'enfer et la joie

Chapitre 3 : La pause

Après la pause de dix heures, nous allons en permanence. J'ai travaillé environ une demi-heure en me renfermant dans ma bulle lorsqu'une voix chuchote à mon oreille:

-Tu peux me dire ce qu'il y a à faire pour demain ? Je reconnaitrait cette voix entre milles. Logan ! Je me retourne un peu trop précipitamment et me retrouve à quelques centimètres de son visage. Le rouge me monte aux joues tandis que je me recule pour reprendre contenance et lui répondre d'une traite :

-On doit finir l'exercice de maths qu'on a commencé en cours avec la prof, faire la carte mentale en sciences et le bilan en anglais. Il me remercie en souriant après quoi il retourne s'asseoir. Lorsqu'il est assez loin de moi je m'aperçois que j'avais arrêté de respirer et prends aussitôt une grande bouffée d'air frais.

Je voulais me replonger dans mes leçons mais son visage aussi proche du miens me revient en mémoire chaque fois que j'essaye d'apprendre une phrase de français. J'abonne, de toute façon je m'était assez bien avancée, et prends mon livre pour me vider la tête. C'est le tome trois d'Autre-monde, ma saga préférée ! : "Le cœur de la terre". J'essaye de lire durant 5 minutes mais je relis trois fois les mêmes lignes sans en comprendre un traitre mot. Mon cerveau est déconnecté de la réalité. Lorsque j'abdique enfin face à celui-ci, Arya vient me voir pour me demander mon agenda. Décidément, aujourd'hui , ils semblent s'être passé le mot pour ne pas noter leurs devoirs ! J'en profite pour lui glisser :

-Faudra que je te parle après. Elle me fait une tête surprise puis sa tête de "j'ai hâte de savoir ça". 

Lorsque le pion nous dit de sortir, j'ai déjà rangé mes affaires depuis dix minutes et constaté que les autres ne s'étaient même pas donné la peine de les sortir. Je me dirige vers Arya en courant presque tellement j'ai hâte de le lui dire. Mais quand je lui annonce la nouvelle, elle me rit au nez. Je me sent bête d'en avoir fait toute une histoire . Après tout, il m'a juste demandé les devoirs. Comme tant d'autres avant lui. Ils savent tous que je suis une des plus bosseuse de la classe avec Abbie. Il m'a juste demandé cette information un peu trop proche de mon visage c'est vrai. Mais ce n'était pas si "incroyable" que ça après tout.

Suite à ma déception, nous nous dépêchons d'aller en cours maths avant que Mme JOHNSON ne s'aperçoive de notre retard. Durant le cours, elle nous félicite de nos dernières évaluations "très réussies" d'après elle. Je suis assez fière de moi lorsque je reçoit mon 19/20. Je regarde Arya, elle a eu 15/20. Elle est légèrement déçu. Après le cours assez animé par Isaac et Aiden un mec assez drôle de notre classe, nous allons poser nos affaires dans notre casier puis nous nous dirigeons vers les escaliers.

Ah oui j'ai oublié de vous présenter la cour ! Elle est sur deux niveaux : en bas le terrain multisport, avec les toilettes masculines et la vie scolaire juste à côté. En haut les tables de ping-pong avec le self sur la gauche, au milieu les toilettes féminines. Autrement dis notre "deuxième chambre" ou notre "quartier général" si vous préférez. Sur la droite le foyer, on peut y faire des jeux de sociétés le midi, nos heures de perm bien sûr, nos devoirs quand il est ouvert le matin ou tout simplement se réchauffer quand il est fait 0° dehors et qu'on arrive à 7h du mat'. Au centre de tout ça, des petits escaliers sur le côté des bâtiments et des grandes marches pile au milieu qui servent plus "d'amphithéâtre extérieur" où on peut s'asseoir que de marches.

Tout ça pour dire que nous nous sommes assises sur ces grandes marches en pierres puis nous avez discuté de tout et de rien. Vers midi et demi, on est retournées aux casiers chercher nos cahier d'espagnol pour s'entrainer à l'oral qui aurait lieu cet après- midi. Il portait sur un sujet que je connaissais bien, la guerre civile espagnole, au vu de mes origines. Mon grand-père avait la double nationalité. Il m'a donc appris énormément de chose sur mon pays de cœur même si la France compte aussi énormément pour moi.

Après cette préparation, qui m'a semblé de trop courte durée mais qu'Arya trouvait déjà trop longue, nous partons manger au self. Aujourd'hui, c'est pâtes carbos. On va pas se plaindre c'est un des plat qu'ils font le mieux. Le riz est dix fois trop salé, les légumes je vous en parle même pas : immangeables, le goût a déserté nos assiettes depuis bien longtemps, ne reste plus que la texture caoutchouteuse des aliments qui sont sensé être délicieux d'après les pubs pour la chaine de restauration nationale. Ils arrivent même à louper des pâtes, qui ne sont pas au beurre mais à l'huile ! Quoi que, je dirais plus de l'huile aux pâtes tellement elles baignent dedans ! En dessert, je prends un yaourt, il reste plus que ça vu que c'est le dernier service qui nous est destiné aujourd'hui. Après ce bref répit qu'est la pause du midi, c'est le retour en cours.