L'enfer et la joie

Chapitre 13 : Carrie

J'arriva au château assez vite grâce aux indications d'April à l'aller qui m'avaient permis de faire le trajet sans trop de difficultés. Je passa les portes immenses du château après que les gardes aient contrôlé qui j'étais. Ils m'avaient promptement reconnue. Apparemment ici, j'était une véritable star pour eux !

Arrivée dans le hall, je ne savais pas trop où aller. Une petite tête blonde s'avance vers moi avec timidité. Elle devait avoir environ le même âge que moi mais était légèrement plus petite. Elle avait les yeux marrons et un joli petit visage rond couvert de petites taches de son. Elle me tendit la main :

-Bonjour ! Je m'appelle Carrie ! S'exclama-t-elle avec un enthousiasme éclatant. Tu dois être Kally. J'ai beaucoup entendu parler de toi. Je suis enchantée de te rencontrer !

-Salut, je ne savais pas que j'étais si populaire ! m'exclamais-je mi- riante, mi- apeurée. J'ai l'impression que tout le monde me connais ici. Ça fout la trouille quand-même.

-C'est vrai que ça doit être stressant d'être mise comme ça, d'un seul coup dans la lumière. Pour tout te dire j'y suis depuis toute petite donc j'y suis habituée. répondit-elle

-Comment ça ?

-Ahhh mais en fait personne n'a pris le temps de te présenter les habitants et leurs histoires !!! On va remédier à ça tout de suite. Tu dois savoir tous les ragots !! Bon je vais quand-même commencer par me présenter. Je suis la fille d'Ava qui est une leader que tu as déjà dû rencontrer non ?

-Oui c'est elle qui m'a fait visiter le centre de la ville, là où la précédente faille a frappé.

-Ohhhh ne parle surtout pas de ça ! Chez nous le sujet est très tabou !! S'esclaffa-t-elle avec stupeur.

-Oh bien sûr, désolée. J'aurais dû m'en douter. Mais je n'aurais jamais pensé qu'Ava avait une fille.

-Oui je sais ma mère peut paraitre froide et inatteignable au premier abord... Elle l'est un peu avec moi aussi mais c'est qu'elle consacre tout son temps aux habitants de cette ville et je suis fière d'elle, je ne dis pas le contraire. Elle considère que c'est de son devoir de les faire passer avant sa famille. J'ai l'habitude désormais, mais il est vrai qu'elle me manque parfois.

-Et ton père ? La questionnais-je.

-Mon père n'a jamais voulu reconnaître que j'étais sa fille. Il a disparu quand il a appris que ma mère allait avoir un enfant. Elle est tombé enceinte, à 17 ans à peine et était en bonne voie pour devenir leader. Elle ne voulait pas perdre sa place alors, dès ma naissante, elle m'a confier à une nourrice. Puis, elle a continué à travailler dur jusqu'à avoir ce poste 1 an plus tard. C'était la plus jeune leader de l'histoire. Tout le monde connait son histoire et l'admire désormais.

-Ohhhh c'est effectivement admirable... Mais Carrie ? Tu as dû te sentir très seule durant toute ces années ?

-Ohhhh bien sûr quand j'étais petite c'était difficile de ne pas la voir s'occuper de moi aussi souvent que les autres mais j'avais ma nourrice et je voyais ma mère tous les soirs enfin presque... Mais ne t'inquiète pas aujourd'hui, j'y suis habituée et je le vis parfaitement bien. S'écrit-elle avec un regain d'énergie soudain. Et toi ? Raconte moi un peu ton histoire. Tout ce qu'on sait c'est que tu es sensée nous sauver de la prochaine faille.

-Et bien j'ai une petite sœur de 13 ans,  j'ai 15 ans et deux parents qui travaillent, pour ma mère dans l'immobilier et mon père, dans le dessin de bandes dessinées.

-Ohhhh mais ça doit être géniale de dessiner à longueur de journée ! Quoique le sport me manquerais au bout d'un moment. Je fais du basketball et de la natation. M'explique-t-elle devant mon regard interrogatif.

-Ohhhh mais ça doit être génial !!! J'ai toujours rêvé de faire du basket mais j'ai pas le niveau des joueuses de mon quartier , elles m'auraient rejetée. Mais je fait de la danse, moderne jazz. Je ne sais pas si tu connais..

-Mais si bien sûr j'ai une amie qui en fait je pourrais te la présenter si tu veux et tu pourras continuer à danser ici avec elle, si tu le souhaite. Et puis, pour le basket, tu ne devrais pas t'imposer de limites. Je t'apprendrais pour que tu puisses montrer à ces filles ton talent !

-Oh merci beaucoup, Carrie ! Ah et au fait je viens de me rappeler que je dois aller voir April. Tu saurais m'indiquer où elle se trouve ?

-Oui bien sûr, suis moi. Je la suivis donc en silence. J'avais déjà énormément d'admiration pour cette fille. Et je sentais qu'on allait vraiment bien s'entendre. Nous traversâmes plusieurs salles de différentes tailles et couleurs avant d'arriver dans une chambre aux murs grenats surmontés de dorures dans les angles et sur le plafond. Le lit à baldaquin était arrondit et tout en or. Ses rideaux bordeaux légèrement brillants entouraient le grand lit majestueux. On le discernait au fond de la pièce octogonale. Devant celui-ci, une grande étagère, qui arrivait presque au plafond. Sur la droite, un bureau en bois clair verni occupait un coté tandis qu'une vitre prenait trois cotés dont celui du bureau. En bas d'une des fenêtre non occupées par le bureau, une petite banquette surélevée par des cases qui semblaient remplies de livres. Tandis que lorsqu'on tournait la tête vers la gauche, on apercevait une penderie qui couvrait deux pans de l'octogone du sol au plafond. Ses portes étaient toutes deux agrémentées de miroirs. Sur les deux côtés restants, de part et d'autre du lit, des étagères décoraient avec des maquettes les parois le la chambre.

April apparue du côté droit du lit elle était masquée par l'étagère. La femme me découvrit avec surprise comme si elle avait oublié ma venue :

-Kally !!! Mais qu'est-ce que tu fais avec Carrie ? Tu n'étais pas sensée revenir avec Elijah ?

-Euh je ne sais pas, il ne me l'a pas proposé en tout cas. Mais c'est pas grave Carrie m'a bien indiqué le chemin ! Ne t'inquiète pas.

-Bien, bien. Murmura-t-elle un peu déboussolée. Suis-moi. Je vais te présenter tes autres mentors. Je l'accompagna donc dans le dédalle de couloir du château. Nous arrivâmes dans une chambre identique à celle que nous venions de quitter à la différence de la couleur. Celle-ci est rose et magenta. De plus, le remplissage des étagères différait. Ici les maquettes avaient laissé place à des livres de langues, d'histoire, de mathématiques ou encore de sciences. Un homme imposant, d'une quarantaine d'années, se tenait au centre de la pièce. Je le reconnu immédiatement : c'était un des leaders que j'avais vu tout à l'heure !