Chapitre sans titre 29

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On aurait dit la croissance d'un arbre en accéléré. Une tête sortit du sol, puis des bras poussèrent, puis des jambes. Un instant plus tard, un homme se tenait debout à l'endroit où Croûtard était tombé. L'homme, recroquevillé sur lui-même, se tordait les mains. Il était petit, le sommet de son crâne était chauve, entouré de cheveux fins en bataille. Il avait conservé quelque chose du rat dans son nez pointu.
-S...Sirius...R...Remus...Mes chers vieux amis !
Black leva sa baguette, mais Lupin lui attrapa le poignet en lui lançant un regard noir.
-Te voilà de nouveau parmi nous, Peter, dit Lupin d'un ton assez froid. J'aimerais que tu m'aides à éclaircir quelques points obscurs si tu veux bien...
-Remus, dit Pettigrow d'une voix haletante, tu ne vas pas le croire quand même...Il a essayé de me tuer et il veut encore me tuer ! Je savais qu'il me poursuivrait et qu'il essaierait à tout prix de me retrouver ! Ca fait treize ans que je m'y attends !
Black éclata de rire, d'un horrible rire sans joie.
-Ce n'est pas de moi que tu t'es caché pendant treize ans, tu savais que j'étais enfermé à Azkaban. Tu t'es caché des anciens partisans de Voldemort. Et maintenant tu te caches de Voldemort. Il pense que tu es mort, sinon il te demanderait des comptes. Il a retrouvé Lena et les Potter grâce aux renseignements que tu lui as donnés, mais son pouvoir a été détruit ce soir-là.
-Je dois t'avouer, Peter, ajouta Lupin, que j'ai du mal à comprendre pourquoi un innocent passerait volontairement treize années dans la peau d'un rat...

-Innocent mais terrifié ! couina Pettigrow. Si les partisans de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom me cherchaient, c'est parce que j'avais envoyé un de leurs meilleurs amis à Azkaban. L'espion Sirius Black !
Black lança un grognement qui rappelait l'énorme chien dont il avait pris la forme auparavant.
-COMMENT OSES-TU ? Moi, un espion de Voldemort ? Moi, trahir Lena ? C'est toi Peter qui l'as trahie. Tu aimais l'avoir auprès de toi pour te protéger, n'est-ce pas ? Jusqu'au jour où tu as compris qu'elle ne gagnerait pas face à Voldemort. Ce jour-là tu l'as trahie.
Des larmes s'échappaient à présent des yeux de Sirius Black, des larmes qu'il n'essayait pas de retenir.
-Elle avait fait de toi son Gardien du Secret, elle te faisait confiance, siffla Black avec tant de hargne que Pettigrow recula d'un pas. Pareil pour Lily et James.
Pettigrow ouvrit et referma la bouche à plusieurs reprises. Il semblait avoir perdu la faculté de parler et gardait les yeux fixés sur Black comme s'il était hypnotisé.
-Croyez-moi, reprit Black d'une voix grave et profonde. Croyez-moi, je ne les ai jamais trahis. Je les aimais. J'aurais préféré mourir plutôt que de les trahir.
A côté de moi, Harry hocha la tête en signe d'approbation.

-Non !
Pettigrow tomba à genoux. Le signe de tête de Harry avait apparemment scellé sa condamnation à mort.
-On le tue ensemble ? demanda Black.
-Oui, dit sombrement Lupin. Tu as livré nos amis à Voldemort, Peter.
Pettigrow fondit en larmes.
-Que pouvais-je faire ? Le Seigneur des Ténèbres...J'avais peur, il m'aurait tué.
-Alors tu aurais dû mourir plutôt que trahir tes amis, rugit Black. Mourir comme nous serions morts pour toi s'il l'avait fallu !
-Tu aurais dû comprendre, dit Lupin, que si Voldemort ne te tuait pas, c'est nous qui le ferions. Adieu, Peter.
Je me tournai vers le mur.
-NON ! cria Harry.
Black et Lupin s'immobilisèrent, leurs baguettes magiques levées.
-Harry, c'est à cause de cette vermine que tu n'as plus de parents, gronda Black.
-Je sais, dit mon cousin. Mais il faut l'amener au château. Nous le livrerons aux Détraqueurs et il ira à Azkaban.
Black et Lupin échangèrent un regard puis d'un même mouvement, abaissèrent leurs baguettes.
-Très bien, dit Lupin.
Il releva sa baguette, de fines cordes jaillirent et un instant plus tard, Pettigrow était ficelé et bâillonné.
-Mais si jamais tu te transformes en rat, Peter, grogna Black, cette fois nous te tuerons.
D'un coup de baguette magique, il fit apparaître deux grosses paires de menottes.

S'engager dans le tunnel ne fut pas une mince affaire.
-Tu sais ce que ça signifie, de livrer Pettigrow ? me dit soudain Sirius.
-Vous allez franchir de nouveau les grilles de Poudlard en homme libre, répondis-je. Harry a eu raison.
Sur le visage émacié de Sirius Black se dessina alors un sourire. On aurait dit qu'un être de dix ans plus jeune venait soudain d'apparaître.
Quelqu'un appuya sur le noeud de la racine qui permettait d'immobiliser le Saule Cogneur et on put se hisser au-dehors sans déclencher la fureur des branches.
Le parc était plongé dans l'obscurité. Tous les élèves étaient à présent dans le Poudlard Express qui les ramenait chez eux pour les vacances. On avança en silence en direction du château tout en se demandant s'il restait encore quelqu'un à Poudlard.
Soudain, il y eut une éclaircie dans le ciel. A présent, la lueur du clair de lune baignait les alentours.
Lupin s'était brusquement immobilisé. Sirius se figea, un bras tendu derrière lui pour me faire signe de m'arrêter également.
-Remus, mon ami...bredouilla Sirius. Tu as pensé à prendre ta potion ce soir ?
Lupin se retourna, un sourire aux lèvres.
-Oui, avant de lire la carte heureusement. Sinon je l'aurais certainement oubliée dans l'agitation et alors, je n'ose imaginer ce qui aurait pu se produire ! Mais je serai un loup inoffensif ce soir...

Trente minutes plus tard

On n'est jamais trop prudent. Hermione et moi, nous avions jugé préférable d'accompagner le professeur Lupin jusqu'à son bureau et de l'y enfermer. En effet, notre professeur de défense contre les forces du mal poussait des grognements à présent. Sa tête était plus allongée qu'à l'ordinaire, son corps également. Ses épaules étaient plus voûtées, des poils commençaient à apparaître sur son visage et ses mains se recourbaient pour former des pattes.
-Voilà une bonne chose de faite, dis-je à Hermione. On ne va pas pouvoir tout gérer en même temps.
On regagna l'infirmerie. Madame Pomfresh était au bord des larmes.
-Il va falloir que ça se calme, nous dit-elle en nous voyant entrer. Ils sont tous devenus fous !
C'était peu de le dire : tout le monde hurlait à présent, en un endroit où personne n'avait rien à faire. Mais le ministre de la Magie avait apparemment tenu à reprendre la conversation avec Dumbledore "à l'endroit même où elle s'était arrêtée l'année dernière", c'est pourquoi nous nous trouvions tous à l'infirmerie de l'école.

Seul le directeur parvenait encore à garder son calme, mais son ton était néanmoins assez sec quand il s'adressa à Cornelius Fudge et au professeur McGonagall.
-Parlez clairement et distinctement. Que s'est-il passé ? demanda-t-il. Minerva, je suis surpris de vous voir ici, je vous avais demandé de surveiller Peter Pettigrow.
-Il ne sert plus à rien de le surveiller, Dumbledore ! répliqua le professeur McGonagall qui, quant à elle, avait complètement perdu le contrôle de ses nerfs. Monsieur le ministre s'en est occupé lui-même ! Quand nous l'avons averti que nous avions capturé un Mangemort, il a semblé estimer que sa sécurité personnelle était menacée. Il est donc venu dans l'école accompagné d'un Détraqueur. Au moment même où ce...cette chose est entrée dans la pièce, elle s'est précipitée sur Pettigrow et...et...
Je n'avais pas besoin d'entendre la fin de la phrase. Je savais déjà que le Détraqueur avait dû infliger à Peter Pettigrow son baiser fatal.
-Et alors, ce n'est pas une grosse perte ! s'emporta Fudge. Apparemment, il a été responsable de plusieurs meurtres !
-Mais maintenant qu'il est mort, il sera plus difficile à interroger, Cornelius, dit Dumbledore, le regard dur.

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 11 ⏰

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