Poudlard et ses secrets

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Il était difficile de trouver son chemin dans le labyrinthe du château. Il faut dire que tout bougeait sans cesse. Il y avait cent quarante-deux escaliers qui n'en faisaient qu'à leur tête. Quant aux personnages représentés sur les tableaux accrochés au mur, ils passaient leur temps à se rendre visite les uns aux autres. Si j'avais parfois du mal à trouver la salle de classe, je n'eus par contre aucune difficulté à suivre les cours. L'exercice de la magie était pour moi un jeu d'enfant. Je devins rapidement la meilleure élève de Serpentard. Drago Malefoy en était vert de jalousie, ce qui allait bien avec la couleur de notre maison.
Chaque mercredi soir, nous observions le ciel au télescope. Trois fois par semaine, nous étudiions les plantes dans les serres situées à l'arrière du château. Les enchantements et les sortilèges nous étaient enseignés par le minuscule professeur Flitwick. Nous suivions les cours de défense contre les forces du Mal dans une salle de classe imprégnée d'une forte odeur d'ail, destinée selon le professeur Quirrell à éloigner les vampires et les zombies. Les cours les plus ennuyeux étaient ceux d'histoire de la magie, enseignés par le seul professeur fantôme de Poudlard. Le professeur McGonagall, quant à elle, assurait les cours de métamorphose. Dès le premier jour, elle en avait donné le ton :
-Quiconque fera du chahut pendant mes cours sera immédiatement renvoyé avec interdiction de revenir. Vous êtes prévenus.
Le cours de potions magiques était donné par le professeur Rogue, le directeur de notre maison. Il s'agissait d'un cours commun avec les Gryffondor.

Le cours avait lieu dans l'un des cachots. L'endroit était assez effrayant : il y faisait plus froid que dans le reste du château et des animaux flottaient dans des bocaux alignés le long des murs. Le professeur Rogue, un homme aux cheveux noirs et au teint cireux, ne détendait pas l'atmosphère. Sa voix était à peine plus élevée qu'un murmure, ses yeux étaient vides et froids comme l'entrée d'un tunnel. Tout comme le professeur McGonagall, il avait sa manière à lui de maintenir le silence dans une classe.
-Il n'y aura pas de baguette magique, ni d'incantation idiote dans ce cours. Je m'attends donc à ce que vous ne compreniez pas grand-chose à la science subtile et à l'art rigoureux de la préparation des potions. Mais essayons quand même : Potter ! dit-il soudain, me faisant sursauter. Qu'est-ce que j'obtiens quand j'ajoute de la racine d'asphodèle en poudre à une infusion d'armoise ?
-Je ne sais pas, Monsieur, répondit Harry, assis à côté de moi.
-Je l'aurais parié, mais essayons encore, où iriez-vous si je vous demandais de me rapporter un bézoard ?
-Je ne sais pas, Monsieur, répondit mon cousin, sans se démonter.
-Navrant. Sauriez-vous me dire la différence entre le napel et le tue-loup ?
-Non,Monsieur.
-Lamentable. A l'évidence la célébrité ne fait pas tout. Mais ça ne me surprend pas une seconde, Potter.
-Dans ce cas, pourquoi vous acharner sur lui ? Il vous suffit d'interroger quelqu'un d'autre.
Mon impertinence coûta cinq points à la maison Serpentard.

Le vendredi après-midi, nous n'avions pas cours et nous en profitions pour rendre visite à Hagrid. Il habitait une petite maison de bois en bordure de la Forêt Interdite. Il fallait traverser le parc pour s'y rendre. Il avait un énorme molosse noir qui s'appelait Crockdur. La maison ne comportait qu'une seule pièce, dont un coin était occupé par un lit massif.
Lorsque Harry lui raconta ce qui s'était passé pendant le cours de Rogue, Hagrid lui dit de ne pas y prêter attention, Rogue n'avait jamais aimé grand monde parmi ses élèves.
-Mais moi, on dirait vraiment qu'il me déteste, insista mon cousin.
Hagrid détourna les yeux.
-Une fois de plus, je ne suis pas le mieux placé pour t'en parler. Mais disons que ton père et lui n'étaient pas les meilleurs amis du monde quand ils étaient élèves à Poudlard. En fait, ils se haïssaient cordialement. Un peu comme toi et Mr Malefoy.
-Mais il s'agissait de mon père, pas de moi !
-En effet. Mais comme tu as pu le constater, tu es son portrait craché. J'essaierai de retrouver d'autres photos de tes parents.
Pendant ce temps, j'avais trouvé sur la table de Hagrid un article de journal découpé dans La Gazette du sorcier. Apparemment, la banque Gringotts avait été cambriolée. D'après les gobelins, rien n'avait été volé, puisque la chambre forte fracturée avait été vidée le même jour. Le jour où nous nous étions rendus à Gringotts avec Hagrid, qui avait pris un petit paquet dans la chambre forte numéro 713...Peut-être juste à temps, avant l'arrivée des voleurs ?

Harry Potter et le phénixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant