Evan & April - Réécriture

23 - April

- Alors Samson m'a dit que tu passais tes vacances chez un garçon. Je grimace.

- Oui mamie, je suis désolée de ne pas venir cette année. Je l'entends rigoler, mais moi, je me sens coupable. Je me sens coupable de ne pas être avec elle et je me sens encore plus coupable de me sentir aussi bien avec Evan et ses sœurs.

- Api, tu es grande et je suis sûr que si Antoine était là, il serait très content que tu ne sois pas avec nous. J'acquiesce, souriant en repensant à mon grand-père.

- Mais toi ça va ?

- Arrête donc de t'en faire pour moi et puis Samson est là, alors je ne risque pas de m'ennuyer. Entendre ma grand-mère suffit à m'apaiser et savoir qu'elle n'est pas seule me rassure.

- T'oublies pas que s'il y a quoi que ce soit je peux venir, ok ? Elle grommelle avant de me répondre :

- Je pense avoir vécu assez longtemps sur cette terre pour pouvoir m'en sortir comme une grande, Api. Tiens, je te passe Samson puisque apparemment, il est incapable de préparer à manger sans tout faire cramer. Je grimace en repensant à la fois où Sam avait préparé pour mes grands-parents et moi une soupe. Beurk.

- Alors la vie de riche te va bien ? Je lève les yeux au ciel et entends ma grand-mère le virer de la cuisine.

- Arrête ! Non mais franchement, j'ai l'impression d'être dans l'une des maisons que mon oncle vend.

- Tiens, en parlant de gros rat. Je rigole et m'allonge dans mon lit.

- Qu'est-ce qu'il a fait ?

- Il a envoyé une simple petite carte, expliquant qu'il ne pouvait pas venir parce qu'il partait en vacances au Caraïbes.

- Quel bâtard.

- Ouais.

- Hey Sam, ça va ? On sait tous les deux de quoi je veux parler, il souffle et je peux presque voir son regard se voiler.

- Ma mère est partie hier pour sa désintox de thanksgiving, j'irai sûrement demain à la maison pour faire le ménage et je passerais en même temps chez ta mère. Je grimace, n'ayant aucune envie qu'il ne passe chez ma mère.

- Écoute, pour ma mère ne te prend pas la tête, je passerais dès que je rentrerais.

- Qu'est-ce qui se passe ? Je ferme les yeux un instant en refoulant les souvenirs du dealer enfonçant ses poings dans mon visage.

- Je... Rien.

- April, je suis là, tu le sais ?

- Oui, c'est juste... Ma voix se brise et je me mets à pleurer.

- Merde, April ça va ?

Les larmes brouillent ma vue, je réponds entre deux sanglots :

- Ouais... Je te rappelle plus tard.

- Ap... Je raccroche, lui coupant la parole. Merde, j'essuie mes larmes, mais elle ne s'arrêtent pas. Mon corps tremble et je m'oblige à respirer correctement, calmant mon cœur qui s'affole dans ma cage thoracique.

Plus je passe de temps dans cette maison, plus je me rends compte que je ne veux pas aller vivre chez ma mère quand j'aurais terminé mes études. Je ne veux pas m'enfermer dans ce taudis avec ses insultes, je ne veux pas que ma vie se résume à elle et à ses problèmes. Je veux vivre...

Ce constat me fait pleurer de plus belle et j'enfouis mon visage dans mes mains.

Je ne sais pas quoi faire.