IK J 27 : Piercings / Tattoos
— Mon annnnnnnge ?
La Principauté avait échangé un comics de Dr Who (collector) avec Mr Arnold le matin même et Crowley était à peu près sûr qu’il devait en connaître chaque dessin, chaque phrase, et jusqu’à la ponctuation par cœur depuis le temps qu’il le feuilletait… Pour sa part, le Démon avait parcouru un nombre incalculable de revues gay pour tuer l’ennui et maintenant, il était temps de passer à la pratique !
— Mmmm ?
— Ferme ce comics ou je le brûle !
— Tu n’oserais pas… répondit Aziraphale, en prenant soin tout de même de miraculer une protection autour du précieux magazine.
Quand il redressa le visage pour observer Crowley, celui-ci ne portait qu’une robe de chambre en soie jaune.
— Oh ! J’aime quand tu portes mes cadeaux, mon cher…
À peine avait-il dit ça que le Démon fit glisser la soie de ses épaules et la robe de chambre s’affaissa au sol, révélant son corps élancé.
— J’avoue que ce que j’aime encore plus que te voir porter mes cadeaux, c’est te voir enlever mes cadeaux…
— Maintenant que j’ai ton attention…
Crowley se rapprocha et l’Ange écarquilla ses yeux. Son expression stupéfaite fit sourire le Démon :
— Ça te plaît, mon ange ?
— Qu… Qu’est-ce que c’est ?
— Les humains appellent ça des piercings !
— Ça, hum… Ça te va bien…
Les joues de l’Ange se rosirent à la vue des deux tiges en or qui traversaient les tétons durcis de Crowley, fermées par des petits serpents incrustés de pierres précieuses rouges.
— Tu peux toucher, si tu veux ! proposa innocemment le Démon.
Aziraphale tendit une main brûlante sur ses pectoraux recouverts d’une fine toison auburn et il se mit à jouer avec les bijoux, fasciné par leur beauté et par les sensations qu’ils semblaient décupler sous ses doigts curieux. Le Démon avait fermé ses yeux pour se concentrer et l’Ange en profita pour se pencher et remplacer ses doigts par sa langue. Crowley sortit de sa rêverie en sursautant :
— Putain de bordel !
— Eh bien ? On dirait que tu aimes ça, mon cher…
Crowley aimait ça, oui… Il aimait un peu trop ça même ! La dernière fois qu’il avait joui par une simple stimulation de ses tétons et les remarques obscènes de l’Ange, Aziraphale s’en était vanté pendant des semaines. Il était hors de question que ça recommence ! Crowley s’agenouilla donc sans crier gare et fit disparaître le pantalon et le caleçon de l’Ange, ne lui laissant que ses chaussettes écossaises, qu’il avait fini par trouver sexy…
— Crowley ? Je n'avais pas fini !
— Et moi, je n’ai pas encore commencé !
Aussitôt, il prit le sexe encore au repos de l’Ange dans sa bouche et il le sentit prendre de l’ampleur instantanément :
— Bon sang, Crowley ! Qu’est-ce que….
Incapable de terminer sa phrase, il ferma les yeux pour profiter de la sensation de la langue de Crowley et de son ajout imprévu. La petite boule métallique implantée sur la langue humaine du Déchu venait avantageusement caresser son frein à chaque mouvement de va-et-vient autour de son phallus angélique. Le Démon leva ses yeux vers Aziraphale :
— Tu aimes ça, mon ange ? Les humains mettent aussi des piercings sur leur langue !
— J… Je… Ou… Oui…
Aziraphale avait conscience que s’il continuait de faire l’amour à la bouche du Démon encore quelques malheureuses secondes, il allait venir, et Crowley s’en vanterait pendant des semaines. Il en était hors de question ! Il fit se relever le Démon sans mal et le plaqua contre le mur :
— Alors comme ça, tu aimes les piercings ?
— On dirait bien que c’est toi qui les aimes, mon ange ! se moqua Crowley, la joue appuyée contre le mur.
Le Démon sentit la caresse d’un petit miracle le préparer à ce qui allait suivre, bien que sa propre excitation aurait largement suffit…Lorsque l’Ange se passait de lui faire des préliminaires, ce qui était plutôt rare, il ne manquait jamais d’user d’un petit miracle frivole pour s’assurer de ne provoquer aucune douleur à Crowley ! Aussi, lorsque le Démon le sentit entrer en lui, son corps n’opposa aucune résistance et il fut momentanément incapable de parler à son tour, se concentrant sur les nouvelles sensations qui le faisaient rapidement et implacablement basculer vers l’orgasme :
— Putain, l’angelot…
— Les humains mettent aussi des piercings sur leur sexe… Tu aimes ça ? lui murmura Aziraphale, en se penchant pour lécher le petit serpent tatoué devant son oreille.
Lutte, Crowley, lutte ! Se répétait le Déchu, comme un mantra. Il livra ses dernières forces dans la bataille du “je ne jouirai pas le premier” (jeu breveté par Aziraphale dans le milieu des années 70) et sentit l’Ange sursauter dans son dos. Ou plutôt en lui. Enfin, les deux, quoi…
— Mais qu’est-ce que… Ton serpent, Crowley !
— Oui ? sourit diaboliquement le Démon.
Le petit serpent s’était animé sous la langue de l’Ange. Il avait déplié son corps le long du cou du Démon, et se promenait maintenant sur son dos.
— Je me sens observé, mon cher… Depuis quand il se promène, Éden ?
— Éden ?
— Oui, c’est, hum… C’est le nom que je lui ai donné… balbutia Aziraphale.
— Depuis quand ?
— Depuis le Jardin d’Éden, à ton avis…
— C’est vrai ?
Crowley s’était retourné le plus possible pour voir l’Ange rougir, un spectacle qu’il ne manquerait pour rien au monde !
— Je vais t’apprendre à faire le malin, mon rossignol… Tant pis pour Éden, tu es le seul responsable de ce à quoi il va assister !
Aziraphale l’épingla sans relâche contre le mur de la librairie, qui tremblait sous la force angélique de ses assauts. Crowley avait fermé ses yeux pour se concentrer et tenir plus longtemps, mais c’était peine perdue ! Le sexe d’Aziraphale était un objet de jouissance continuel pour lui, déjà à l’état naturel, alors l’agrément du bijou ne faisait qu’ajouter du plaisir au plaisir… Il eut toutefois une lueur d’espoir en entendant l’Ange grogner et frapper un grand coup le mur du plat de sa main, à quelques centimètres de son visage. Tentant le tout pour le tout, il le fit chavirer dans l’orgasme une micro seconde avant lui-même d’un simple :
— Je t’aime, mon ange !
Simple. Efficace. Machiavélique…