— C’est probablement la meilleure idée que tu aies eu cette semaine, mon ange ! chuchotait Crowley, en trottinant derrière Aziraphale.
— Arrête de m’appeler comme ça, pour l’amour de… Dois-je te rappeler où nous nous trouvons ? marmonnait l’Ange, en accélérant le pas.
Il fallait dire que Crowley ne passait pas particulièrement inaperçu dans les couloirs impersonnels du Paradis ! Son serpent était de nouveau doré, de même que le vernis à ongles qu’il portait ; en revanche, il n’avait pas remis son bandeau à cheveux comme lors de sa dernière incursion… Ne cherchant pas à être démasqué, ses longs cheveux étaient domptés par un man bun détaché, il portait le kilt traditionnel du Paradis et bien sûr, une paire de lunettes de soleil ! Aziraphale s’efforçait de sourire à chaque ange croisé, mais il fut soulagé lorsqu’ils atteignirent leur destination : le bureau de Michael…
Une fois à l’intérieur, Aziraphale soupira :
— Ça par contre, c’est ton idée, mon cher ! Il aurait été plus prudent de nous enfermer chez les anges scribes, personne ne va là-bas, à moins d’y être forcé…
— Quitte à faire ça au Paradis, autant avoir de l’ambition jusqu’au bout ! répondit Crowley, qui s’était déjà approché pour passer une main dans le pantalon de l’Ange.
— Il faut faire vite !
— Ça veut dire quoi, ça ? Pas de préliminaires ?
— Pas le temps ! Appuie-toi contre le bureau, je vais te faire jouir vite fait, bien fait !
— Quel poète tu fais, mon ange !
— Pas le temps pour la poésie, mon amour ! On n’est pas en terrain conquis, ici…
Aziraphale pencha le Démon sans cérémonie contre le bureau et passa une main sous son kilt pour lui caresser les fesses.
— J’aime quand tu es intrépide, mon ange… couina Crowley, en renversant les piles de dossiers empilés sur le bureau d’un revers de main.
— Mais enfin, qu’est-ce que tu fais ?
— Du ménage ! Ne t’occupe pas de ça et fais-moi jouir !
L’Ange le bascula un peu plus sur la surface désormais désencombrée du bureau de Saint-Michael et se pencha pour passer sa langue sur l’intimité de Crowley.
— Nom de… Je croyais qu’on n’avait pas le temps pour ça ? s’étonna le Déchu, en se retournant vivement.
— Oh ben si ça ne te plait pas ! répondit Aziraphale en se redressant pour le pénétrer.
— J’ai pas dit… Putain… Putain, l’angelot… criait Crowley.
— Chut ! Tu vas…
L’Ange n’eut pas le temps de terminer sa phrase, que la porte s’ouvrit dans son dos. Il était encore penché sur Crowley et Crowley, encore penché sur le bureau lorsque Michael, Saraqael et Uriel s'avancèrent dans la pièce.
— Oups… marmonna le Démon, dont le kilt était rabattu en partie derrière sa tête, offrant une pleine vue sur son postérieur et ce qu’il s’y passait.
— Mais enfin, que se passe-t-il ici ? Aziraphale, c’est toi ? demanda Michael, horrifiée.
— Je, euh… En effet, j’avais des, euh… Documents à récupérer…
— Dans le bureau de Michael ? ironisa Saraqael, qui ne cessait toutefois d’approcher son fauteuil roulant, toujours plus prêt du couple.
— Et… Qui est ton ami ? Je ne le reconnais pas sous cet angle… demanda Uriel.
Aziraphale tenta de descendre le kilt de Crowley sur ses fesses, sans pour autant bouger, et Saraqael pencha sa tête en même temps, profitant du spectacle jusqu’au bout.
— Je suis, euh… Anthoniel… Je travaille avec, euh… Erinael… D’habitude ! bredouilla Crowley, en tournant son visage vers les nouvelles venues.
— C’est qui ça, Erinael ? demanda Uriel à Michael.
— Si, si… Elle range les bureaux… répondit évasivement l’Archange.
— Et alors, Aziraphale ? À part détourner le personnel, as-tu trouvé ton document ? demanda Saraqael.
— Je… Me suis trompé de bureau, je crois, vos Béatitudes… Nous allons, euh… Partir maintenant… N’est-ce pas, Anthoniel ?
Aziraphale s’était retiré et tentait désespérément de remonter son pantalon, alors que le Démon restait penché sur le bureau, à sourire aux Anges. Saraqael soupira, visiblement déçue par le kilt, qui cachait maintenant complètement les fesses de Crowley.
— Certainement pas ! Anthoniel va rester et ranger tout ce que vous avez étalé par terre, et tu vas l’aider, Aziraphale ! ordonna Michael.
— Et pas au sens biblique, Aziraphale ! précisa Uriel, en haussant un sourcil.
— Je vais rester les surveiller ! proposa Saraqael.
— Et après, tu retourneras dans ton Ambassade, Aziraphale ! La prochaine fois que tu auras besoin d’un document, tu enverras un formulaire par eCiel (1)... soupira Michael, en quittant le bureau.
— Il passe vraiment trop de temps avec ces humains… dit Uriel à Michael, en la suivant hors de la pièce.
(1) eCiel = email du Paradis
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