6 septembre 2023
C'est ainsi que je me suis retrouvé au milieu de tout ce beau monde qui puait le fric à des kilomètres.
Après qu'un des employés ait récupéré mon manteau, je suis resté à l'entrée du club et je n'ai pas bougé de là pendant quoi, cinq ou dix minutes, je ne sais plus. Je me suis contenté d'observer la totalité de la salle, laissant mon regard dériver sur tout ce qui la composait. Dans un coin se trouvait un grand et somptueux bar, d'un bois vernis des plus luxueux. Plusieurs personnes étaient installées sur les tabourets qui le bordaient, à déguster leur cocktails infâmes et probablement trop alcoolisés. Dans le fond, une époustouflante collection de bouteilles, toutes hors de prix, étaient disposées en quinconce sur des dizaines d'étagères en verre, illuminées par des spots de couleurs. Typique d'un night club.
Au centre de la pièce figurait une estrade éclairée par des projecteurs bleus, où résidait à chaque coin une barre de pôle dance. Deux d'entre elles étaient déjà occupées par des employés qui se laissaient aller contre les baguettes de fer. Rien que ça, ça annonçait la couleur. Et enfin, autour de cette plateforme étaient agencés divers canapés et fauteuils, regroupés à proximité de larges tables basses. La plupart des coins étaient déjà pris, remplis par toute la richesse, le privilège et la dépravation que New York avait à offrir.
Avant même que je n'ose faire un pas de plus dans cet endroit de débauche absolue, je me fais accoster par Archibald, qui s'avance vers moi et qui ne se gêne pas à passer son bras autour de mon cou pour me ramener contre lui avec un sourire espiègle.
« Tu as pu venir, finalement ? Faut croire que t'avais pas tant de lectures en retard que ça... »
Tu m'as pas trop laissé le choix, en même temps. J'ai envie de répondre, mais je me retiens parce qu'il le faut bien. Je n'ai pas envie de commencer à me mettre à dos toutes les personnes qui croisent mon chemin, sinon je risque de passer l'année tout seul dans mon coin. Même si ce n'est pas quelque chose qui me déplairait tant que ça en soit, je sais qu'il faut que je fasse des efforts pour être un peu plus sociable. Alors voilà, j'essaie de sortir de ma zone de confort pour une fois.
« Tu m'as si gentiment invité que je pouvais pas ne pas venir. » je réponds avec une pointe d'ironie dans la voix, une ironie qu'Archibald ne semble pas déceler, ou peut-être s'en fiche-t-il royalement.
« Bon écoute, ce que je te propose c'est qu'on aille te chercher un verre au bar et qu'ensuite, je te présente au reste du groupe, ça te va ? »
D'accord, j'ai dis que je tenterai de sortir de ma zone de confort mais alors là, c'est carrément du suicide. Heureusement pour moi, Archibald m'avait contacté sur instagram et ainsi, j'avais pu faire quelques petites recherches avant de venir, histoire de me préparer à affronter ce soi-disant groupe de la haute. Je ne suis pas bête, je n'allais pas me jeter dans la gueule du loup sans savoir si j'allais en ressortir vivant.
Puis de toute façon, j'avais déjà un plan tout préparé dans ma tête ; je resterai une petite heure, saluerai deux trois personnes et quand ils seraient tous bien ivres, s'ils ne l'étaient pas déjà, je me faufilerai discrètement jusqu'à la sortie du club ni vu ni connu.
Archibald n'attend pas une minute de plus pour me traîner jusqu'au comptoir du bar. Il interpelle le serveur pour me commander quelque chose, sans même me demander mon avis au préalable. C'était un cocktail, apparemment à base de tequila. Il m'assure que le barmaid est un vrai magicien en mentionnant même une certaine "potion magique" qu'il avait l'habitude de concocter. Qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez lui, putain ? Mais faut dire, en même temps, à quoi est-ce que je m'attendais ? Après avoir jeté un coup d'œil à son insta, je suis très vite arrivé à la conclusion qu'Archibald n'est qu'un fils à papa qui a fréquenté les bonnes écoles comme son père et son grand-père avant lui. Autant dire qu'il n'a jamais eu besoin de travailler, même s'il aime être à l'université. Ça lui donne un air de respectabilité qui fait presque oublier que ce pur produit de reproduction sociale n'est probablement pas si futé qu'il en donne l'air. Et pour cause, les professeurs ne le voient que comme un charmant imbécile. Mais la rumeur dit de lui que c'est un homme remarquable, pourtant, les seules choses qui me viennent à l'esprit quand je le vois, c'est qu'il boit comme un trou, que ce serait le genre de personne à aimer le son de sa propre voix et qu'il semble avoir pleins d'amis insupportables. Je ne sais vraiment pas ce que Paige lui trouve, pour être honnête.
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The Ace of Skulls [L.S]
FanfictionLouis, jeune étudiant en littérature, se retrouve en prise aux mains d'un groupe de privilégiés new-yorkais qui, derrière leurs masques de parfaits citoyens élitaires, ne sont que des débauchés, membres d'une soi-disante société secrète que la perve...