𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏

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AVA

Le moteur de mon italienne rouge rugit dans un grondement sourd et la tête de mon père sort de la vitre côté conducteur.

– C'est nickel ! Tout fonctionne, me dit-il. Va tout de même vérifier que les feux arrières sont en état parce que la dernière fois, quand tu es arrivée, les feux des freins n'étaient pas très nets.

– D'accord.

Je fais le tour de mon bijou et vérifie les deux feux. En effet, l'un d'eux clignote.

– Oui, le droit ne fonctionne pas très bien, constatais-je.

– C'est bien ce qu'il me semblait, me répondit-il. Bon, on retape ça après manger, ta mère nous a appelé je crois. Elle va se mettre à nous crier dessus si l'on n'arrive pas dans les deux minutes qui viennent.

Je ris et hoche la tête. Nous nous dirigeons donc vers la table de la cuisine. La pièce est plutôt spacieuse, colorée de gris et de marbre blanc, et est ouverte sur la pièce de vie. D'ici, je peux voir le jardin de la maison, dans lequel j'ai fait mes soirées cet été. Mon père et moi nous asseyons finalement alors que ma mère nous regarde tour à tour.

– Vous n'avez pas l'impression d'avoir oublié quelque chose sinon ?

Je regarde mon père, repose mes yeux sur ma mère alors qu'il fait de même. Nous haussons les épaules et elle nous répond :

– Les mains !

– Oh oui ! Excuses nous chérie, on y va tout de suite, enchaîne mon père en tiltant.

Il saute de sa chaise et je l'imite en le suivant jusqu'à la salle de bain. Nous revenons à table juste après et une horde de plats meilleurs les uns que les autres y sont disposés.

– Waouh, c'est un véritable festin ! Dis-je en admirant tout le repas. Ça a l'air délicieux maman.

– Merci ma chérie mais mangez avant que tout ne soit froid, nous dit-elle en s'installant.

Nous mangeons tranquillement, débarrassons et lavons la vaisselle après, dans un flot de musique sortant des petites enceintes du salon. Mon père et moi retournons ensuite dans le garage encore ouvert sur la petite allée de notre quartier. C'est un jour d'été comme un autre et le soleil cogne fort. 

Ici, en Géorgie, le temps est assez chaud tout au long de l'année. C'est superbe. Étant donné que mes parents ont fait construire une piscine creusée l'été dernier, nous pouvons nous baigner quand nous le souhaitons et, honnêtement, je ne compte même plus les pool party que j'ai organisé depuis le début de l'été. En fait, c'était un peu l'été parfait cette année. Je reviens d'un road trip d'une semaine avec mes parents dans la voiture que je retape avec mon père. C'est une vieille Ferrari de collection (j'y tiens plus qu'à ma propre vie, c'est pour dire). Je me suis entraînée au circuit d'Atlanta, le Motor Speedway, tout le mois de juin et la moitié du mois de juillet. Et maintenant que nous sommes en août et que la fin de l'été approche, je redoute mon entrée à l'université. J'ai choisi de poursuivre mes études dans l'automobile, histoire de pouvoir avoir un avenir si je ne finis pas pilote comme je l'espère.

Je monte à ma chambre tout en réfléchissant. Alors, oui, je stresse d'être toute seule. J'ai toujours eut mes parents pour m'épauler, dans toutes les étapes de ma vie et maintenant que je dois les quitter (moment que j'ai beaucoup attendue soit dit en passant) je commence à me poser des questions. Je suis très sociable et là n'est pas le problème, mais on va dire que les relations sociales et moi, ça ne finit pas toujours bien. Je suis bien plus angoissée que lors de ma première compétition de voitures sur circuit, alors, oui, je suis dans la merde. Ce jour là, j'avais l'impression d'être au bout de ma vie, pour vous donner une petite idée. Je me souviens de la sueur qui perlait sur mon front et de mes mains qui tenaient fermement le volant. Des frissons me reviennent alors que je rejoue dans ma tête cette journée magique.

Race Of My Heart (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant