𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟖

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ANDREW

Quelques minutes auparavant

Putain. C'est tout ce que je trouve à dire. J'étais en train de dormir. Je faisais un putain de cauchemar à propos d'elle et de son accident. J'ai tout revécu dans les moindres détails. Je me suis fait réveiller par mon téléphone parce qu'Ava m'appelait. J'étais dégoulinant de sueur, j'ai dû avoir un sommeil sacrément agité. Je souffle longuement en observant l'état de mon lit : la couette blanche est toute froissée, l'oreiller est trempé et tout est en désordre. Je pars prendre une douche pour me changer les idées mais cela ne fonctionne pas vraiment. Putain, pourquoi je repense tout le temps à ça. Je souffle fortement et pars.

Je suis sur la route pour aller la chercher. Conduire après ces cauchemars est horriblement difficile pour moi. Je vois la scène se dérouler devant mes yeux à chaque ligne droite, chaque rond-point, chaque virage. Mais, lorsque j'arrive sur le parking et que je l'aperçois, toutes les images de ce moment affreux s'effacent. Je la vois observer ma voiture qui arrive, la détaillant de A à Z. J'abaisse la vitre de la portière avant droite et lui fait signe de monter. Elle me sourit et dit :

– Salut ! Merci beaucoup d'être venu me chercher, je ne savais pas quoi faire pour les trois heures à venir. J'allais pas rester sur un banc dehors dans le froid quand même, t'imagines ! Je me serai fait kidnapper ! Dit-elle d'une traite.

Elle reprend sa respiration tout en me regardant. J'explose soudainement de rire. Elle trouve toujours le moyen de dire des conneries, peu importe le contexte. Elle me dévisage et demande :

– Quoi ?

– Tu dis de la merde, tu ne te serais jamais fait kidnapper. T'aurais fait peur à l'agresseur avant même que l'idée de t'embarquer lui traverse l'esprit.

Elle lève les yeux au ciel.

– Il est à peine 9H30 du matin et t'es déjà en train de me victimiser. Je le savais avant de venir, je vais me faire descendre.

Je secoue la tête de gauche à droite.

– T'es vraiment pas possible.

– Je sais Anderson.

Je souris instantanément. Je ne lui avouerai jamais, mais j'adore quand elle m'appelle par mon nom de famille. Il sonne bien dans sa bouche. Je me rappel soudain qu'elle m'a réveillé à 9H du matin par peur de se faire kidnapper.

– Sérieusement Wilson, 9H ? 10h c'était pas assez tôt ? Pourquoi t'as pas appelé Lewis ? Mon sommeil est sacré au cas où tu ne le saurais pas !

Elle sourit en coin et me répond :

– Mon cher Andrew, le plaisir est si grand lorsqu'on vous emmerde que je ne laisserai passer l'occasion sous aucun prétexte.

Je lève les yeux au ciel à mon tour et me reconcentre sur la route. Le trajet se passe calmement jusqu'à l'appartement. Je gare la voiture au garage et nous remontons donc par l'ascenseur.

– Pourquoi vous avez pas pris un truc sur le campus ?

Sa question me prend de court. Le silence était tellement présent que je ne suis même pas sûr qu'elle a parlé.

– Euh je ne sais pas trop. C'était plus près du circuit je crois.

Elle me regarde intriguée. C'est vrai, je ne sais même pas pourquoi nous avons pris un appart' à dix minutes de l'université alors que c'est beaucoup plus cher. Et puis, pour cinq minutes de différences ça ne vaut pas vraiment le coup. Je me rappel soudain de l'argument de mon meilleur ami.

Race Of My Heart (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant