𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟑

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𝑅𝑒𝑠𝑠𝑒𝑛𝑡𝑖


Ce dimanche de septembre était particulièrement calme et agréable. Le soleil, caché derrière quelques nuages épars, baignait le ciel d'une lumière douce, typique de la fin de l'été. Les températures n'étaient plus aussi élevées que lors des journées caniculaires de juillet, mais l'air restait agréable, annonçant doucement l'arrivée de l'automne. Une journée parfaite pour s'évader, même seul. J'avais décidé de partir me balader un peu, prendre le métro, et profiter de ce moment de solitude pour me ressourcer. Mes écouteurs dans les oreilles, une musique douce me berçait, me permettant de méditer et de me couper du monde extérieur. J'avais toujours aimé ces instants où l'on se retrouve seul avec soi-même, à l'abri des préoccupations quotidiennes.

Mon objectif initial était de faire quelques achats en ville, mais au final, je me retrouvais avec un petit sac de pâtisseries et des en-cas pour tout le monde. C'était ma façon à moi de les remercier pour leur soutien constant, surtout dans ces moments où je me sentais un peu perdu dans mon propre développement. Je devrais aussi en profiter pour demander au professeur quelques conseils sur la manière de m'entraîner plus intensément. Je veux progresser, être plus fort, être à la hauteur des autres.

Je me trouvais maintenant sur le quai de la gare de Shibuya, attendant le train pour rentrer à l'école. C'était l'heure de pointe, la station était bondée, l'air agité par la foule de passagers pressés. Je tenais mon sac de pâtisseries dans les mains, observant les gens autour de moi tout en attendant que les portes du train s'ouvrent. Mes yeux se fixaient un peu au hasard sur le mur en face de moi, quand soudainement, le train arriva, me ramenant à la réalité. Les portes s'ouvrirent, laissant passer la foule qui sortait et entrait. Je m'efforçai de me frayer un chemin à travers les passagers pour rentrer, mais en entendant le signal de fermeture des portes, je me précipitai un peu trop vite pour ne pas les rater.

Dans ma précipitation, je bousculai un garçon qui essayait de sortir.

Maya : Dés...

Mais avant même que je puisse finir ma phrase, un frisson étrange me parcourut le corps, comme une décharge électrique. Je m'arrêtai net, mon regard se portant instinctivement sur lui, me demandant ce qui venait de se passer. Était-ce un fléau ? Je n'avais pas le temps de réfléchir plus longtemps, car les portes se fermèrent brusquement, me coupant la vue. Je tentai de le scruter à travers la fenêtre du train, mais il ne bougea pas. C'était un garçon lambda, un civil comme les autres, avec des cheveux longs attachés en deux chignons et des yeux fatigués, comme s'il venait de sortir d'une longue journée de travail.

Je n'avais pas eu le temps de lui poser la moindre question, mais il m'avait regardée de la même manière, les yeux écarquillés, manifestement aussi perturbé que moi. Il y avait quelque chose d'étrange chez lui, mais quoi ? Un petit détail attira mon attention : une marque noire sur son nez. Une cicatrice, peut-être, mais qu'est-ce que ça signifiait ?

Je n'arrivais pas à le cerner. Ni exorciste, ni fléau, c'était étrange. Mon intuition ne se trompait jamais, et pourtant, tout en moi me criait qu'il y avait quelque chose de plus derrière cette rencontre. Peut-être un autre lien que je ne pouvais pas encore saisir. Le train démarra soudainement, et je le vis disparaître lentement, me laissant avec cette sensation désagréable de non-réponse.

Je détestais ça, ce vide dans ma tête, ces milliers de questions sans réponse. J'avais l'impression de n'avoir qu'effleuré quelque chose d'important, sans jamais pouvoir vraiment le comprendre. Mais le train filait, et je ne pouvais rien y faire. Il fallait que je m'en accommode, que je vive avec cette frustration qui me rongeait à l'intérieur.

𝑯𝒚𝒃𝒓𝒊𝒅𝒆 𝑣𝑠 𝑬𝒙𝒐𝒓𝒄𝒊𝒔𝒕𝒆Où les histoires vivent. Découvrez maintenant