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(Nda: Non l'héroïne principale n'est pas amoureuse d'Aiku, ils se connaissent à peine un jour.)

- Qu'est-ce que tu fais là?

Ma voix est à peine audible, un chuchotement, un souffle. Ma conscience dénie tout, j'essaie de lui trouver des excuses, je me creuse le cerveau pour justifier ses actes.

Je ne comprend pas pourquoi il se trouve ici, devant moi, l'épée accrochée à son dos. Je ne comprend pas pourquoi il ne m'a pas arrêté, pourquoi il ne m'a pas tué. Je ne comprend pas ses yeux, son expression. Où est passé son œil si beau et unique, son sourire, son visage doux. Je ne comprend pas pourquoi j'ai si mal, comme si je me sentais trahie, je ne comprend rien.

- Dis que je me trompe, dis que je me fais des idées...Dis-le!

L'écho de mon cri a dû se faire entendre à l'autre bout de Tokyo. Mon cœur se comprime dans ma poitrine, il m'étouffe, j'ai du mal à respirer. Je ne peux le regarder dans les yeux, dans ses iris si inhabituel.

- Reste où tu es!

Par dessus l'épaule d'Aiku j'aperçois Kaiser. Alors que je pensais ne pas avoir plus mal, je me suis trompée. Les paroles de mon coéquipier me frappe de plein fouet, je me rappelle ses mots, comment il m'a expliqué avoir perdu son frère à cause de la griffe d'élite.

Le blond pointe son arme vers nous, ou plus précisément vers le dos du tigre. Ce dernier se fige, il est si vulnérable à présent. Mes pensées se mélangent et se bousculent dans ma tête.

- Si tu bouges d'un poil, je tire sans réfléchir.

Je remarque Kaiser enragé, ses traits sont tirés dans une expression que je ne lui ai jamais vu. J'en ai des frissons. Je ne veux pas... Je ne veux pas qu'il lui tire dessus, je ne veux pas choisir entre les deux. Je veux simplement oublié ce qu'il s'est passé ces derniers heures et vivre avec.

Les mains du noireau se resserrent sur mes épaules, m'obligeant à reporter mon attention sur lui. Mes larmes coulent maintenant sur mes joues.

- Désolé, mais on se voit plus tard.

N'ai-je pas fini d'entendre son dernier mot, qu'il me lâche. Il remonte à la hâte son tissu et s'élance vers la gauche avant de disparaître dans un coin. Un cri m'échappe lorsque Kaiser tire à la suite d'Aiku, m'obligeant à couvrir mes oreilles. C'est bien la première fois que j'entends des coups de feu.

- Est-ce que ça va?!

En relevant les yeux, je vois le blond qui cours vers moi. Je remarque qu'il hésite entre courir après le Tigre, ou m'envoyer dans un lieu sûr et me soutenir. C'est très égoïste de ma part, mais je n'aimerais pas qu'il suive Aiku, j'ai peur qu'il le fasse. J'aimerais interrogé ce dernier en privé, lorsque nous serons seuls.

Je m'agrippe aux épaules de mon coéquipier, tenant à peine debout, et ce geste n'est en rien feint. Il me soulève légèrement, m'aidant à ne pas tomber.

- Je suis désole d'arriver en retard, poupée.

Sa voix est douce, comme s'il avait peur de me traumatiser davantage. Il est sincère, et le fait que je doive lui mentir me tiraille l'estomac.

- Partons d'ici.

Mon chuchotement est à peine audible, mais Kaiser m'a bien entendu. Il m'encercle par les épaules d'une main, et passe un bras sous mes genoux, me soulevant du sol. J'essaie de m'y opposer, mais il me devance.

- Reste tranquille, je t'emmène chez toi.

A l'idée de croiser Aiku, je fais de gros yeux. Mais à l'évidence, Kaiser ne compte pas changer d'avis et je baisse les bras.

Les nuits de Tokyo | Michael KaiserOù les histoires vivent. Découvrez maintenant